« Les origines païennes de l'Islam » : différence entre les versions

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[[File:Pre-Islamic Basmala in South Arabian Script.jpg|thumb|Une basmala préislamique découverte au Yémen en 2018 et écrite en alphabet sud-arabique. De droite à gauche, la ligne supérieure se lit "bsmlh rḥmn rḥmn rb smwt", interprétée par Ahmad al-Jallad comme "Au nom d’Allāh, le Raḥmān, aie pitié de nous, ô seigneur des cieux" (le second rḥmn étant interprété comme rḥm-n)<ref>Ahmad al-Jallad [https://www.academia.edu/43388891 (draft) The pre-Islamic basmala: Reflections on its first epigraphic attestation and its original significance], pp. 3, 6</ref>|alt=|296x296px]]Cet article traite de la religion [[monothéisme|monothéiste]] de l’[[Islam]] et de son héritage arabe préislamique. Alors que le Coran a été composé dans un dialogue étendu avec la théologie et les [[Parallels Between the Qur'an and Late Antique Judeo-Christian Literature|légendes judéo-chrétiennes de l’Antiquité tardive]], l’héritage de son environnement plus immédiat perdure aujourd’hui à travers les noms, les rituels et certaines croyances spécifiques.
[[File:Pre-Islamic Basmala in South Arabian Script.jpg|thumb|Une basmala préislamique découverte au Yémen en 2018 et écrite en alphabet sud-arabique. De droite à gauche, la ligne supérieure se lit "bsmlh rḥmn rḥmn rb smwt", interprétée par Ahmad al-Jallad comme "Au nom d’Allāh, le Raḥmān, aie pitié de nous, ô seigneur des cieux" (le second rḥmn étant interprété comme rḥm-n)<ref>Ahmad al-Jallad [https://www.academia.edu/43388891 (draft) The pre-Islamic basmala: Reflections on its first epigraphic attestation and its original significance], pp. 3, 6</ref>|alt=|296x296px]]Cet article traite de la religion [[:en:Tawheed|monothéiste]] de l’Islam et de son héritage arabe préislamique. Alors que le Coran a été composé dans un dialogue étendu avec la théologie et les [[:en:Parallels_Between_the_Qur'an_and_Late_Antique_Judeo-Christian_Literature|légendes judéo-chrétiennes de l’Antiquité tardive]], l’héritage de son environnement plus immédiat perdure aujourd’hui à travers les noms, les rituels et certaines croyances spécifiques.


==Histoire du nom Allah et de la Basmala==
==Histoire du nom Allah et de la Basmala==
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==Culte à la Ka’bah==
==Culte à la Ka’bah==
Le Coran mentionne fréquemment un sanctuaire sûr ou une maison où ont lieu des rituels, qu’il nomme « la Ka'bah, la Maison sacrée » dans {{Quran-range|5|95|97}}. Traditionnellement, on l’identifie aux « fondations de la maison » élevées par [[Ibrahim (Abraham)|Abraham]] et [[Isma'il|Ismaël]] dans {{Quran|2|127}}, ce qui est probablement l’implication visée. Voir aussi {{Quran|3|96|97}}, qui affirme que la première maison pour l’humanité où Abraham priait fut construite à Bakkah, généralement comprise comme étant La Mecque, ainsi que {{Quran-range|14|35|41}}, où la maison sacrée construite par Abraham est décrite dans les mêmes termes que la Ka'bah dans d’autres versets. Encore plus explicite est {{Quran-range|22|26|29}}, où le site de la maison d’Abraham est identifié à la « maison ancienne » autour de laquelle les pèlerins sont autorisés à tourner. Il existe cependant peu ou pas de preuve directe concernant l’histoire préislamique de la Ka'bah à La Mecque. En revanche, certaines preuves indirectes significatives s’y rapportent, et elles ne vont pas dans le sens de la compréhension traditionnelle.
Le Coran mentionne fréquemment un sanctuaire sûr ou une maison où ont lieu des rituels, qu’il nomme « la Ka'bah, la Maison sacrée » dans {{Quran-range|5|95|97}}. Traditionnellement, on l’identifie aux « fondations de la maison » élevées par [[:en:Ibrahim_(Abraham)|Abraham]] et [[:en:Isma'il|Ismaël]] dans {{Quran|2|127}}, ce qui est probablement l’implication visée. Voir aussi {{Quran|3|96|97}}, qui affirme que la première maison pour l’humanité où Abraham priait fut construite à Bakkah, généralement comprise comme étant La Mecque, ainsi que {{Quran-range|14|35|41}}, où la maison sacrée construite par Abraham est décrite dans les mêmes termes que la Ka'bah dans d’autres versets. Encore plus explicite est {{Quran-range|22|26|29}}, où le site de la maison d’Abraham est identifié à la « maison ancienne » autour de laquelle les pèlerins sont autorisés à tourner. Il existe cependant peu ou pas de preuve directe concernant l’histoire préislamique de la Ka'bah à La Mecque. En revanche, certaines preuves indirectes significatives s’y rapportent, et elles ne vont pas dans le sens de la compréhension traditionnelle.


Dans son article ''Foundations of the house'', Joseph Witztum discute ce verset ({{Quran|2|127}}). Il soutient que la scène coranique reflète un ensemble de traditions post-bibliques se fondant sur [https://www.biblegateway.com/passage/?search=Genesis%2022&version=NIV Genèse 22], où Abraham va sacrifier Isaac (dans le Coran, il s’agit d’Ismaël). Dans des traditions exégétiques ultérieures, Abraham construit un autel pour le sacrifice et Isaac s’offre volontairement. Dès ''Les Antiquités judaïques'' 1:227 de Josèphe (Ier siècle EC), Isaac aide même à la construction. Aux IVe et Ve siècles, plusieurs homélies chrétiennes (principalement syriaques) reprennent ce motif. Puis une homélie syriaque du VIe siècle de Jacques de Saroug sur Genèse 22 les décrit comme construisant non seulement un autel mais une « maison » (syriaque : *bayta*), comme dans le Coran (arabe : *bayt*). Witztum soutient que le Coran transfère cette imagerie associée à Jérusalem vers La Mecque.<ref>Joseph Witztum, [https://www.jstor.org/stable/40378843 The Foundations of the House (Q 2: 127)], Bulletin of the School of Oriental and African Studies, University of London, vol. 72, no. 1, 2009, pp. 25–40 ]<BR />Dans le Livre des Jubilés (IIe siècle AEC), un autel construit par Abraham à Hébron est mentionné. La maison d’Abraham est aussi évoquée à plusieurs reprises, mais uniquement comme son foyer ou sa maisonnée, et non comme sanctuaire).</ref> Le développement clairement tardif de l’idée qu’Abraham ait construit une maison sacrée pour y sacrifier son fils remet en question la réalité historique de ce récit, sans parler de l’idée que la Ka'bah de La Mecque en serait le lieu. Pour bien d’autres exemples d’éléments narratifs chrétiens syriaques dans le Coran, voir l’article [[Parallels Between the Qur'an and Late Antique Judeo-Christian Literature]].
Dans son article ''Foundations of the house'', Joseph Witztum discute ce verset ({{Quran|2|127}}). Il soutient que la scène coranique reflète un ensemble de traditions post-bibliques se fondant sur [https://www.biblegateway.com/passage/?search=Genesis%2022&version=NIV Genèse 22], où Abraham va sacrifier Isaac (dans le Coran, il s’agit d’Ismaël). Dans des traditions exégétiques ultérieures, Abraham construit un autel pour le sacrifice et Isaac s’offre volontairement. Dès ''Les Antiquités judaïques'' 1:227 de Josèphe (Ier siècle EC), Isaac aide même à la construction. Aux IVe et Ve siècles, plusieurs homélies chrétiennes (principalement syriaques) reprennent ce motif. Puis une homélie syriaque du VIe siècle de Jacques de Saroug sur Genèse 22 les décrit comme construisant non seulement un autel mais une « maison » (syriaque : *bayta*), comme dans le Coran (arabe : *bayt*). Witztum soutient que le Coran transfère cette imagerie associée à Jérusalem vers La Mecque.<ref>Joseph Witztum, [https://www.jstor.org/stable/40378843 The Foundations of the House (Q 2: 127)], Bulletin of the School of Oriental and African Studies, University of London, vol. 72, no. 1, 2009, pp. 25–40 ]<BR />Dans le Livre des Jubilés (IIe siècle AEC), un autel construit par Abraham à Hébron est mentionné. La maison d’Abraham est aussi évoquée à plusieurs reprises, mais uniquement comme son foyer ou sa maisonnée, et non comme sanctuaire).</ref> Le développement clairement tardif de l’idée qu’Abraham ait construit une maison sacrée pour y sacrifier son fils remet en question la réalité historique de ce récit, sans parler de l’idée que la Ka'bah de La Mecque en serait le lieu. Pour bien d’autres exemples d’éléments narratifs chrétiens syriaques dans le Coran, voir l’article (anglais): [[:en:Parallels_Between_the_Qur'an_and_Late_Antique_Judeo-Christian_Literature|''Parallels Between the Qur'an and Late Antique Judeo-Christian Literature'']].


Les conclusions de Witztum sont également résumées par Gabriel Said Reynolds dans son commentaire académique sur le Coran. Reynolds note par ailleurs que l’historien byzantin Sozomène du Ve siècle EC (mort en 450) rapporte que les Arabes effectuaient un pèlerinage annuel à Hébron, près de Jérusalem, où Abraham aurait reçu une visite divine (Genèse 18). Reynolds suggère que ce pèlerinage arabe a pu être ultérieurement transféré à La Mecque.<ref>Gabriel Said Reynolds, ''The Qur'an and the Bible: Text and Commentary'', New Haven and London: Yale University Press, 2018, pp. 69-70</ref> En effet, il semble étrange que ces Arabes se rendent jusqu’à Hébron en pèlerinage si la maison d’Abraham était déjà identifiée à un sanctuaire à La Mecque à cette époque. Le professeur Sean Anthony a écrit une discussion complémentaire utile sur le sujet.<ref>Sean Anthony (2018) [https://www.academia.edu/40662088 Why Does the Qur'an Need the Meccan Sanctuary? Response to Professor Gerald Hawting's 2017 Presidential Address], Journal of the International Qur'anic Studies Association, Vol. 3 pp. 25-41</ref> Patricia Crone est largement reconnue pour avoir établi que La Mecque n’avait aucune importance particulière au moment de l’émergence de l’islam, qu’elle ne se trouvait pas sur la principale route commerciale, et que son commerce portait sur des produits comme le cuir, la laine et d’autres biens pastoraux.<ref>Cette thèse a été défendue de manière décisive par Crone dans son ouvrage de 1987, ''Meccan Trade and the Rise of Islam'', puis renforcée dans son article de 1992 [https://www.jstor.org/stable/4057061 Serjeant and Meccan Trade] et son article de 2007 [https://www.jstor.org/stable/40378894 Quraysh and the Roman Army: Making Sense of the Meccan Leather Trade]</ref>
Les conclusions de Witztum sont également résumées par Gabriel Said Reynolds dans son commentaire académique sur le Coran. Reynolds note par ailleurs que l’historien byzantin Sozomène du Ve siècle EC (mort en 450) rapporte que les Arabes effectuaient un pèlerinage annuel à Hébron, près de Jérusalem, où Abraham aurait reçu une visite divine (Genèse 18). Reynolds suggère que ce pèlerinage arabe a pu être ultérieurement transféré à La Mecque.<ref>Gabriel Said Reynolds, ''The Qur'an and the Bible: Text and Commentary'', New Haven and London: Yale University Press, 2018, pp. 69-70</ref> En effet, il semble étrange que ces Arabes se rendent jusqu’à Hébron en pèlerinage si la maison d’Abraham était déjà identifiée à un sanctuaire à La Mecque à cette époque. Le professeur Sean Anthony a écrit une discussion complémentaire utile sur le sujet.<ref>Sean Anthony (2018) [https://www.academia.edu/40662088 Why Does the Qur'an Need the Meccan Sanctuary? Response to Professor Gerald Hawting's 2017 Presidential Address], Journal of the International Qur'anic Studies Association, Vol. 3 pp. 25-41</ref> Patricia Crone est largement reconnue pour avoir établi que La Mecque n’avait aucune importance particulière au moment de l’émergence de l’islam, qu’elle ne se trouvait pas sur la principale route commerciale, et que son commerce portait sur des produits comme le cuir, la laine et d’autres biens pastoraux.<ref>Cette thèse a été défendue de manière décisive par Crone dans son ouvrage de 1987, ''Meccan Trade and the Rise of Islam'', puis renforcée dans son article de 1992 [https://www.jstor.org/stable/4057061 Serjeant and Meccan Trade] et son article de 2007 [https://www.jstor.org/stable/40378894 Quraysh and the Roman Army: Making Sense of the Meccan Leather Trade]</ref>
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===Récits ultérieurs rapportés dans les hadiths===
===Récits ultérieurs rapportés dans les hadiths===
Selon les [[hadith]], la [[Ka'bah]] à La Mecque était un centre d’adoration des idoles, abritant 360 idoles :
Selon les [[:en:Hadith|hadith]], la [[:en:Ka'bah|Ka'bah]] à La Mecque était un centre d’adoration des idoles, abritant 360 idoles :


{{Quote| {{Bukhari|3|43|658}}|D’après 'Abdullah bin Masud :  
{{Quote| {{Bukhari|3|43|658}}|D’après 'Abdullah bin Masud :  
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Le Tawaf entre Safa et Marwa est un rituel islamique associé au pèlerinage à La Mecque. Safa et Marwa sont deux monts situés à La Mecque. Ce rituel consiste à marcher rapidement entre les deux monts, sept fois.
Le Tawaf entre Safa et Marwa est un rituel islamique associé au pèlerinage à La Mecque. Safa et Marwa sont deux monts situés à La Mecque. Ce rituel consiste à marcher rapidement entre les deux monts, sept fois.


{{Quote|{{Quran|2|158}}|En vérité, As-Safa et Al-Marwa sont parmi les symboles d’Allah. Donc, quiconque fait le Hajj à la Maison ou accomplit la `Umra – il n’y a aucun blâme sur lui pour marcher entre eux. Et quiconque fait un acte de bien volontaire – Allah est certes Reconnaissant et Omniscient.}}
{{Quote|[https://coran-seul.com/index.php/verset?sourate&#61;2&verset&#61;158 Coran 2:158]|As Safa et Al Marwah sont vraiment parmi les lieux sacrés de Dieu. Donc, quiconque fait pèlerinage à la Maison ou fait l'Umra ne commet pas de péché en faisant le va-et-vient entre ces deux monts. Et quiconque fait de son propre gré une bonne oeuvre, alors Dieu est Reconnaissant, Omniscient.}}


Selon un hadith dans Bukhari, cela était à l’origine une pratique préislamique, ce qui pourrait expliquer la formulation « il n’y a aucun blâme sur lui » dans le verset cité ci-dessus.
Selon un hadith dans Bukhari, cela était à l’origine une pratique préislamique, ce qui pourrait expliquer la formulation « il n’y a aucun blâme sur lui » dans le verset cité ci-dessus.
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J’ai demandé à Anas bin Malik : « Avez-vous eu l’habitude de ne pas aimer faire le Tawaf entre Safa et Marwa ? » Il dit : « Oui, car cela faisait partie des cérémonies de la période préislamique d’ignorance, jusqu’à ce qu’Allah révèle : ‘En vérité ! (Les deux montagnes) As-Safa et Al-Marwa sont parmi les symboles d’Allah. Il n’y a donc aucun péché pour celui qui accomplit le pèlerinage à la Kaaba, ou fait la `Umra, à faire le Tawaf entre eux.’ » (2.158)}}
J’ai demandé à Anas bin Malik : « Avez-vous eu l’habitude de ne pas aimer faire le Tawaf entre Safa et Marwa ? » Il dit : « Oui, car cela faisait partie des cérémonies de la période préislamique d’ignorance, jusqu’à ce qu’Allah révèle : ‘En vérité ! (Les deux montagnes) As-Safa et Al-Marwa sont parmi les symboles d’Allah. Il n’y a donc aucun péché pour celui qui accomplit le pèlerinage à la Kaaba, ou fait la `Umra, à faire le Tawaf entre eux.’ » (2.158)}}


Une tradition existe également selon laquelle Hagar courut entre ces deux monts à la recherche d’eau jusqu’à ce qu’elle trouve le [[puits de Zamzam]].
Une tradition existe également selon laquelle Hagar courut entre ces deux monts à la recherche d’eau jusqu’à ce qu’elle trouve le [[:en:Zamzam_Well|puits de Zamzam]].


=== Exigence de l'Ihram ===
=== Exigence de l'Ihram ===
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== Versets de Serment ==
== Versets de Serment ==


Il existe de nombreux 'serments' dans le Coran, souvent au début des sourates, 'jurant' sur quelque chose.{{Quote|{{Quran|103|1}}|Par l'après-midi ! <br>
Il existe de nombreux 'serments' dans le Coran, souvent au début des sourates, 'jurant' sur quelque chose.{{Quote|[https://coran-seul.com/index.php/verset?sourate&#61;103&verset&#61;1 Coran 103:1]|Par le Temps! <br>
wal-ʿaṣri}}Stewart (2012)<ref>Stewart, Devin J. "''The Mysterious Letters and Other Formal Features of the Qur’ān in Light of Greek and Babylonian Oracular Texts.''" Found in: Reynolds, Gabriel. ''New Perspectives on the Qur'an: The Qur'an in its Historical Context 2 (Routledge Studies in the Qur'an)'' Taylor & Francis. 2012. pp. 323-48.</ref> note que les serments au début de nombreuses sourates coraniques (ainsi que d'autres caractéristiques coraniques) appartiennent à une tradition oraculaire préislamique liée à la divination. Ces serments invoquent souvent des corps célestes tels que le soleil, la lune et les étoiles, ainsi que des phénomènes naturels comme la nuit, le jour et des moments spécifiques. Historiquement, certaines de ces entités célestes étaient vénérées comme des divinités, y compris par la tribu des Quraysh. Cependant, dans le Coran, leur régularité prévisible est mise en avant comme un signe du contrôle de Dieu sur l'univers. L'utilisation des serments faisant référence à des moments spécifiques de la journée reflète une continuité des conventions poétiques et oraculaires préislamiques. Des exemples incluent des serments par l'aube, le crépuscule, le matin et d'autres moments spécifiques, comme on le voit dans divers versets (par exemple, {{Quran|92|1-2}}, {{Quran|74|32-34}}, {{Quran|81|18}}, {{Quran|89|1}}, {{Quran|84|15}}). ''[[:en:Huruf_Muqatta'at_(Disjointed_Letters_in_the_Qur'an)|Lettres mystérieuses]] et les références aux Écritures sont parfois combinées avec un serment, comme dans Qāf * wa-l-Qurʾāni l-majīd *, “Q. Par le Glorieux Qurʾān” (Q 50:1); Nūn wa-l-qalami wa-mā yasṭurūn, “N. Par le stylo et ce qu'ils écrivent” (Q 68:1); Ḥā mīm wa-l-kitābi l-mubīn, “Ḥ. M. Par le Livre clair” (43:1–2; 44:1–2).''<ref>Ibid. pp. 339.</ref> Il note sur l'origine de ces types de serments dans l'Arabie préislamique.   
wal-ʿaṣri}}Stewart (2012)<ref>Stewart, Devin J. "''The Mysterious Letters and Other Formal Features of the Qur’ān in Light of Greek and Babylonian Oracular Texts.''" Found in: Reynolds, Gabriel. ''New Perspectives on the Qur'an: The Qur'an in its Historical Context 2 (Routledge Studies in the Qur'an)'' Taylor & Francis. 2012. pp. 323-48.</ref> note que les serments au début de nombreuses sourates coraniques (ainsi que d'autres caractéristiques coraniques) appartiennent à une tradition oraculaire préislamique liée à la divination. Ces serments invoquent souvent des corps célestes tels que le soleil, la lune et les étoiles, ainsi que des phénomènes naturels comme la nuit, le jour et des moments spécifiques. Historiquement, certaines de ces entités célestes étaient vénérées comme des divinités, y compris par la tribu des Quraysh. Cependant, dans le Coran, leur régularité prévisible est mise en avant comme un signe du contrôle de Dieu sur l'univers. L'utilisation des serments faisant référence à des moments spécifiques de la journée reflète une continuité des conventions poétiques et oraculaires préislamiques. Des exemples incluent des serments par l'aube, le crépuscule, le matin et d'autres moments spécifiques, comme on le voit dans divers versets (par exemple, {{Quran|92|1-2}}, {{Quran|74|32-34}}, {{Quran|81|18}}, {{Quran|89|1}}, {{Quran|84|15}}). ''[[:en:Huruf_Muqatta'at_(Disjointed_Letters_in_the_Qur'an)|Lettres mystérieuses]] et les références aux Écritures sont parfois combinées avec un serment, comme dans Qāf * wa-l-Qurʾāni l-majīd *, “Q. Par le Glorieux Qurʾān” (Q 50:1); Nūn wa-l-qalami wa-mā yasṭurūn, “N. Par le stylo et ce qu'ils écrivent” (Q 68:1); Ḥā mīm wa-l-kitābi l-mubīn, “Ḥ. M. Par le Livre clair” (43:1–2; 44:1–2).''<ref>Ibid. pp. 339.</ref> Il note sur l'origine de ces types de serments dans l'Arabie préislamique.   
{{Quote|Stewart, Devin J. "The Mysterious Letters and Other Formal Features of the Qur’ān in Light of Greek and Babylonian Oracular Texts." New Perspectives on the Qur'an (2012). pp 337-338.|Les serments par le soleil, la lune et les étoiles qui apparaissent si fréquemment dans les serments des oracles préislamiques et coraniques, ainsi que les serments par des animaux dans les oracles préislamiques, peuvent avoir été développés à partir des signes utilisés pour la divination. Par exemple, le devin yéménite Saṭīḥ (Rabīʿ b. Rabīʿa b. Masʿūd) aurait fait la prédiction suivante expliquant un rêve du roi yéménite Rabīʿa b. Naṣr :  aḥlifu bi-mā bayna l-ḥarratayni min ḥanash  la-tahbiṭanna arḍakum ul-ḥabash  fa-la-yamlikunna mā bayna Abyana ilā Jurash  Je jure par les serpents entre les deux champs de lave, que les Éthiopiens descendront sur votre terre, et conquerront tout le territoire entre Abyan et Jurash<sup>39</sup>... ...Les oracles préislamiques juraient fréquemment par ou faisaient référence à des animaux, comme l'oracle de Saṭīḥ pour Rabīʿa b. Naṣr mentionné ci-dessus, qui fait référence aux serpents. De même, les prononcés attribués à Musaylimah font référence au loup, à la grenouille, et à l'éléphant. <sup>42</sup> Cette caractéristique des oracles préislamiques qui ressemble à l'usage grec a été en grande partie abandonnée dans le Coran. Les serments d'ouverture dans al-ʿĀdiyāt (Q 100) semblent être une exception, se référant probablement aux chevaux. Les passages de serments d'ouverture dans plusieurs sourates qui comportent chacune une série de participes féminins pluriels (Q 37:1–3; 51:1–4; 77:1–4; 79:1–5; 100:1–5) nous amènent à penser qu'il s'agissait d'un type de serment conventionnel dans les déclarations oraculaires préislamiques. <sup>43</sup> Cette convention particulière reste mal comprise, mais ces serments pourraient avoir fait référence à des animaux ou des esprits.}}
{{Quote|Stewart, Devin J. "The Mysterious Letters and Other Formal Features of the Qur’ān in Light of Greek and Babylonian Oracular Texts." New Perspectives on the Qur'an (2012). pp 337-338.|Les serments par le soleil, la lune et les étoiles qui apparaissent si fréquemment dans les serments des oracles préislamiques et coraniques, ainsi que les serments par des animaux dans les oracles préislamiques, peuvent avoir été développés à partir des signes utilisés pour la divination. Par exemple, le devin yéménite Saṭīḥ (Rabīʿ b. Rabīʿa b. Masʿūd) aurait fait la prédiction suivante expliquant un rêve du roi yéménite Rabīʿa b. Naṣr :  aḥlifu bi-mā bayna l-ḥarratayni min ḥanash  la-tahbiṭanna arḍakum ul-ḥabash  fa-la-yamlikunna mā bayna Abyana ilā Jurash  Je jure par les serpents entre les deux champs de lave, que les Éthiopiens descendront sur votre terre, et conquerront tout le territoire entre Abyan et Jurash<sup>39</sup>... ...Les oracles préislamiques juraient fréquemment par ou faisaient référence à des animaux, comme l'oracle de Saṭīḥ pour Rabīʿa b. Naṣr mentionné ci-dessus, qui fait référence aux serpents. De même, les prononcés attribués à Musaylimah font référence au loup, à la grenouille, et à l'éléphant. <sup>42</sup> Cette caractéristique des oracles préislamiques qui ressemble à l'usage grec a été en grande partie abandonnée dans le Coran. Les serments d'ouverture dans al-ʿĀdiyāt (Q 100) semblent être une exception, se référant probablement aux chevaux. Les passages de serments d'ouverture dans plusieurs sourates qui comportent chacune une série de participes féminins pluriels (Q 37:1–3; 51:1–4; 77:1–4; 79:1–5; 100:1–5) nous amènent à penser qu'il s'agissait d'un type de serment conventionnel dans les déclarations oraculaires préislamiques. <sup>43</sup> Cette convention particulière reste mal comprise, mais ces serments pourraient avoir fait référence à des animaux ou des esprits.}}
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