« Les origines païennes de l'Islam » : différence entre les versions

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== Versets de Serment ==
== Versets de Serment ==


Il existe de nombreux 'serments' dans le Coran, souvent au début des sourates, 'jurant' sur quelque chose.{{Quote|[https://coran-seul.com/index.php/verset?sourate&#61;103&verset&#61;1 Coran 103:1]|Par le Temps! <br>
Il existe de nombreux 'serments' dans le Coran, souvent au début des sourates, 'jurant' sur quelque chose.{{Quote|[https://coran-seul.com/index.php/verset?sourate&#61;103&verset&#61;1 Coran 103:1]|Par l’après-midi. <br>
wal-ʿaṣri}}Stewart (2012)<ref>Stewart, Devin J. "''The Mysterious Letters and Other Formal Features of the Qur’ān in Light of Greek and Babylonian Oracular Texts.''" Found in: Reynolds, Gabriel. ''New Perspectives on the Qur'an: The Qur'an in its Historical Context 2 (Routledge Studies in the Qur'an)'' Taylor & Francis. 2012. pp. 323-48.</ref> note que les serments au début de nombreuses sourates coraniques (ainsi que d'autres caractéristiques coraniques) appartiennent à une tradition oraculaire préislamique liée à la divination. Ces serments invoquent souvent des corps célestes tels que le soleil, la lune et les étoiles, ainsi que des phénomènes naturels comme la nuit, le jour et des moments spécifiques. Historiquement, certaines de ces entités célestes étaient vénérées comme des divinités, y compris par la tribu des Quraysh. Cependant, dans le Coran, leur régularité prévisible est mise en avant comme un signe du contrôle de Dieu sur l'univers. L'utilisation des serments faisant référence à des moments spécifiques de la journée reflète une continuité des conventions poétiques et oraculaires préislamiques. Des exemples incluent des serments par l'aube, le crépuscule, le matin et d'autres moments spécifiques, comme on le voit dans divers versets (par exemple, {{Quran|92|1-2}}, {{Quran|74|32-34}}, {{Quran|81|18}}, {{Quran|89|1}}, {{Quran|84|15}}). ''[[:en:Huruf_Muqatta'at_(Disjointed_Letters_in_the_Qur'an)|Lettres mystérieuses]] et les références aux Écritures sont parfois combinées avec un serment, comme dans Qāf * wa-l-Qurʾāni l-majīd *, “Q. Par le Glorieux Qurʾān” (Q 50:1); Nūn wa-l-qalami wa-mā yasṭurūn, “N. Par le stylo et ce qu'ils écrivent” (Q 68:1); Ḥā mīm wa-l-kitābi l-mubīn, “Ḥ. M. Par le Livre clair” (43:1–2; 44:1–2).''<ref>Ibid. pp. 339.</ref> Il note sur l'origine de ces types de serments dans l'Arabie préislamique.   
wal-ʿaṣri}}Stewart (2012)<ref>Stewart, Devin J. "''The Mysterious Letters and Other Formal Features of the Qur’ān in Light of Greek and Babylonian Oracular Texts.''" Found in: Reynolds, Gabriel. ''New Perspectives on the Qur'an: The Qur'an in its Historical Context 2 (Routledge Studies in the Qur'an)'' Taylor & Francis. 2012. pp. 323-48.</ref> note que les serments au début de nombreuses sourates coraniques (ainsi que d'autres caractéristiques coraniques) appartiennent à une tradition oraculaire préislamique liée à la divination. Ces serments invoquent souvent des corps célestes tels que le soleil, la lune et les étoiles, ainsi que des phénomènes naturels comme la nuit, le jour et des moments spécifiques. Historiquement, certaines de ces entités célestes étaient vénérées comme des divinités, y compris par la tribu des Quraysh. Cependant, dans le Coran, leur régularité prévisible est mise en avant comme un signe du contrôle de Dieu sur l'univers. L'utilisation des serments faisant référence à des moments spécifiques de la journée reflète une continuité des conventions poétiques et oraculaires préislamiques. Des exemples incluent des serments par l'aube, le crépuscule, le matin et d'autres moments spécifiques, comme on le voit dans divers versets (par exemple, {{Quran|92|1-2}}, {{Quran|74|32-34}}, {{Quran|81|18}}, {{Quran|89|1}}, {{Quran|84|15}}). ''[[:en:Huruf_Muqatta'at_(Disjointed_Letters_in_the_Qur'an)|Lettres mystérieuses]] et les références aux Écritures sont parfois combinées avec un serment, comme dans Qāf * wa-l-Qurʾāni l-majīd *, “Q. Par le Glorieux Qurʾān” (Q 50:1); Nūn wa-l-qalami wa-mā yasṭurūn, “N. Par le stylo et ce qu'ils écrivent” (Q 68:1); Ḥā mīm wa-l-kitābi l-mubīn, “Ḥ. M. Par le Livre clair” (43:1–2; 44:1–2).''<ref>Ibid. pp. 339.</ref> Il note sur l'origine de ces types de serments dans l'Arabie préislamique.   
{{Quote|Stewart, Devin J. "The Mysterious Letters and Other Formal Features of the Qur’ān in Light of Greek and Babylonian Oracular Texts." New Perspectives on the Qur'an (2012). pp 337-338.|Les serments par le soleil, la lune et les étoiles qui apparaissent si fréquemment dans les serments des oracles préislamiques et coraniques, ainsi que les serments par des animaux dans les oracles préislamiques, peuvent avoir été développés à partir des signes utilisés pour la divination. Par exemple, le devin yéménite Saṭīḥ (Rabīʿ b. Rabīʿa b. Masʿūd) aurait fait la prédiction suivante expliquant un rêve du roi yéménite Rabīʿa b. Naṣr :  aḥlifu bi-mā bayna l-ḥarratayni min ḥanash  la-tahbiṭanna arḍakum ul-ḥabash  fa-la-yamlikunna mā bayna Abyana ilā Jurash  Je jure par les serpents entre les deux champs de lave, que les Éthiopiens descendront sur votre terre, et conquerront tout le territoire entre Abyan et Jurash<sup>39</sup>... ...Les oracles préislamiques juraient fréquemment par ou faisaient référence à des animaux, comme l'oracle de Saṭīḥ pour Rabīʿa b. Naṣr mentionné ci-dessus, qui fait référence aux serpents. De même, les prononcés attribués à Musaylimah font référence au loup, à la grenouille, et à l'éléphant. <sup>42</sup> Cette caractéristique des oracles préislamiques qui ressemble à l'usage grec a été en grande partie abandonnée dans le Coran. Les serments d'ouverture dans al-ʿĀdiyāt (Q 100) semblent être une exception, se référant probablement aux chevaux. Les passages de serments d'ouverture dans plusieurs sourates qui comportent chacune une série de participes féminins pluriels (Q 37:1–3; 51:1–4; 77:1–4; 79:1–5; 100:1–5) nous amènent à penser qu'il s'agissait d'un type de serment conventionnel dans les déclarations oraculaires préislamiques. <sup>43</sup> Cette convention particulière reste mal comprise, mais ces serments pourraient avoir fait référence à des animaux ou des esprits.}}
{{Quote|Stewart, Devin J. "The Mysterious Letters and Other Formal Features of the Qur’ān in Light of Greek and Babylonian Oracular Texts." New Perspectives on the Qur'an (2012). pp 337-338.|Les serments par le soleil, la lune et les étoiles qui apparaissent si fréquemment dans les serments des oracles préislamiques et coraniques, ainsi que les serments par des animaux dans les oracles préislamiques, peuvent avoir été développés à partir des signes utilisés pour la divination. Par exemple, le devin yéménite Saṭīḥ (Rabīʿ b. Rabīʿa b. Masʿūd) aurait fait la prédiction suivante expliquant un rêve du roi yéménite Rabīʿa b. Naṣr :  aḥlifu bi-mā bayna l-ḥarratayni min ḥanash  la-tahbiṭanna arḍakum ul-ḥabash  fa-la-yamlikunna mā bayna Abyana ilā Jurash  Je jure par les serpents entre les deux champs de lave, que les Éthiopiens descendront sur votre terre, et conquerront tout le territoire entre Abyan et Jurash<sup>39</sup>... ...Les oracles préislamiques juraient fréquemment par ou faisaient référence à des animaux, comme l'oracle de Saṭīḥ pour Rabīʿa b. Naṣr mentionné ci-dessus, qui fait référence aux serpents. De même, les prononcés attribués à Musaylimah font référence au loup, à la grenouille, et à l'éléphant. <sup>42</sup> Cette caractéristique des oracles préislamiques qui ressemble à l'usage grec a été en grande partie abandonnée dans le Coran. Les serments d'ouverture dans al-ʿĀdiyāt (Q 100) semblent être une exception, se référant probablement aux chevaux. Les passages de serments d'ouverture dans plusieurs sourates qui comportent chacune une série de participes féminins pluriels (Q 37:1–3; 51:1–4; 77:1–4; 79:1–5; 100:1–5) nous amènent à penser qu'il s'agissait d'un type de serment conventionnel dans les déclarations oraculaires préislamiques. <sup>43</sup> Cette convention particulière reste mal comprise, mais ces serments pourraient avoir fait référence à des animaux ou des esprits.}}


==Peines pour Adultère et Vol==
==Peines pour Adultère et Vol==
Dans {{Quran|5|38}}, la peine pour le vol est donnée comme l'amputation de la main. Dans les hadiths, la peine pour les adultères mariés est [[Lapidation]], (bien que seules les flagellations soient mentionnées pour [[zina]] dans le Coran).
Voir l'article principal: [[La lapidation dans la loi islamique|''La lapidation dans la loi islamique'']]
 
Dans {{Quran|5|38}}, la peine pour le vol est donnée comme l'amputation de la main. Dans les hadiths, la peine pour les adultères mariés est la [[La lapidation dans la loi islamique|lapidation]], (bien que seules les flagellations soient mentionnées pour [[:en:Zina|zina]] dans le Coran).


Walter Young a montré que les peines de hadd de lapidation des adultères et d'amputation de la main pour le vol avaient des parallèles préislamiques dans la loi coutumière arabe. Young écrit :
Walter Young a montré que les peines de hadd de lapidation des adultères et d'amputation de la main pour le vol avaient des parallèles préislamiques dans la loi coutumière arabe. Young écrit :
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==Étoiles filantes et Djinns espions==
==Étoiles filantes et Djinns espions==
''Article principal : [[Étoiles filantes dans le Coran]]''
Article principal (anglais)'': [[:en:Shooting_Stars_in_the_Quran|Shooting Stars in the Quran]]''


L'idée des étoiles filantes chassant les démons espions a des racines zoroastriennes, juives, et probablement arabes. Cela a été noté par Patricia Crone dans le commentaire publié après le Séminaire du Coran 2012-13 (une série de conférences académiques).<ref>Commentaires de Patricia Crone dans [https://www.degruyter.com/document/doi/10.1515/9783110445909/html?lang=en The Qur’an Seminar Commentary: A Collaborative Study of 50 Qur’anic Passages] De Gruyter, 2017, pp. 305-312</ref> Elle soutient que bien que les sources zoroastriennes aient été écrites après le Coran, leurs contenus datent de la période sassanide, avant l'essor de l'Islam. Ici, les étoiles fixes et les constellations sont des guerriers dirigés par le soleil et la lune pour repousser les démons représentés par des corps mobiles (planètes et comètes) empêchant leur passage vers le ciel supérieur. C'est dans le ''Testament de Salomon'' (1<sup>er</sup> au 3<sup>e</sup> siècle de notre ère) que les démons qui volent parmi les étoiles ne sont pas des guerriers, mais tentent plutôt d'écouter les décisions de Dieu à propos des hommes. Ici, les gens voient les étoiles filantes comme les démons épuisés tombant à nouveau sur terre. Les démons espions apparaissent également dans le Talmud babylonien.
L'idée des étoiles filantes chassant les démons espions a des racines zoroastriennes, juives, et probablement arabes. Cela a été noté par Patricia Crone dans le commentaire publié après le Séminaire du Coran 2012-13 (une série de conférences académiques).<ref>Commentaires de Patricia Crone dans [https://www.degruyter.com/document/doi/10.1515/9783110445909/html?lang=en The Qur’an Seminar Commentary: A Collaborative Study of 50 Qur’anic Passages] De Gruyter, 2017, pp. 305-312</ref> Elle soutient que bien que les sources zoroastriennes aient été écrites après le Coran, leurs contenus datent de la période sassanide, avant l'essor de l'Islam. Ici, les étoiles fixes et les constellations sont des guerriers dirigés par le soleil et la lune pour repousser les démons représentés par des corps mobiles (planètes et comètes) empêchant leur passage vers le ciel supérieur. C'est dans le ''Testament de Salomon'' (1<sup>er</sup> au 3<sup>e</sup> siècle de notre ère) que les démons qui volent parmi les étoiles ne sont pas des guerriers, mais tentent plutôt d'écouter les décisions de Dieu à propos des hommes. Ici, les gens voient les étoiles filantes comme les démons épuisés tombant à nouveau sur terre. Les démons espions apparaissent également dans le Talmud babylonien.
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