800
modifications
[version non vérifiée] | [version non vérifiée] |
Aucun résumé des modifications |
Aucun résumé des modifications |
||
Ligne 143 : | Ligne 143 : | ||
Une tradition existe également selon laquelle Hagar courut entre ces deux monts à la recherche d’eau jusqu’à ce qu’elle trouve le [[puits de Zamzam]]. | Une tradition existe également selon laquelle Hagar courut entre ces deux monts à la recherche d’eau jusqu’à ce qu’elle trouve le [[puits de Zamzam]]. | ||
=== Exigence de l'Ihram === | |||
L'Ihram est un état dans lequel un musulman entre pour son pèlerinage à La Mecque. Cela implique une série de procédures comme le lavage rituel, le port des « vêtements d'Ihram », etc. La pratique de réciter la talbiyah (invocations) au moment de l'entrée dans l'Ihram remonte aux Arabes préislamiques. Le premier historien islamique Muqātil b. Sulaymān (d. 150/767) décrit 56 de ces invocations récitées avant l'Ihram, chaque tribu ayant les siennes.<ref>Voir ce [https://twitter.com/abhistoria/status/1370815386757828614 fil Twitter] par Dr Ahab Bdawi - 13 mars 2021</ref> | |||
L'Ihram était selon les hadiths dans Sahih Bukhari à l'origine une exigence païenne pour adorer des idoles durant les temps préislamiques. Muhammad a retenu cette pratique pour l'Islam. Les musulmans revêtent l'Ihram pour accomplir le Hajj ou l'Umrah. | |||
{{Quote| {{Bukhari|2|26|706}}|Narration de 'Urwa : J’ai demandé à 'Aisha : ...Mais en réalité, cette inspiration divine a été révélée concernant les Ansars qui avaient l'habitude de revêtir l’« Ihram » pour adorer une idole appelée « Manat » qu'ils adoraient à un endroit appelé Al-Mushallal avant de se convertir à l'Islam, et quiconque revêtait l'Ihram (pour l'idole), considérait qu'il n'était pas juste d'effectuer le Tawaf entre Safa et Marwa.}} | |||
=== Circumambulation 7 fois === | |||
Quelques versets du Coran autorisent la circumambulation autour de la Maison sacrée, ce qui, selon le Coran, était un commandement initialement donné à Abraham au même endroit. La circumambulation signifie faire le tour. En Islam, les pèlerins accomplissent ce rituel sept fois autour de la Ka'bah à La Mecque. | |||
{{Quote|{{Quran-range|22|26|29}}|Et [mentionne, Ô Muhammad], lorsque Nous avons désigné pour Abraham le site de la Maison, [en disant] : « Ne M’associe rien et purifie Ma Maison pour ceux qui effectuent le Tawaf et ceux qui se tiennent [en prière] et ceux qui s'inclinent et se prosternent. Et proclame aux gens le Hajj [pèlerinage] ; ils viendront à toi à pied et sur chaque chameau maigre ; ils viendront de chaque passage lointain - Afin qu’ils témoignent des bienfaits pour eux-mêmes et mentionnent le nom d'Allah en ces jours connus sur ce qu’Il leur a fourni d’animaux [sacrificiels]. Mangez-en et nourrissez le misérable et le pauvre. Puis qu’ils mettent fin à leur souillure et accomplissent leurs vœux et effectuent le Tawaf autour de la Maison ancienne. »}} | |||
L'historien Robert Hoyland parle de la même pratique dans la religion préislamique : | |||
{{Quote|Robert Hoyland, ''Arabia and the Arabs: From the Bronze Age to the Coming of Islam'' p. 188|Le nom le plus courant pour ces pierres-dieux provient de la racine sémitique ''nṣb'', signifiant être dressé. D'autres termes reflètent différents aspects de leur utilisation ; ainsi, en nabatéen, elles pouvaient être appelées ''masgida'', signifiant un lieu de prosternation, et dans la poésie arabe préislamique, ''dûwâr'', '''objet de circumambulation''', apparaît fréquemment.}} | |||
[[File:Kaaba tawaf and hindu marriage.jpg|thumb|260px|right|Dans le rituel islamique du [[w:Tawaf|Tawaf]], les musulmans font sept tours autour de la Kaaba. Dans le rituel hindou du [[w:Satphere|Satphere]], le couple marié fait aussi sept tours autour d'un feu. Dans ces deux rituels, des phrases religieuses sont répétées pendant la circumambulation]]Le judaïsme et le christianisme (les religions de ceux considérés comme [[People of the Book]]) ne pratiquent pas la circumambulation rituelle pour plaire à Dieu. Deux des autres grandes religions avec une pratique similaire sont l'hindouisme et le bouddhisme (appelée [https://en.wikipedia.org/wiki/Parikrama Parikrama]). Ces deux religions sont accusées par l'Islam traditionnel de « paganisme » et de pratiquer l'idolâtrie. | |||
Si l'on doit croire les hadiths, Muhammad a effectué la circumambulation autour de la Ka'bah même avant d’en expulser les idoles. Bien que de tels récits puissent être remis en question, voir la fin des sections d'introduction de l'article [[Parallels Between the Qur'an and Late Antique Judeo-Christian Literature]] concernant les premiers témoignages oculaires musulmans des icônes religieuses judéo-chrétiennes dans la Ka'ba. | |||
== Vénération de la Pierre Noire == | |||
{{Main|Pierre noire}} | |||
Les dieux païens de l'Arabie préislamique étaient adorés sous la forme de pierres ou rochers rectangulaires. Par exemple, la divinité païenne 'Al-Lat', mentionnée dans {{Quran|53|19}}, et que les païens préislamiques croyaient être l'une des filles d'Allah, était autrefois vénérée comme un rocher cubique à Ta'if en Arabie Saoudite selon les sources islamiques sur le sujet rédigées après l’avènement de l'Islam. Un édifice fut construit au-dessus du rocher pour le marquer comme un lieu de culte. | |||
{{Quote|Kitab Al-Asnam (Le Livre des Idoles) par Ibn al-Kalbi, p 14|Al-lat se trouvait à al-Ta'if, et était plus récente que Manah. Elle était un rocher cubique à côté duquel un certain juif avait l'habitude de préparer son porridge d'orge (sawiq). Sa garde était entre les mains des Banu-'Attab ibn-Malik de Thayif, qui avaient construit un édifice au-dessus d'elle. [...]Elle est l'idole que Dieu mentionne lorsqu'Il dit : "Avez-vous vu Al-lat et al-'Uzza" (Sourate 53:19)?<ref>Le Livre des Idoles, p 14 ; (traduction de Kitab Al-Asnam) par Hisham Ibn-Al-Kalbi, 819 CE, traduit par Nabih Amin Faris, 1952</ref>}} | |||
L'Encyclopédie Britannica en ligne dit ceci au sujet des sanctuaires religieux préislamiques. | |||
{{Quote|[https://www.britannica.com/topic/Arabian-religion Encyclopédie Britannica, ''Religion arabe'']|Les sanctuaires, parfois sculptés dans le roc sur des hauteurs, consistaient en un ''ḥaram'', un enclos sacré à ciel ouvert, accessible uniquement aux personnes non armées et rituellement pures vêtues de vêtements rituels. Là, le baetyl, une « pierre levée », ou une statue du dieu, était adoré. Les Nabatéens représentaient à l'origine leurs dieux sous forme de baetyls sur un podium, mais plus tard, ils leur donnaient une apparence humaine. | |||
Parmi les hauts-lieux nabatéens sculptés dans le roc, le plus connu surplombe le site de Pétra. Sur un sommet se trouvent des baetyls, un autel sacrificiel et un bassin. Les temples en pierre des Nabatéens et des Arabes du Sud étaient des structures plus élaborées, consistant en un enclos rectangulaire entouré de murs, près de l'une de ses extrémités se trouvait un auvent en pierre ou une cellule fermée ou les deux, qui contenait l'autel pour les sacrifices ou l'idole du dieu. D'autres pièces et une citerne pouvaient être ajoutées. La Kaʿbah à La Mecque, qui est devenue le sanctuaire sacré des musulmans, a une structure similaire : c'est une cellule fermée (qui était remplie d'idoles à l'époque préislamique) dans un enclos entouré de murs, avec un puits. Un baetyl, la Pierre Noire, est inséré dans le mur de la Kaʿbah ; elle est recouverte d'un drap (le kiswah), rappelant le couvert en cuir de l'Arche de l'Alliance.}} | |||
L'Encyclopédie Juive en ligne déclare : | |||
{{Quote|[https://www.jewishencyclopedia.com/articles/14059-stone-and-stone-worship Pierre et adoration de la pierre] - Emil G. Hirsch et Immanuel Benzinger, L'Encyclopédie Juive|L'adoration des pierres sacrées constituait l'une des formes de religion les plus anciennes et les plus générales ; mais parmi aucun autre peuple cette adoration n'était aussi importante que parmi les Sémites. La religion des nomades de Syrie et d'Arabie a été résumée par Clément d'Alexandrie en une seule déclaration : « Les Arabes adorent la pierre », et toutes les données fournies par les auteurs arabes concernant la foi préislamique confirment ses paroles. La pierre sacrée (« nuṣb » ; pluriel, « anṣab ») est une caractéristique et une caractéristique indispensable dans un ancien lieu de culte arabe.}} | |||
Toucher la pierre noire semblait être trop proche de l'idolâtrie pour certains premiers savants islamiques, bien que la tradition ait été acceptée sur la base de la pratique des premiers califes.<ref>Adam Bursi (2022) [https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/17458927.2021.2020604 Vous n'avez pas été commandé à la caresser, mais à prier près d'elle], débattant du toucher dans le pèlerinage islamique précoce, The Senses and Society, 17:1, 8-21, DOI: 10.1080/17458927.2021.2020604</ref><ref>{{Quote|{{Bukhari|2|26|667}}|Narration de `Abis bin Rabi`a : | |||
`Umar s'approcha de la Pierre Noire et la embrassa et dit "Il ne fait aucun doute que je sais que tu es une pierre et que tu ne peux ni bénéficier à personne ni nuire à qui que ce soit. Si je n'avais pas vu le Messager d'Allah (ﷺ) t'embrasser, je ne t'aurais pas embrassée."}}</ref> | |||
Selon une tradition dans la Sira d'Ibn Ishaq, Muhammad a été choisi par les Quraysh pour placer la pierre noire dans la Kaaba nouvellement reconstruite lorsqu'il avait 35 ans, cinq ans avant le début de sa prophétie.<ref>{{citation|page=86|trans_title=La Vie de Muhammad|title=Sirat Rasul Allah|author1=Ibn Ishaq|author2=Ibn Hisham|editor=A. Guillaume|year=1955|publisher=Oxford UP|ISBN=0196360331|location=Karachi|url=https://archive.org/details/GuillaumeATheLifeOfMuhammad/page/n65/mode/2up}}</ref> | |||
==Prière 5 fois vers La Mecque== | |||
Les païens avant l'Islam priaient cinq fois par jour en direction de La Mecque.<ref>L'Encyclopédie de l'Islam (éditée par Eliade) P. 303FF</ref> Muhammad a retenu pour l'Islam cette pratique préislamique, la sanctionnant par un récit d'un voyage nocturne au ciel sur une bête mythique appelée al-[[Buraq]]. Au ciel, le Hadith nous dit qu'Allah exigea 50 prières par jour pour chaque musulman. Sur les conseils de Moïse, Muhammad négocia avec Allah et réussit à réduire cela à cinq prières par jour. | |||
Les zoroastriens sont également censés réciter leurs prières (kusti) au moins cinq fois par jour après s'être d'abord purifiés par le lavage ([[ablution]]). Ces pratiques islamiques montrent l'influence zoroastrienne.<ref>Bowker, John, The Oxford Dictionary of World Religions, New York, Oxford University Press, 1997, pp. 763-764</ref> Mais, contrairement aux musulmans, les zoroastriens prient en direction du Soleil (à chaque moment de la journée) et/ou du Feu Sacré (s'ils sont dans un Temple du Feu). <ref>Joseph H. Peterson - [{{Reference archive|1=http://www.avesta.org/ka/gahs.htm|2=2011-05-26}} GAHS (prières pour chaque période de la journée)] - Avesta Zoroastrian Archives, consulté le 27 mai 2011</ref> | |||
== Les Quatre Mois Sacrés == | |||
Le Coran mentionne quatre mois sacrés et donne un avertissement contre ceux qui les modifient d'année en année. | |||
{{Quote|{{Quran|9|36-37}}|En vérité, le nombre de mois auprès d'Allah est de douze mois lunaires dans le registre d'Allah depuis le jour où Il créa les cieux et la terre ; parmi ceux-ci, quatre mois sont sacrés. C'est la religion correcte, alors ne vous faites pas de tort durant ces mois. Et combattez les mécréants collectivement comme ils combattent contre vous collectivement. Et sachez qu'Allah est avec les pieux [qui Le craignent]. En vérité, le report [des mois sacrés] est une augmentation de mécréance par laquelle ceux qui ont mécru sont égarés [encore plus]. Ils le rendent licite une année et illicite une autre année pour correspondre au nombre rendu illicite par Allah et [ainsi] rendre licite ce qu'Allah a rendu illicite.}}{{Quote|{{Quran|9|5}}|Et lorsque les mois sacrés sont passés, tuez les polythéistes où que vous les trouviez et capturez-les et assiégez-les et guettez-les à chaque endroit de guet. Mais s'ils se repentent, établissent la prière et donnent la zakat, laissez-les [aller] leur chemin. En vérité, Allah est Pardonneur et Miséricordieux.}} | |||
Dans des matériaux extra-coranique tels que le [https://sunnah.com/search?q=Dhul+Qadha+Dhul+Hijjah+Muharram+Rajab hadith] et les commentaires, nous apprenons que ces mois sont appelés Dhul Qadha, Dhul Hijjah, Muharram et Rajab, que les Arabes païens préislamiques considéraient comme sacrés durant l'époque de la Jahiliyyah, où il était convenu de suspendre les combats tribaux et où le pèlerinage pouvait être effectué en toute sécurité.<ref>Tafsir Ibn Kathir sur ''[https://quranx.com/Tafsir/Kathir/9.36 verset 9:36.]'' Ibn Kathir (d. 1373)</ref> Le péché durant ces mois est considéré comme plus grave que durant les autres mois.<ref>Talmon-Heller, Daniella. “Introduction.” ''Sacred Place and Sacred Time in the Medieval Islamic Middle East: A Historical Perspective'', Edinburgh University Press, 2020, pp. 127–33. ''(pp. 29)'' ''JSTOR'', <nowiki>http://www.jstor.org/stable/10.3366/j.ctv10kmddp.22</nowiki>. Consulté le 1er septembre 2024.</ref> | |||
==Jeûne du 10<sup>e</sup> jour de Muharram== | |||
Le jeûne du jour d'Achoura (c'est-à-dire le 10<sup>e</sup> de Muharram) est un jeûne optionnel observé annuellement par les musulmans sunnites et, dans une moindre mesure, par les musulmans chiites. Il existait deux traditions contradictoires concernant son origine.<ref>Voir ce [https://twitter.com/abhistoria/status/1556640249073238016 fil Twitter] par Dr Ahab Bdaiwi - 8 août 2022</ref> Dans une tradition, il est lié aux Juifs de Médine, tandis que l'autre l'attribue aux Quraysh. Une version de la première narration dit que Muhammad observait ce jeûne jusqu'à ce qu'il soit abrogé par l'obligation de jeûner pendant le Ramadan. Cela se trouve également dans la narration alternative qui le relie aux Arabes païens, comme le montre ce passage ci-dessous. | |||
{{Quote| {{Bukhari|5|58|172}}|Narration de 'Aisha : | |||
'Ashoura' (c'est-à-dire le dixième de Muharram) était un jour où la tribu des Quraysh jeûnait pendant la période préislamique d'ignorance. Le Prophète jeûnait également ce jour-là. Ainsi, lorsqu'il migra à Médine, il jeûna ce jour-là et ordonna aux musulmans de jeûner ce jour-là. Lorsque le jeûne de Ramadan fut prescrit, il devint optionnel pour les gens de jeûner ou non le jour d'Achoura.}} | |||
== Versets de Serment == | |||
Il existe de nombreux 'serments' dans le Coran, souvent au début des sourates, 'jurant' sur quelque chose.{{Quote|{{Quran|103|1}}|Par l'après-midi ! <br> | |||
wal-ʿaṣri}}Stewart (2012)<ref>Stewart, Devin J. "''The Mysterious Letters and Other Formal Features of the Qur’ān in Light of Greek and Babylonian Oracular Texts.''" Found in: Reynolds, Gabriel. ''New Perspectives on the Qur'an: The Qur'an in its Historical Context 2 (Routledge Studies in the Qur'an)'' Taylor & Francis. 2012. pp. 323-48.</ref> note que les serments au début de nombreuses sourates coraniques (ainsi que d'autres caractéristiques coraniques) appartiennent à une tradition oraculaire préislamique liée à la divination. Ces serments invoquent souvent des corps célestes tels que le soleil, la lune et les étoiles, ainsi que des phénomènes naturels comme la nuit, le jour et des moments spécifiques. Historiquement, certaines de ces entités célestes étaient vénérées comme des divinités, y compris par la tribu des Quraysh. Cependant, dans le Coran, leur régularité prévisible est mise en avant comme un signe du contrôle de Dieu sur l'univers. L'utilisation des serments faisant référence à des moments spécifiques de la journée reflète une continuité des conventions poétiques et oraculaires préislamiques. Des exemples incluent des serments par l'aube, le crépuscule, le matin et d'autres moments spécifiques, comme on le voit dans divers versets (par exemple, {{Quran|92|1-2}}, {{Quran|74|32-34}}, {{Quran|81|18}}, {{Quran|89|1}}, {{Quran|84|15}}). ''[[:en:Huruf_Muqatta'at_(Disjointed_Letters_in_the_Qur'an)|Lettres mystérieuses]] et les références aux Écritures sont parfois combinées avec un serment, comme dans Qāf * wa-l-Qurʾāni l-majīd *, “Q. Par le Glorieux Qurʾān” (Q 50:1); Nūn wa-l-qalami wa-mā yasṭurūn, “N. Par le stylo et ce qu'ils écrivent” (Q 68:1); Ḥā mīm wa-l-kitābi l-mubīn, “Ḥ. M. Par le Livre clair” (43:1–2; 44:1–2).''<ref>Ibid. pp. 339.</ref> Il note sur l'origine de ces types de serments dans l'Arabie préislamique. | |||
{{Quote|Stewart, Devin J. "The Mysterious Letters and Other Formal Features of the Qur’ān in Light of Greek and Babylonian Oracular Texts." New Perspectives on the Qur'an (2012). pp 337-338.|Les serments par le soleil, la lune et les étoiles qui apparaissent si fréquemment dans les serments des oracles préislamiques et coraniques, ainsi que les serments par des animaux dans les oracles préislamiques, peuvent avoir été développés à partir des signes utilisés pour la divination. Par exemple, le devin yéménite Saṭīḥ (Rabīʿ b. Rabīʿa b. Masʿūd) aurait fait la prédiction suivante expliquant un rêve du roi yéménite Rabīʿa b. Naṣr : aḥlifu bi-mā bayna l-ḥarratayni min ḥanash la-tahbiṭanna arḍakum ul-ḥabash fa-la-yamlikunna mā bayna Abyana ilā Jurash Je jure par les serpents entre les deux champs de lave, que les Éthiopiens descendront sur votre terre, et conquerront tout le territoire entre Abyan et Jurash<sup>39</sup>... ...Les oracles préislamiques juraient fréquemment par ou faisaient référence à des animaux, comme l'oracle de Saṭīḥ pour Rabīʿa b. Naṣr mentionné ci-dessus, qui fait référence aux serpents. De même, les prononcés attribués à Musaylimah font référence au loup, à la grenouille, et à l'éléphant. <sup>42</sup> Cette caractéristique des oracles préislamiques qui ressemble à l'usage grec a été en grande partie abandonnée dans le Coran. Les serments d'ouverture dans al-ʿĀdiyāt (Q 100) semblent être une exception, se référant probablement aux chevaux. Les passages de serments d'ouverture dans plusieurs sourates qui comportent chacune une série de participes féminins pluriels (Q 37:1–3; 51:1–4; 77:1–4; 79:1–5; 100:1–5) nous amènent à penser qu'il s'agissait d'un type de serment conventionnel dans les déclarations oraculaires préislamiques. <sup>43</sup> Cette convention particulière reste mal comprise, mais ces serments pourraient avoir fait référence à des animaux ou des esprits.}} | |||
==Peines pour Adultère et Vol== | |||
Dans {{Quran|5|38}}, la peine pour le vol est donnée comme l'amputation de la main. Dans les hadiths, la peine pour les adultères mariés est [[Lapidation]], (bien que seules les flagellations soient mentionnées pour [[zina]] dans le Coran). | |||
Walter Young a montré que les peines de hadd de lapidation des adultères et d'amputation de la main pour le vol avaient des parallèles préislamiques dans la loi coutumière arabe. Young écrit : | |||
{{Quote|''Lapidation et amputation de la main : les origines préislamiques des peines de ḥadd pour zinā et sariqa'' - Walter Young<ref>Walter Young, [https://escholarship.mcgill.ca/concern/theses/b2773v99h Lapidation et amputation de la main : les origines préislamiques des peines de ḥadd pour zinā et sariqa], thèse de doctorat, 2005, Université McGill, Montréal</ref>|Étonnamment, non seulement la lapidation et l'amputation de la main, mais presque l'ensemble de la législation islamique sur l'adultère et le vol ont des parallèles préislamiques. La nature de ces parallèles, cependant, ne correspond pas au paradigme du 'prêt' à partir de 'sources étrangères'. Au contraire, la loi coutumière arabe - une grande contributrice à la loi islamique en général - semble avoir divergé d'une 'source commune' sémitique ancienne partagée avec d'autres entités culturelles du Moyen-Orient. La plupart des éléments majeurs de la loi criminelle islamique, y compris la lapidation et l'amputation de la main, représentent donc l'aboutissement d'un droit commun sémitique ancien.}} | |||
==Étoiles filantes et Djinns espions== | |||
''Article principal : [[Étoiles filantes dans le Coran]]'' | |||
L'idée des étoiles filantes chassant les démons espions a des racines zoroastriennes, juives, et probablement arabes. Cela a été noté par Patricia Crone dans le commentaire publié après le Séminaire du Coran 2012-13 (une série de conférences académiques).<ref>Commentaires de Patricia Crone dans [https://www.degruyter.com/document/doi/10.1515/9783110445909/html?lang=en The Qur’an Seminar Commentary: A Collaborative Study of 50 Qur’anic Passages] De Gruyter, 2017, pp. 305-312</ref> Elle soutient que bien que les sources zoroastriennes aient été écrites après le Coran, leurs contenus datent de la période sassanide, avant l'essor de l'Islam. Ici, les étoiles fixes et les constellations sont des guerriers dirigés par le soleil et la lune pour repousser les démons représentés par des corps mobiles (planètes et comètes) empêchant leur passage vers le ciel supérieur. C'est dans le ''Testament de Salomon'' (1<sup>er</sup> au 3<sup>e</sup> siècle de notre ère) que les démons qui volent parmi les étoiles ne sont pas des guerriers, mais tentent plutôt d'écouter les décisions de Dieu à propos des hommes. Ici, les gens voient les étoiles filantes comme les démons épuisés tombant à nouveau sur terre. Les démons espions apparaissent également dans le Talmud babylonien. | |||
==Attributions erronées courantes== | |||
===Allah en tant que "Dieu de la Lune"=== | |||
Voir la section ci-dessus sur les origines du nom Allah. Une polémique populaire sur Internet propage l'idée qu'Allah dérive de la déesse arabe de la lune al-Lah. Cette idée a été proposée en 1901 par le savant allemand du début du XXe siècle Hugo Winckler. Elle est aujourd'hui universellement rejetée par les chercheurs académiques tant sur des bases historiques que linguistiques. | |||
===Le symbole du croissant de lune et Hubal=== | |||
Une autre affirmation populaire sur Internet est que le symbole du croissant de lune islamique dérive des rapports des hadiths indiquant qu'un dieu arabe de la lune, Hubal, était vénéré à la Ka'bah. En réalité, le symbole de l'étoile et du croissant de lune a été adopté par les pièces de monnaie du premier empire islamique en continuité avec celles de l'empire sassanide qu'il avait conquis, mais il n'est devenu un symbole de l'Islam que plusieurs siècles plus tard lorsqu'il a été utilisé comme symbole de drapeau par les Ottomans. À l'origine, il provient des pièces de monnaie gréco-romaines dans un contexte païen, certains argumentent même une origine sumérienne, et était également présent sur les pièces chrétiennes byzantines comme un simple motif iconographique. Voir l'article [[Crescent Moon]] pour plus de détails. | |||
Selon Ibn Hisham, le grand-père païen de Muhammad, Abd al-Muttalib, avait presque sacrifié le père de Muhammad, Abdallah, à la Ka’aba, pour Hubal : | |||
{{Quote||Une flèche montra que c'était 'Abdullah qui devait être sacrifié. 'Abdul-Muttalib emmena alors l'enfant à Al-Ka'bah avec un rasoir pour sacrifier l'enfant. Les Quraysh, ses oncles de la tribu Makhzum et son frère Abu Talib, cependant, tentèrent de le dissuader. Ils suggérèrent qu'il fasse venir une devineresse. Elle ordonna que les flèches de divination soient tirées concernant 'Abdullah ainsi que dix chameaux. … Le nombre de chameaux (finalement) s'éleva à cent. … Ils furent tous sacrifiés à la satisfaction de Hubal.<ref>Ibn Hisham 1/151-155; Rahmat-ul-lil'alameen 2/89,90</ref>}} | |||
Selon la tradition, la Ka’bah, le lieu le plus sacré de l'Islam, avait été un endroit où de tels sacrifices humains païens et égorgements avaient eu lieu pour Hubal. Lorsque Muhammad fonda l'Islam, selon les sources islamiques, il rejeta Hubal et tous les autres dieux païens. Lors de la bataille de Badr, son ennemi Abu Sufyan loua la haute position du dieu de la lune Hubal, en disant "Ô Hubal, sois élevé". Muhammad demanda à ses partisans de répondre : "Allah est plus élevé".<ref>"...''Après cela, il commença à réciter joyeusement, "Ô Hubal, sois élevé ! (1) Là-dessus, le Prophète dit (à ses compagnons), "Pourquoi ne lui répondez-vous pas ?" Ils dirent, "Ô Messager d'Allah, que devons-nous dire ?" Il dit, "Dites, Allah est Plus Élevé et plus Sublime."''..." - ({{Bukhari|4|52|276}})</ref> C'est censé être l'origine de la phrase couramment prononcée "Allahu Akbar" en arabe. | |||
==Voir aussi== | |||
modifications