« Le viol dans la loi islamique » : différence entre les versions

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Les premiers érudits du fiqh ont imaginé une solution de contournement pour cette restriction, y compris l'autorisation de violer de jeunes captives polythéistes :
Les premiers érudits du fiqh ont imaginé une solution de contournement pour cette restriction, y compris l'autorisation de violer de jeunes captives polythéistes :


{{Quote|{{citation| last=Friedmann | first=Yohanan| title=Tolerance and Coercion in Islam: Interfaith Relations in the Muslim Tradition|publisher=Cambridge University Press|ISBN=9780511497568|pages=107-108|date=August 2009|series=Cambridge Studies in Islamic Civilization|url=https://www.cambridge.org/core/books/tolerance-and-coercion-in-islam/603974A9EFEDC7FBD00B38D0845AECAA|archiveurl=https://web.archive.org/web/20180614220208/https://www.cambridge.org/core/books/tolerance-and-coercion-in-islam/603974A9EFEDC7FBD00B38D0845AECAA}}|Selon un rapport inclus dans le Jāmi' d'al-Khallāl (d. 311 A.H. / 923 A.D.), Ibn Hanbal a soutenu que si des femmes zoroastriennes et idolâtres sont faites prisonnières, elles sont contraintes à l'Islam ; si elles l'embrassent, les relations sexuelles avec elle sont permises et elles peuvent (aussi) être utilisés comme servantes. Si elles n'embrassent pas l'Islam, elles sont utilisées comme servantes mais pas pour les relations sexuelles (wa idhā subhīna (sic) al-majūsiyyāt wa 'abadat al awthān ujbirna 'alā al-Islām fa-in asl ama wutiʼna ma 'stukhdimna wa in lam yuslimna 'stukhdimna wa lam yūtaʼna).
{{Quote|Friedmann, Yohanan, [https://web.archive.org/web/20180614220208/https://www.cambridge.org/core/books/tolerance-and-coercion-in-islam/603974A9EFEDC7FBD00B38D0845AECAA Tolerance and Coercion in Islam: Interfaith Relations in the Muslim Tradition], Cambridge University Press, Cambridge Studies in Islamic Civilization, pp. 107-108, ISBN 9780511497568, August 2009.Traduit en français depuis l'anglais.|Selon un rapport inclus dans le Jāmi' d'al-Khallāl (d. 311 A.H. / 923 A.D.), Ibn Hanbal a soutenu que si des femmes zoroastriennes et idolâtres sont faites prisonnières, elles sont contraintes à l'Islam ; si elles l'embrassent, les relations sexuelles avec elle sont permises et elles peuvent (aussi) être utilisés comme servantes. Si elles n'embrassent pas l'Islam, elles sont utilisées comme servantes mais pas pour les relations sexuelles (wa idhā subhīna (sic) al-majūsiyyāt wa 'abadat al awthān ujbirna 'alā al-Islām fa-in asl ama wutiʼna ma 'stukhdimna wa in lam yuslimna 'stukhdimna wa lam yūtaʼna).


La contradiction inhérente à ce passage est évidente : malgré les mesures coercitives non précisées, certaines des femmes en question ont refusé la conversion et, par conséquent, les maîtres n'ont pas pu profiter pleinement de leurs services. Si la seule façon d'embrasser l'islam est de prononcer la déclaration de foi, la conversion d'une femme rebelle n'est peut-être pas possible : il n'est pas toujours possible de forcer quelqu'un à prononcer la shahāda. Selon une tradition transmise sous l'autorité de Hasan al-Basri, les musulmans utilisèrent divers procédés pour atteindre leur objectif : ils tournèrent l'esclave zoroastrienne vers la Ka'ba, lui ordonnèrent de prononcer la shahāda et de faire les ablutions. Son maître s'est ensuite engagé dans des relations sexuelles avec elle après observation d’une période menstruelle. D'autres soutiennent que le maître doit apprendre à l'esclave à prier, à se purifier et à se raser les parties intimes avant tout rapport sexuel. La participation de la jeune fille à cette procédure est minime, et cette formulation peut être interprétée comme un abaissement considérable des exigences de conversion afin que la jeune fille devienne éligible aux rapports sexuels aussi rapidement que possible. Parmi les premiers traditionalistes, seuls quelques-uns étaient prêts à aller au-delà et à autoriser des relations sexuelles avec une esclave zoroastrienne sans insister sur au moins un semblant de conversion.
La contradiction inhérente à ce passage est évidente : malgré les mesures coercitives non précisées, certaines des femmes en question ont refusé la conversion et, par conséquent, les maîtres n'ont pas pu profiter pleinement de leurs services. Si la seule façon d'embrasser l'islam est de prononcer la déclaration de foi, la conversion d'une femme rebelle n'est peut-être pas possible : il n'est pas toujours possible de forcer quelqu'un à prononcer la shahāda. Selon une tradition transmise sous l'autorité de Hasan al-Basri, les musulmans utilisèrent divers procédés pour atteindre leur objectif : ils tournèrent l'esclave zoroastrienne vers la Ka'ba, lui ordonnèrent de prononcer la shahāda et de faire les ablutions. Son maître s'est ensuite engagé dans des relations sexuelles avec elle après observation d’une période menstruelle. D'autres soutiennent que le maître doit apprendre à l'esclave à prier, à se purifier et à se raser les parties intimes avant tout rapport sexuel. La participation de la jeune fille à cette procédure est minime, et cette formulation peut être interprétée comme un abaissement considérable des exigences de conversion afin que la jeune fille devienne éligible aux rapports sexuels aussi rapidement que possible. Parmi les premiers traditionalistes, seuls quelques-uns étaient prêts à aller au-delà et à autoriser des relations sexuelles avec une esclave zoroastrienne sans insister sur au moins un semblant de conversion.
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La plupart des érudits islamiques acceptent aujourd'hui l'abolition temporaire de l'esclavage à la lumière du fait que les écritures islamiques louent universellement la libération des esclaves comme un acte méritoire. Peu d'entre eux sont à l'aise avec l'idée de modifier de manière permanente et irréversible la loi divine. En conséquence, les décisions juridiques relatives aux esclaves et l'autorisation technique de posséder des esclaves dans les circonstances appropriées (par exemple sous le règne d'un « khalifah légitime », ou califat) persistent, comme en témoigne la fatwa suivante tirée de la fatwa islamique la plus populaire. dans le monde.{{Quote|1=
La plupart des érudits islamiques acceptent aujourd'hui l'abolition temporaire de l'esclavage à la lumière du fait que les écritures islamiques louent universellement la libération des esclaves comme un acte méritoire. Peu d'entre eux sont à l'aise avec l'idée de modifier de manière permanente et irréversible la loi divine. En conséquence, les décisions juridiques relatives aux esclaves et l'autorisation technique de posséder des esclaves dans les circonstances appropriées (par exemple sous le règne d'un « khalifah légitime », ou califat) persistent, comme en témoigne la fatwa suivante tirée de la fatwa islamique la plus populaire. dans le monde.{{Quote|1=


{{citation|url=https://islamqa.info/en/answers/13737/what-is-the-ruling-on-intimacy-with-slave-women | archiveurl=https://archive.fo/16upP| chapter= Fatwa No. 13737: What is the ruling on intimacy with slave women?|publisher= Islam Q&A|date= March 18, 2004|editor=Muhammad Salih al-Munajjid}}|2=En ce qui concerne votre question sur le fait qu'il est permis à un maître d'être intime avec sa femme esclave, la réponse est : Allah l'a permis. }}De même, comme pour toutes les règles de la charia, les règles de base régissant les relations familiales sont immuables. Il serait difficile, même aujourd'hui, de trouver une autorité islamique de confiance qui n'autorise pas encore, à un certain niveau, le viol conjugal et n'autorise pas de manière générale le fait de battre sa femme comme moyen potentiel de contraindre sa conjointe capable mais réticente à une activité sexuelle, entre autres des choses.
Muhammad Salih al-Munajjid, [https://islamqa.info/en/answers/13737/what-is-the-ruling-on-intimacy-with-slave-women Quelle est la règle concernant l’intimité avec les femmes esclaves ?], Fatwa No. 13737, IslamQ&A. Traduit en français depuis l'anglais.|2=En ce qui concerne votre question sur le fait qu'il est permis à un maître d'être intime avec sa femme esclave, la réponse est : Allah l'a permis. }}De même, comme pour toutes les règles de la charia, les règles de base régissant les relations familiales sont immuables. Il serait difficile, même aujourd'hui, de trouver une autorité islamique de confiance qui n'autorise pas encore, à un certain niveau, le viol conjugal et n'autorise pas de manière générale le fait de battre sa femme comme moyen potentiel de contraindre sa conjointe capable mais réticente à une activité sexuelle, entre autres des choses.
{{Quote|{{citation|url= https://islamqa.info/en/answers/99756/his-wife-is-not-very-interested-in-intercourse-so-he-resorts-to-masturbation|chapter= Fatwa No. 99756: His wife is not very interested in intercourse so he resorts to masturbation| publisher= Islam Q&A|date= July 22, 2007|editor=Muhammad Salih al-Munajjid|archiveurl=https://web.archive.org/web/20201204173121/https://islamqa.info/en/answers/99756/his-wife-is-not-very-interested-in-intercourse-so-he-resorts-to-masturbation}}|La femme est obligée d'obéir à son mari s'il l'appelle à son lit, et si elle refuse alors elle pèche, à cause du hadith rapporté par al-Bukhaari (3237) et Muslim (1436) d'Abu Hurayrah (qu'Allah soit satisfait avec lui), que le Prophète (paix et bénédictions d'Allah sur lui) a dit : « '''Si un homme appelle sa femme dans son lit et qu'elle ne vient pas à lui, et qu'il s'endort fâché contre elle, les anges maudiront elle jusqu'au matin.'''}}Exemples de Hadiths justifiant que les femmes mariées ont pour obligation de céder aux avances sexuelles de leurs maris :
{{Quote|Muhammad Salih al-Munajjid, [https://islamqa.info/en/answers/99756/resorting-to-masturbation-if-the-wife-is-not-interested Sa femme n'est pas très intéressée par les rapports sexuels, alors il a recours à la masturbation.], Fatwa No. 99756, IslamQ&A. Traduit en français depuis l'anglais.|La femme est obligée d'obéir à son mari s'il l'appelle à son lit, et si elle refuse alors elle pèche, à cause du hadith rapporté par al-Bukhaari (3237) et Muslim (1436) d'Abu Hurayrah (qu'Allah soit satisfait avec lui), que le Prophète (paix et bénédictions d'Allah sur lui) a dit : « '''Si un homme appelle sa femme dans son lit et qu'elle ne vient pas à lui, et qu'il s'endort fâché contre elle, les anges maudiront elle jusqu'au matin.'''}}Exemples de Hadiths justifiant que les femmes mariées ont pour obligation de céder aux avances sexuelles de leurs maris :
{{Quote|Mouslim (1436)|D’après Abou Houreira, le Prophète a dit: « Je jure par celui qui détient mon âme dans Sa main ! '''Il n’y a aucun homme qui appelle sa femme vers son lit et à qui elle se refuse sans que Celui qui est dans les cieux soit en colère contre elle jusqu’à ce qu’il soit à nouveau satisfait d’elle''' ».}}{{Quote|Boukhari (5194)|D’après Abou Hourayra, le Prophète a dit : « Lorsqu’une femme passe la nuit désertant le lit de son époux, les anges restent à la maudire jusqu’à ce qu’elle revienne [sur sa décision]. »}}{{Quote|Sahih Tirmidhi (1160)|D’après Talq Ibn Ali (qu’Allah l’agrée), le Prophète (que la prière d’Allah et son salut soient sur lui) a dit: '''« Lorsqu’un homme appelle sa femme pour son besoin, qu’elle lui réponde même si elle a son pain dans le four ».'''}}{{Quote|Ibn Majah (1853)|Abdullah bin Abu Awfa a déclaré: «Lorsque Muadh bin Jabal est venu de Sham, il s'est prosterné devant le Prophète qui a dit: 'Qu'est-ce que c'est, O Muadh?' Il a dit: "Je suis allé à Sham et je les ai vus se prosterner devant leurs évêques et leurs patriciens et je voulais le faire pour vous." Le messager d'Allah a dit: 'Ne fais pas ça. '''Si je devais ordonner à quelqu'un de se prosterner devant quelqu'un d'autre qu'Allah, j'aurais ordonné aux femmes de se prosterner devant leur mari.''' Par Celui dans la main de qui est l'âme de Muhammad! '''Aucune femme ne peut remplir son devoir envers Allah tant qu'elle n'a pas rempli son devoir envers son mari.''' '''S'il lui demande (de l'intimité) même si elle est sur sa selle de chameau, elle ne devrait pas refuser. "'''}}
{{Quote|{{Muslim|8|3366}}|D’après Abou Houreira, le Prophète a dit: « Je jure par celui qui détient mon âme dans Sa main ! '''Il n’y a aucun homme qui appelle sa femme vers son lit et à qui elle se refuse sans que Celui qui est dans les cieux soit en colère contre elle jusqu’à ce qu’il soit à nouveau satisfait d’elle''' ».}}{{Quote|{{Bukhari|7|62|122}}|D’après Abou Hourayra, le Prophète a dit : « Lorsqu’une femme passe la nuit désertant le lit de son époux, les anges restent à la maudire jusqu’à ce qu’elle revienne [sur sa décision]. »}}{{Quote|{{Al Tirmidhi||1|7|1160}}|D’après Talq Ibn Ali (qu’Allah l’agrée), le Prophète (que la prière d’Allah et son salut soient sur lui) a dit: '''« Lorsqu’un homme appelle sa femme pour son besoin, qu’elle lui réponde même si elle a son pain dans le four ».'''}}{{Quote|{{Ibn Majah||3|9|1853}}|Abdullah bin Abu Awfa a déclaré: «Lorsque Muadh bin Jabal est venu de Sham, il s'est prosterné devant le Prophète qui a dit: 'Qu'est-ce que c'est, O Muadh?' Il a dit: "Je suis allé à Sham et je les ai vus se prosterner devant leurs évêques et leurs patriciens et je voulais le faire pour vous." Le messager d'Allah a dit: 'Ne fais pas ça. '''Si je devais ordonner à quelqu'un de se prosterner devant quelqu'un d'autre qu'Allah, j'aurais ordonné aux femmes de se prosterner devant leur mari.''' Par Celui dans la main de qui est l'âme de Muhammad! '''Aucune femme ne peut remplir son devoir envers Allah tant qu'elle n'a pas rempli son devoir envers son mari.''' '''S'il lui demande (de l'intimité) même si elle est sur sa selle de chameau, elle ne devrait pas refuser. "'''}}


==Perspectives révisionnistes modernes et leur critique==
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