« Le Coran et la Terre plate » : différence entre les versions

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[[File:Flat Earth The Wonders of Creation.jpg|right|thumb|175px|Extrait de "Acaib-ül Mahlûkat" (Les Merveilles de la Création) de Zekeriya Kazvinî. Traduit en turc depuis l'arabe. Istanbul : vers 1553. <BR>Cette carte représente "une projection islamique traditionnelle du monde sous la forme d'un disque plat entouré des mers déchaînées, elles-mêmes retenues par les montagnes encerclantes de Qaf".<ref>[http://www.loc.gov/exhibits/world/earth.html Views of the Earth] - World Treasures of the Library of Congress, 29 juillet 2010</ref> ]]
Les [[écritures]] islamiques impliquent, adhèrent à et décrivent une cosmographie de la Terre plate ([[Geocentrism and the Quran|arrangée dans un système géocentrique]]) qui conçoit la Terre comme existant sous la forme d'un grand plan ou disque. Alors que la connaissance de la forme sphérique de la Terre existait d’une manière plus ou moins développée depuis au moins les Grecs classiques (IVᵉ siècle avant J.-C.), cette connaissance est entrée de manière marquante dans le milieu islamique au IXᵉ siècle après J.-C., lorsque de nombreux textes grecs ont été traduits en arabe pour la première fois sous le patronage du [[Khilafah (Califat)|califat]] abbasside.
Aujourd'hui, certains érudits islamiques affirment que les écritures islamiques et leurs premiers destinataires étaient pleinement conscients de la forme sphérique de la Terre et que cela était également une opinion consensuelle des premiers savants. Cependant, aucune preuve ne vient étayer ces affirmations, malgré les déclarations souvent citées des travaux d'[[Islamic_Views_on_the_Shape_of_the_Earth#Classical_perspectives|Ibn Taymiyyah et Ibn Hazm (voir ci-dessous)]]. Les critiques notent que les descriptions claires et les suppositions faites dans le [[Coran]], les [[hadiths]], les [[Tafsir|tafsirs]] et les écrits des premiers érudits islamiques démontrent que Muhammad et ses compagnons ne savaient pas que la Terre était sphérique, mais la considéraient en fait comme plate et en forme de disque, et c'est dans ce cadre que le Coran fonctionne.
L'idée ultérieure selon laquelle les écritures islamiques elles-mêmes indiquaient une Terre sphérique relève d’un acte de réinterprétation créative. De même, les tentatives d’expliquer les versets coraniques sur la Terre uniquement en termes de platitude locale à l’échelle humaine sont souvent contestées par les critiques utilisant des arguments contextuels.
==Connaissance astronomique grecque==
L’''Almageste'' de Ptolémée, écrit au milieu du IIᵉ siècle après J.-C., a été traduit en arabe au IXᵉ siècle après J.-C., après que le Coran a été complété et [[Textual History of the Qur'an|standardisé]]. Ptolémée a consigné dans le livre cinq de l’''Almageste'' la découverte d’Hipparque, et avant lui d’Aristarque, selon laquelle le Soleil est beaucoup plus grand que la Terre et bien plus éloigné que la Lune, ainsi que la vision aristotélicienne selon laquelle la Terre est sphérique et que les cieux sont constitués de sphères célestes.<ref>{{citation| chapter=Ptolemy and his Greek predecessors| title=Astronomy before the Telescope| first=G. J.| last=Toomer| location=New York| publisher=St. Martin's Press| year=1996| url=https://www.worldcat.org/title/astronomy-before-the-telescope/oclc/36922915| archiveurl=https://web.archive.org/web/20171215163704/https://www.worldcat.org/title/astronomy-before-the-telescope/oclc/36922915| editor-last=Walker| editor-first=Christopher| ISBN=9780312154073|page=86}}</ref> Les travaux indiens et sassanides en astronomie mathématique pour calculer les mouvements apparents du Soleil, des étoiles et des planètes ont été traduits en arabe à partir du VIIIᵉ siècle après J.-C.<ref>[https://www.metmuseum.org/toah/hd/astr/hd_astr.htm Astronomy and Astrology in the Medieval Islamic World] - Marika Sardar, Metropolitan Museum of Art website, 2011</ref>
Kevin Van Bladel, professeur de langues et civilisations du Proche-Orient à l’Université de Yale<ref>{{cite web| url=https://nelc.yale.edu/people/kevin-van-bladel| title=Kevin van Bladel| author=| publisher=Yale University| date=| archiveurl=http://www.webcitation.org/query?url=http://articles.latimes.com/2008/jun/29/world/fg-abortion29&date=2011-09-17 | deadurl=no| accessdate=11 décembre 2020| quote=Kevin T. van Bladel est un philologue et historien étudiant les textes et sociétés du Proche-Orient de la période 200-1200, avec une attention particulière à l’histoire de l’érudition, à la transition de la domination persane à arabe, et à la sociolinguistique historique. Ses recherches se concentrent sur l’interaction entre différentes communautés linguistiques et la traduction des traditions érudites entre l’arabe, les langues iraniennes, l’araméen, le grec et le sanskrit.}}</ref>, écrit :
{{Quote|{{citation | last = Van Bladel| first =Kevin| title=Heavenly cords and prophetic authority in the Quran and its Late Antique context| date=11 juillet 2007| publisher=Cambridge University Press| periodical=Bulletin of the School of Oriental and African Studies| volume=70| issue=2| pages=223-246, p. 241| url=https://www.cambridge.org/core/journals/bulletin-of-the-school-of-oriental-and-african-studies/article/abs/heavenly-cords-and-prophetic-authority-in-the-quran-and-its-late-antique-context/DDF890784AD2034CAE98DC46561204F5| archiveurl=https://web.archive.org/web/20201226172221if_/https://www.cambridge.org/core/journals/bulletin-of-the-school-of-oriental-and-african-studies/article/abs/heavenly-cords-and-prophetic-authority-in-the-quran-and-its-late-antique-context/DDF890784AD2034CAE98DC46561204F5}}|Lorsque la vision du monde des musulmans éduqués, après l'établissement de l'Empire arabe, a commencé à intégrer les principes de l'astrologie, y compris le modèle aristotélicien-ptolémaïque du monde géocentrique et sphérique – en particulier après l’avènement de la dynastie abbasside en 750 –, la signification de ces passages a été interprétée dans la tradition islamique ultérieure non plus selon la cosmologie biblique-coranique, qui était devenue obsolète, mais selon le modèle ptolémaïque, selon lequel le Coran lui-même est venu être interprété.}}
Plus tôt dans le même article, Van Bladel décrit comment les théologiens chrétiens de la région de Syrie au VIᵉ siècle après J.-C. partageaient l’opinion que la Terre était plate et que le ciel, ou la série de cieux, était semblable à un dôme ou une tente au-dessus de la Terre, sur la base de leur lecture des écritures hébraïques et du Nouveau Testament. Cette vision rivalisait avec celle des théologiens d’Alexandrie qui soutenaient la vision aristotélicienne-ptolémaïque d’une Terre sphérique entourée de sphères célestes en rotation.<ref name="KVB">ibid. pp.224-226. Voici quelques autres extraits :<BR>
{{Quote||Participant à ce débat, Jean Philopon, philosophe chrétien d’Alexandrie du VIᵉ siècle, a écrit son commentaire sur la Genèse pour prouver, contre les théologiens antiochiens antérieurs comme Théodore de Mopsueste, que le récit scripturaire de la création décrivait un monde géocentrique sphérique en accord avec la cosmologie ptolémaïque. [...]}} 
D'un autre côté, Cosmas Indicopleustès a écrit sa controversée ''Topographie chrétienne'' dans les années 540 et 550 pour prouver que la vision sphérique et géocentrique du monde des Hellènes païens et erronés contredisait celle des prophètes hébreux. Cosmas était un Alexandrin ayant des sympathies pour l'Église de l'Est. Il avait voyagé à travers la mer Rouge jusqu'en Afrique de l'Est, en Iran et en Inde, et avait reçu un enseignement de l'ecclésiastique syrien oriental Mār Abā lors de la visite de ce dernier en Égypte. Sa ''Topographie chrétienne'' a été démontrée comme étant directement dirigée contre Jean Philopon et le modèle hélénique sphérique du monde qu'il soutenait. [...] Cependant, il est clair que Cosmas s'opposait aux opinions de ses contemporains éduqués à Alexandrie, bien qu'il les considérait comme égarés.
Un certain nombre d'ecclésiastiques syriens, notamment mais pas seulement les orientaux travaillant dans la tradition de Théodore de Mopsueste, considéraient le ciel comme un édifice. Narsaï (mort ''c.'' 503), le premier directeur de l'école de Nisibe, décrivait ainsi, dans ses homélies sur la création, la façon dont Dieu façonna le firmament du ciel : « Comme un toit au sommet de la maison, il a étendu le firmament / afin que la maison en dessous, le domaine de la Terre, soit complète. » ''ayk taṭlîlâ l-baytâ da-l-tḥēt mtaḥ la-rqî῾â I d-nehwê mamlâ dûkkat ar῾â l-baytâ da-l῾el''. Il écrit également : « Il acheva la construction des cieux et de la terre comme une maison spacieuse. » ''šaklel wa-bnâ šmayyâ w-ar῾â baytâ rwîḥâ''. Jacob de Saroug (mort en 521) écrivit de manière similaire sur la forme du monde dans ses homélies sur l'Hexaéméron. Un autre témoignage de cette discussion est un hymne syriaque, composé ''c.'' 543-554, décrivant une église à coupole à Édesse comme un microcosme du monde, son dôme étant l'équivalent du ciel. Ce texte est le plus ancien connu à faire d'un édifice ecclésiastique un microcosme, et il montre que les débats sur la cosmologie concernaient bien plus qu'un petit nombre de théologiens.}}
</ref> Il résume ainsi :
{{Quote||De toute évidence, la cosmologie ptolémaïque n'était pas considérée comme acquise dans la partie araméenne de l'Asie au VIe siècle. Elle était, au contraire, controversée.}}
David A. King, professeur d'histoire des sciences à l'Université Johann Wolfgang Goethe, écrit :
{{Quote|{{citation| chapter=Islamic Astronomy| title=Astronomy before the Telescope| first=David A.| last=King| pages=143-174| location=London| publisher=British Museum Press| year=1996| url=https://muslimheritage.com/islamic-astronomy/| archiveurl=https://web.archive.org/web/20201222044602/https://muslimheritage.com/islamic-astronomy/| editor-last=Walker| editor-first=Christopher| ISBN=978-0714127330}}|Les Arabes de la péninsule arabique avant l'Islam possédaient un folklore astronomique simple mais développé, de nature pratique. Celui-ci impliquait une connaissance des levers et couchers des étoiles, notamment en lien avec le coucher cosmique de certains groupes d’étoiles et le lever héliaque simultané d’autres, qui marquaient le début de périodes appelées ''naw’'', pluriel ''anwā’''. […] L’''Almageste'' de Ptolémée a été traduit au moins cinq fois entre la fin du VIIIe et le IXe siècle. La première fut une traduction en syriaque et les autres en arabe, les deux premières sous le califat d'al-Ma’mūn au milieu de la première moitié du IXe siècle, et les deux autres (la seconde étant une amélioration de la première) vers la fin de ce siècle […] C’est ainsi que les modèles planétaires grecs, l’uranométrie et les méthodes mathématiques sont parvenus à l’attention des musulmans.}}
Michael Hoskin et Owen Gingerich, professeur émérite d'astronomie et d'histoire des sciences à l'Université Harvard<ref>{{cite web| url=https://histsci.fas.harvard.edu/people/owen-gingerich | title=Owen Gingerich | author= | publisher=Harvard University | date= | archiveurl=https://web.archive.org/web/20200528204925/https://histsci.fas.harvard.edu/people/owen-gingerich | deadurl=no| accessdate= December 11, 2020| quote=Owen Gingerich est professeur émérite d'astronomie et d'histoire des sciences à l'Université Harvard et astronome senior émérite à l'Observatoire astrophysique Smithsonian. En 1992-93, il a présidé le département d'histoire des sciences de Harvard.}}</ref>, écrivent :
{{Quote|{{citation| last=Hoskin| first=Michael| last2=Gingerich| first2=Owen| chapter=Astronomie islamique| title=The Cambridge Concise History of Astronomy| ISBN=9780521576000| url=https://www.cambridge.org/us/academic/subjects/physics/history-philosophy-and-foundations-physics/cambridge-concise-history-astronomy?format=PB&isbn=9780521576000| pages=50-52| year=1999| publisher=Cambridge University Press| location=Cambridge| archiveurl=https://web.archive.org/web/20201226174539/https://www.cambridge.org/us/academic/subjects/physics/history-philosophy-and-foundations-physics/cambridge-concise-history-astronomy?format=PB&isbn=9780521576000}}|En 762, les successeurs de [Muhammad] au Moyen-Orient fondèrent une nouvelle capitale, Bagdad, sur le fleuve Tigre, au point le plus proche de l'Euphrate et à proximité des médecins chrétiens de Jundishapur. Des membres de la cour de Bagdad firent appel à eux pour des conseils, et ces rencontres ouvrirent les yeux des musulmans influents sur l'existence d'un héritage intellectuel de l'Antiquité – dont la majeure partie était préservée sous forme de manuscrits se trouvant dans des bibliothèques lointaines et rédigés dans une langue étrangère. Hâroun ar-Rachîd (calife à partir de 786) et ses successeurs envoyèrent des agents dans l'Empire byzantin pour acheter des manuscrits grecs, et au début du IXe siècle, un centre de traduction, la Maison de la sagesse, fut établi à Bagdad par le calife Al-Ma’mūn. […] Bien avant le début des traductions, une riche tradition d’astronomie populaire existait déjà dans la péninsule arabique. Celle-ci se fusionna avec les conceptions célestes dans les commentaires et traités islamiques, créant ainsi une cosmologie simple basée sur l’apparence réelle du ciel, sans être soutenue par une théorie sous-jacente.}}
Ahmed Dallal, président de l'Université américaine du Caire, écrit à propos de l'avancée des connaissances astronomiques scientifiques à travers le califat naissant :<ref>Dallal, Ahmad. ''[https://yalebooks.co.uk/book/9780300177718/islam-science-and-the-challenge-of-history/ Islam, Science, and the Challenge of History (The Terry Lectures Series)]''. Yale University Press. 2012.</ref>
{{Quote|Dallal, Ahmad. Islam, Science, and the Challenge of History (The Terry Lectures Series). Yale University Press. 2012. 9780300177718. Kindle Edition. Location 425-440|...les mathématiques et l'astronomie étaient en partie intégrées dans les programmes des écoles religieuses, à travers les disciplines du ''farā’iḍ'' (algèbre de l’héritage) et du ''‘ilm al-mīqāt'' (science du calcul du temps). Et bien que nous ayons quelques preuves de l’enseignement de l’astronomie théorique dans les écoles religieuses après le XIIIe siècle, nous sommes bien mieux informés sur le cadre institutionnel de la pratique de l’astronomie. L’un de ces lieux était l’observatoire. Les premières observations astronomiques planifiées et programmées furent réalisées durant les dernières années du règne d’Al-Ma’mūn (r. 813-833), au début du mouvement de traduction. Sous Al-Ma’mūn, un programme d’observations astronomiques fut organisé à Bagdad (Shammāsiyya) et à Damas (mont Qāsiyūn). Comme tout projet de recherche structuré, celui-ci conféra un prestige formel à l’activité astronomique dans le monde islamique. Il établit également un précédent pour le soutien futur à l’activité scientifique par d’autres dirigeants et instaura le mécénat comme l’un des modes de soutien à la recherche scientifique. L’objectif affiché du programme était de vérifier et corriger les observations ptolémaïques du Soleil et de la Lune en comparant les résultats obtenus par calcul, basés sur les modèles ptolémaïques, avec les observations réelles menées à Bagdad et à Damas, quelque sept cents ans après Ptolémée...}}
Mohammad Ali Tabatabaʾi et Saida Mirsadri de l'Université de Téhéran notent, dans leur article sur la cosmographie coranique, que le Coran « considère comme acquis » la planéité de la Terre, un motif commun parmi les peuples scientifiquement naïfs de l’époque, et qu’il « ne contient pas même une seule allusion à une Terre sphérique ».<ref>{{citation |last1=Tabatabaʾi |first1=Mohammad A. |last2=Mirsadri |first2=Saida |date=2016 |title=The Qurʾānic Cosmology, as an Identity in Itself |url=https://www.jstor.org/stable/24811784 |journal=Arabica |volume=63 |issue=3/4 |pages=201-234}} p. 211; également disponible sur [https://www.academia.edu/23427168/The_Quranic_Cosmology_as_an_Identity_in_Itself academia.edu]</ref> Ils notent aussi que le poète préislamique Umayya ibn Abī al‐Ṣalt (mort en 5 / 626) décrivait la Terre comme un tapis (''bisāṭan'', comme dans {{Quran|71|19}}) et la comparait aux cieux élevés.
{{Quote|Dīwān, Umayya ibn Abī al‐Ṣalt, p. 179 cité dans {{citation |last1=Tabatabaʾi |first1=Mohammad A. |last2=Mirsadri |first2=Saida |date=2016 |title=The Qurʾānic Cosmology, as an Identity in Itself |url=https://www.jstor.org/stable/24811784 |journal=Arabica |volume=63 |issue=3/4 |pages=201-234}} p. 226<BR />Voir [https://www.aldiwan.net/poem36172.html ici] pour le poème en arabe.|Et [il] façonna la Terre comme un tapis, puis il la fixa, [la zone] sous le firmament étant semblable à celles qu'il éleva.}}
Damien Janos, dans un autre article sur la cosmographie coranique, note également que, bien que la forme exacte de ses limites ne soit pas décrite, « ce qui est clair, c’est que le Coran et la tradition musulmane primitive ne soutiennent pas la conception d’une Terre sphérique et d’un univers sphérique. Cette vision s’imposa plus tard dans les cercles érudits de la société musulmane en raison de l’infiltration de l’astronomie ptolémaïque ».<ref>{{citation |last1=Janos |first1=Damien |date=2012 |title=Qurʾānic cosmography in its historical perspective: some notes on the formation of a religious worldview |journal=Religion |volume=42 |issue=2 |pages=215-231}} Voir pp. 217-218</ref>
==Références directes à une Terre plate dans le Coran==
Le Coran décrit fréquemment, en termes explicites, la création de "al-ard", qui peut être traduit par "Terre" ou "terre" (au sens de terrain), comme une structure plate. L'utilisation de métaphores et de mots associés à des objets plats (tels que les lits et les tapis) est particulièrement courante lorsque le contexte du verset montre clairement que le mot "al-ard" est employé pour décrire la création de la Terre au début des temps en parallèle avec la création des "cieux" (plutôt que dans le sens plus limité d'une portion spécifique de "terre"). Le meilleur exemple de cela est peut-être [[Islamic Views on the Shape of the Earth#Qur.27an_88:20_-_sutihat_.28.22spread_out_flat.22.29|le verset 88:20]]. 
Le même terme 'al-ard' est même utilisé pour décrire la création de la Terre suivante après le jour du jugement,<ref>E.g. {{Quran|14|48}}</ref> et il est couramment employé aux côtés de "les cieux" (c'est-à-dire les cieux et la Terre) en tant que référence à l'ensemble de la conception islamique de l'univers. Son sens de la Terre entière peut être observé dans d'autres versets où il est utilisé sur [https://corpus.quran.com/search.jsp?t=3&q=the%20earth QuranCorpus]. 
===Coran 2:22 - ''firashan'' ("chose étalée pour s'asseoir ou s'allonger dessus")===
{{Quote|{{Quran|2|22}}|'''ٱلَّذِى جَعَلَ لَكُمُ ٱلْأَرْضَ فِرَٰشًا''' وَٱلسَّمَآءَ بِنَآءً وَأَنزَلَ مِنَ ٱلسَّمَآءِ مَآءً فَأَخْرَجَ بِهِۦ مِنَ ٱلثَّمَرَٰتِ رِزْقًا لَّكُمْ ۖ فَلَا تَجْعَلُوا۟ لِلَّهِ أَندَادًا وَأَنتُمْ تَعْلَمُونَ
Allathee jaAAala lakumu alarda firashan
'''[Celui] qui a fait pour vous de la terre un lit [étalé] et du ciel un plafond''', et qui a fait descendre du ciel une eau par laquelle il a fait surgir des fruits comme subsistance pour vous. Ne donnez donc pas à Allah des égaux alors que vous savez [qu'il n'y a rien de semblable à Lui].}}
فِرَٰشًا = firashan = une chose qui est étalée sur le sol, une chose qui est étendue pour qu'on puisse s'y asseoir ou s'y allonger.<ref>فِرَٰشًا firashan - [http://www.studyquran.org/LaneLexicon/Volume6/00000155.pdf Lane's Lexicon] page 2371</ref>
===Coran 13:3 - ''madad'' ("étendre", "étirer")===
{{Quote|{{Quran|13|3}}| '''وَهُوَ ٱلَّذِى مَدَّ ٱلْأَرْضَ''' وَجَعَلَ فِيهَا رَوَٰسِىَ وَأَنْهَٰرًا ۖ وَمِن كُلِّ ٱلثَّمَرَٰتِ جَعَلَ فِيهَا زَوْجَيْنِ ٱثْنَيْنِ ۖ يُغْشِى ٱلَّيْلَ ٱلنَّهَارَ ۚ إِنَّ فِى ذَٰلِكَ لَءَايَٰتٍ لِّقَوْمٍ يَتَفَكَّرُونَ'''
Wahuwa allathee madda alarda wajaAAala feeha rawasiya waanharan wamin kulli alththamarati jaAAala feeha zawjayni ithnayni yughshee allayla alnnahara inna fee thalika laayatin liqawmin yatafakkaroona
'''Et c'est Lui qui a étendu la terre''' et y a placé des montagnes fermement établies et des rivières ; et de tous les fruits, Il y a mis en elle des couples de deux. Il couvre le jour par la nuit. En cela, il y a des signes pour des gens qui réfléchissent.}}
مَدَدْ = madad (madda) = étendre en tirant ou en allongeant, étirer, élargir<ref name="LanesLexiconMadda">مد madda (مدد) - [http://www.studyquran.org/LaneLexicon/Volume7/00000223.pdf Lane's Lexicon] page 2695</ref>
Le Coran décrit un renversement de ce processus qui se produira lors du dernier jour. Il dit que les montagnes seront enlevées et que la terre sera laissée comme une plaine nivelée ({{Quran|18|47}} et {{Quran-range|20|105|107}}, discuté plus en détail ci-dessous), tandis que {{Quran|84|3}} dit que la Terre sera ''muddat'', c'est-à-dire le verbe arabe ''madad'' sous sa forme passive.
===Coran 15:19 - ''madad'' ("étendre", "étirer")===
{{Quote|{{Quran-range|15|16|19}}|Et Nous avons placé dans le ciel de grands astres et l'avons embelli pour les observateurs. Et Nous l'avons protégé contre tout diable banni [de la miséricorde d'Allah], sauf celui qui tente d'écouter furtivement et qui est alors poursuivi par une flamme claire et brûlante.
'''والارض مددناها''' والقينا فيها رواسي وانبتنا فيها من كل شئ موزون'''
Waal-arda madadnaha waalqayna feeha rawasiya waanbatna feeha min kulli shay-in mawzoonin
'''Et la terre - Nous l'avons étendue''' et y avons jeté des montagnes fermement établies et y avons fait pousser toute chose bien équilibrée.}}
مَدَدْ = madad = étendre en tirant ou en allongeant, étirer, étendre<ref name="LanesLexiconMadda" />
Voir aussi [[The_Quran_and_Mountains#Casting_mountains_into_the_earth|Montagnes jetées dans la Terre]] concernant la formulation sur les montagnes ici et dans quelques versets similaires.
===Coran 20:53 - ''mahdan'' ("lit")===
{{Quote|{{Quran|20|53}}| '''الذي جعل لكم الارض مهدا''' وسلك لكم فيها سبلا وانزل من السماء ماء فاخرجنا به ازواجا من نبات شتى
Allathee jaAAala lakumu al-arda mahdan wasalaka lakum feeha subulan waanzala mina alssama-i maaan faakhrajna bihi azwajan min nabatin shatta
'''[C'est Lui] qui a fait pour vous de la terre un lit [étendu]''' et y a tracé pour vous des routes et a fait descendre du ciel une eau par laquelle Nous avons fait pousser diverses sortes de plantes.}}
مَهْدًا = mahdan = berceau ou lit ; une étendue plane, égale ou lisse<ref>مَهْدً mahdan - [http://www.studyquran.org/LaneLexicon/Volume7/00000267.pdf Lane's Lexicon] page 2739</ref>
Sinai 2023 note que également dans {{Quran|13|18}}, l'enfer est appelé ''mihād'', un « lieu de repos étendu ».<ref>Note de bas de page 47 (p. 40) : S''inai, Nicolai. Key Terms of the Qur'an: A Critical Dictionary'' (p. 128). Princeton University Press.</ref> Cela peut renforcer l'idée selon laquelle les sept terres mentionnées dans {{Quran|65|12}} seraient des disques plats superposés, le plus bas étant l'enfer, comme le croyaient un certain nombre de musulmans anciens et médiévaux, comme le montre cet article d'IslamQA.<ref>[https://islamqa.info/en/answers/215011/where-are-paradise-and-hell Où sont le paradis et l'enfer ?] IslamQA. 2015.</ref>
===Coran 43:10 - ''mahdan'' ("lit")===
{{Quote|{{Quran-range|43|9|10}}|Et si tu leur demandes : "Qui a créé les cieux et la terre ?" ils répondront assurément : "Ils ont été créés par le Tout-Puissant, l'Omniscient."
'''الذي جعل لكم الارض مهدا''' وجعل لكم فيها سبلا لعلكم تهتدون
Allathee jaAAala lakumu al-arda mahdan wajaAAala lakum feeha subulan laAAallakum tahtadoona
'''[Celui] qui a fait pour vous de la terre un lit''' et y a tracé pour vous des chemins afin que vous soyez guidés.}}
مَهْدًا = mahdan = berceau ou lit ; une étendue plane, égale ou lisse<ref>مَهْدً mahdan - [http://www.studyquran.org/LaneLexicon/Volume7/00000267.pdf Lane's Lexicon] page 2739</ref>
===Coran 50:7 - ''madad'' ("étendre", "étirer")===
{{Quote|{{Quran-range|50|6|7}}|Ne regardent-ils donc pas le ciel au-dessus d’eux, comment Nous l’avons construit et embelli, et qu’il n’a aucune fissure ?
'''والارض مددناها''' والقينا فيها رواسي وانبتنا فيها من كل زوج بهيج
Waal-arda madadnaha waalqayna feeha rawasiya waanbatnafeeha min kulli zawjin baheejin
'''Et la terre - Nous l'avons étendue''' et y avons jeté des montagnes fermement établies et y avons fait pousser toute espèce magnifique,}}
مَدَدْ = madad = étendre en tirant ou en allongeant, étirer, étendre<ref name="LanesLexiconMadda" />
===Coran 51:48 - ''farasha'' ("étendre") et ''mahidoon'' ("ceux qui étendent")===
{{Quote|{{Quran-range|51|47|48}}|C’est Nous qui avons construit le ciel par Notre puissance, et en vérité, c’est Nous qui l’étendons sans cesse.
والارض فرشناها فنعم الماهدون
Waal-arda farashnaha faniAAma almahidoona
'''Et la terre, Nous l'avons étendue''', et quel excellent '''Étendeur''' ! }}
فَرَشَْ = farasha ([[Islamic Views on the Shape of the Earth#Qur.27an_2:22_-firashan.28.22thing_spread_to_sit_or_lie_upon.22.29|verset 2:22]] utilise ce mot sous forme nominale) = étendre ou agrandir, étendre un lit ou un tapis<ref>فرش farasha - [http://www.studyquran.org/LaneLexicon/Volume6/00000153.pdf Lane's Lexicon] page 2369</ref>
الْمَهِدُونَ = mahidoon, dérivé de مهد = aplanir, égaliser, lisser, étendre un lit<ref>مهد mahada - [http://www.studyquran.org/LaneLexicon/Volume7/00000267.pdf Lane's Lexicon] page 2739</ref>
Un hadith d’Ibn Majah utilise le nom pluriel ''furushaat'' pour signifier « lits » :
{{Quote|{{Ibn Majah||5|37|4190}}|
Il a été rapporté par Abu Dharr que le Messager d'Allah (ﷺ) a dit :
« Je vois ce que vous ne voyez pas, et j'entends ce que vous n'entendez pas. Le ciel grince, et il a raison de grincer, car il n’y a pas un espace de la largeur de quatre doigts sans qu’un ange ne s’y prosterne devant Allah. Par Allah, si vous saviez ce que je sais, vous ririez peu et pleureriez beaucoup, et vous ne prendriez aucun plaisir avec les femmes dans vos '''lits''' (الْفُرُشَاتِ, ''al-furushaat''), et vous sortiriez dans les rues en implorant Allah. »
}}
===Coran 71:19 - ''bisaatan'' ("tapis")===
{{Quote|{{Quran-range|71|15|19}}|Ne voyez-vous pas comment Allah a créé les sept cieux superposés, [...]
'''والله جعل لكم الارض بساطا'''
WaAllahu jaAAala lakumu al-arda bisatan
'''Et Allah a fait pour vous de la terre un tapis (étendu),''' }}
بِسَاطًا = bisaatan = Une chose qui est étendue ou déployée, en particulier un tapis (du même radical vient également بَسَاطٌ = basaatun = Terre, vaste et égale ; large ou spacieuse).<ref>بِسَاطًا bisaatan - [http://www.studyquran.org/LaneLexicon/Volume1/00000241.pdf Lane's Lexicon] page 204</ref>
Cela semble paraphraser un poème préislamique similaire attribué à ʿAdī ibn Zayd (wa-basaṭa l-arḍa basṭan), dont le motif peut être retracé au moins jusqu'à la Bible hébraïque (Isaïe 42:5 et 44:24, Psaumes 136:6).<ref>''arḍ | terre ; pays'' Sinai, Nicolai. Key Terms of the Qur'an: A Critical Dictionary (pp. 40-41). Princeton University Press.</ref>
Un hadith de Tirmidhi utilise le mot ''bisaatan'' pour décrire le déploiement ou le déroulement d'un tapis :
{{Quote|{{Al Tirmidhi||4|34|2369}}|
... Puis il vint embrasser le Prophète (s.a.w) et déclara que son père et sa mère devraient être donnés en rançon pour lui. Ensuite, il se rendit dans son bosquet '''et y étendit un tapis pour eux''' [فَبَسَطَ لَهُمْ بِسَاطًا, ''fa-basata la-hum bisaatan'', littéralement « et-(il)a-étendu pour-eux un-tapis »]. Puis il alla vers un palmier et revint avec une grappe de dattes qu'il déposa...
}}
===Coran 78:6-7 - ''mihadan'' ("lit")===
{{Quote|{{Quran-range|78|6|7}}|أَلَمْ نَجْعَلِ ٱلْأَرْضَ مِهَٰدًا وَٱلْجِبَالَ أَوْتَادًا
Alam najAAali al-arda mihadan Waaljibala awtadan
N'avons-nous pas fait de la terre un vaste lit, Et des montagnes des piquets ?}}
مِهَٰدًا (même que مَهْدًا mahdan) = berceau ou lit ; une étendue plane, égale ou lisseمَهْدً mahdan - [http://www.studyquran.org/LaneLexicon/Volume7/00000267.pdf Lane's Lexicon] page 2739
===Coran 79:30 - ''daha'' ("étendre largement")===
{{Quote|{{Quran-range|79|27|33}}|Êtes-vous une création plus difficile ou le ciel ? Allah l’a construit. Il en a élevé la voûte et l’a proportionnée. Il a assombri sa nuit et en a extrait sa clarté.
'''وَٱلْأَرْضَ بَعْدَ ذَٰلِكَ دَحَىٰهَآ'''
Waalarda baAAda thalika dahaha
'''Et après cela, Il a étendu la terre.'''
Il en a extrait son eau et son pâturage, Et Il y a fermement implanté les montagnes, Comme une provision pour vous et pour votre bétail.}}
دحو = dahawa = étendre, répandre, élargir.
Le mot ''dahaha'' ("Il l’a étendue") apparaît également dans un poème sur la création d'une terre plate attribué au poète préislamique Zayd b. 'Amr, qui aurait été un monothéiste ayant rencontré Muhammad avant le début de sa mission prophétique. Le poème est une démonstration très ancienne du sens du mot ''dahaha'' dans ce contexte, puisqu'il est enregistré dans la biographie de Muhammad par Ibn Ishaq (d. 767 CE) et doit donc dater d'avant cette œuvre.Guillaume, A., The Life of Muhammad, London: Oxford University Press, 1955, p. 102 Comme dans le Coran, le poème dit "Il l’a étendue" (daḥāhā), puis, encore plus clairement que le Coran, il dit que la terre "s'est stabilisée" (استوت istawatاستوت istawat - [http://www.studyquran.org/LaneLexicon/Volume4/00000201.pdf Lane's Lexicon] p. 1477) sur l'eau (c'est-à-dire plate), "et Il a implanté fermement les montagnes dessus" (أرسى عليها الجبالا, similaire à wa-l-jibāla ʾarsāhā dans le verset 32 du passage coranique).
{{Quote|1=Poème attribué à Zayd b. 'Amr, trouvé par exemple dans Al-Muntazam d'Ibn Al-Jawzi,https://shamela.ws/book/12406/736 et dans la biographie de Muhammad par Ibn Ishaq (traduit par Guillaume et translittéré par BravmannBravmann, M. M. (1977) Studies in Semitic Philology, Leiden: Brill p.439)|2=دحاها فلما رآها استوت ... عَلَى الماء أرسى عليها الجبالا
daḥāhā falammā raʾādā istawat ʿalā l-māʾi arsā ʿalayhā l-jibālā
'''Il l’a étendue''', et lorsqu'Il vit qu'elle s'était stabilisée sur les eaux, Il y fixa les montagnes.}}
Un langage similaire se trouve dans la Bible. Voir [https://www.biblegateway.com/passage/?search=Isaiah%2042%3A5&version=NIV Isaïe 42:5] et particulièrement [https://www.biblegateway.com/passage/?search=Psalm%20136%3A6&version=NIV Psaumes 136:6].
===Coran 88:20 - ''sutihat'' ("étalée à plat")===
{{Quote|{{Quran-range|88|18|20}}|Et au ciel - comment il est élevé ? Et aux montagnes - comment elles sont érigées ?
'''وَإِلَى ٱلْأَرْضِ كَيْفَ سُطِحَتْ'''
Wa-ila al-ardi kayfa sutihat
'''Et à la Terre, comment elle est étalée ?'''}
سَطَحَ = sataha = étendre, étaler, aplanir
Le mot ''sataha'' est utilisé pour décrire la réalisation d'un toit plat ou d'une surface supérieure plane. Les mots dérivés de la même racine signifient : la surface plane supérieure ou le toit d'une maison, un plan borné en géométrie, un lieu nivelé où l'on peut étendre des dattes, un rouleau à pâtisserie (qui aplatit la pâte), une surface plane ou plate.سطح sataha - [http://www.studyquran.org/LaneLexicon/Volume4/00000081.pdf Lane's Lexicon] page 1357 En effet, l'expression arabe moderne utilisée pour désigner la "terre plate" est الأرض مسطحة (''al-ard musattaha''){{Citation|title=Traduction de "flat earth" en arabe|url=https://context.reverso.net/translation/english-arabic/flat+earth|archiveurl=https://web.archive.org/web/20201214041522/https://context.reverso.net/translation/english-arabic/flat+earth|publisher=ReversoContext|access-date=13 décembre 2020}}, et le mot ''musattaha'' vient de la même racine que ''sutihat''.
Dans le tafsir d'Al-Jalalayn (du 15ème siècle), le mot ''sutihat'' est utilisé pour expliquer que la Terre est plate. L’auteur de cette section, al-Mahalli (d. 1460), affirme que la terre plate est l’opinion des savants de la loi révélée.
{{Quote|1=[https://www.altafsir.com/Tafasir.asp?tMadhNo=0&tTafsirNo=74&tSoraNo=88&tAyahNo=20&tDisplay=yes&UserProfile=0&LanguageId=2 Tafsir al-Jalalayn 88:20] (Voir [https://tafsir.app/jalalayn/88/20 ici] pour l’arabe)|2=Et la terre, comment elle a été étalée à plat ? et ainsi déduire de cela la puissance de Dieu, exalté soit-Il, et Son unicité ?
Le début mentionnant les chameaux est dû au fait qu'ils sont plus en contact avec la terre que tout autre animal. '''Quant à ses paroles ''sutihat'' ("étalée à plat"), cela, selon une lecture littérale, suggère que la terre est plate, ce qui est l'opinion''' des savants de la loi révélée, et non une sphère, comme l'affirment les astronomes (''ahl al-hay’a''), '''même si cela ne contredit aucun des piliers de la loi.'''}}
===Coran 91:6 - ''taha'' ("étendre")===
{{Quote|{{Quran-range|91|5|6}}|Et par le ciel et Celui qui l’a construit,
'''والارض وماطحاها'''
Waal-ardi wama tahaha
'''Et par la terre et Celui qui l’a étendue,'''}}
طحو / طحى = taha = Étendre, élargir, répandre sur le sol.<ref>طحو / طحى taha [http://www.studyquran.org/LaneLexicon/Volume5/00000117.pdf Lane's Lexicon] page 1832</ref>
==Références indirectes à une Terre plate dans le Coran==
En plus des [[Islamic Views on the Shape of the Earth#Direct references to a flat Earth in the Qur.27an|références directes à une Terre plate dans le Coran]], où la création originelle de la Terre est décrite explicitement à l’aide de termes qui désignent un objet plat, il existe de nombreuses références indirectes à la forme de la Terre dans des contextes qui ne sont pas liés à sa création initiale. Ces références indirectes, qui décrivent la Terre ''telle qu’elle existe'' plutôt que ''comment elle a été créée'', constituent en un sens un témoignage encore plus fort de la cosmologie du Coran.
Comme les descriptions cosmologiques explicites sont rares dans les sociétés où une cosmologie uniforme et commune est admise (car personne n’a besoin d’énoncer ce que tout le monde sait déjà), des descriptions de phénomènes indépendants, mais situés dans le cadre de la cosmologie d’une société donnée, peuvent souvent fournir les preuves les plus solides de ses croyances cosmologiques.<ref>{{Cite book|author=Eustace M. Tillyard|title=The Elizabethan World Picture: A Study of the Idea of Order in the Age of Shakespeare, Donne and Milton|isbn=978-0394701622|publisher=Vintage|publication-date=1959}}</ref>
===Coran 18:86 et 18:90 - Les lieux du coucher et du lever du soleil===
{{Main|Dhul-Qarnayn et le soleil se couchant dans une source boueuse - Partie 1|Dhul-Qarnayn et le soleil se couchant dans une source boueuse - Partie 2}}{{Quote|{{Quran|18|86}}| حتى اذا بلغ مغرب الشمس وجدها تغرب في عين حمئة ووجد عندها قوما قلنا ياذا القرنين اما ان تعذب واما ان تتخذ فيهم حسنا
Hatta itha balagha maghriba alshshamsi wajadaha taghrubu fee AAaynin hami-atin wawajada AAindaha qawman qulna ya tha alqarnayni imma an tuAAaththiba wa-imma an tattakhitha feehim husnan
Jusqu'à ce qu'il atteigne le lieu du coucher du soleil, il le trouva se couchant dans une source boueuse, et trouva un peuple aux alentours. Nous dîmes : Ô Dhu’l-Qarnayn ! Tu peux soit les châtier, soit leur témoigner de la bienveillance.}}
{{Quote|{{Quran|18|90}}| حَتَّىٰٓ إِذَا بَلَغَ مَطْلِعَ ٱلشَّمْسِ وَجَدَهَا تَطْلُعُ عَلَىٰ قَوْمٍ لَّمْ نَجْعَل لَّهُم مِّن دُونِهَا سِتْرًا
Hatta itha balagha matliAAa alshshamsi wajadaha tatluAAu AAala qawmin lam najAAal lahum min dooniha sitran
Jusqu'à ce qu'il atteigne le lieu du lever du soleil, il le trouva se levant sur un peuple pour qui Nous n’avions désigné aucun abri contre lui.}}
Une conception plate de la Terre est la seule qui permette de visiter les lieux du coucher et du lever du soleil. Les poèmes arabes et syriaques du VIIe siècle qui racontent la même légende suggèrent que les premiers musulmans comprenaient cette histoire de manière littérale, tout comme les premiers tafsirs et narrations qui en parlent (voir l’article principal).
===Coran 2:187 et 17:78 - Les horaires du jeûne et de la prière===
{{Main|Le paradoxe du Ramadan aux pôles}}{{Quote|{{Quran|2|187}}|Il vous est permis, la nuit du jeûne, d’avoir des rapports avec vos épouses. Elles sont un vêtement pour vous, et vous êtes un vêtement pour elles. Allah sait que vous vous trompiez vous-mêmes en cela, et Il s'est tourné vers vous et vous a pardonné. Maintenant, fréquentez-les et cherchez ce qu'Allah a prescrit en votre faveur. Et mangez et buvez jusqu'à ce que se distingue pour vous le fil blanc de l’aube du fil noir de la nuit. Puis accomplissez le jeûne jusqu'à la nuit, et ne les touchez pas alors que vous êtes en retraite rituelle dans les mosquées. Telles sont les limites imposées par Allah : ne vous en approchez donc pas. C'est ainsi qu'Allah expose clairement Ses versets aux hommes afin qu'ils deviennent pieux.}}
Ce verset expose certaines exigences du quatrième [[Cinq piliers de l'islam|Piliers de l'Islam]], le jeûne : il est interdit de manger, boire ou avoir des rapports sexuels entre « l’aube » et « la nuit ». Le Coran se conçoit comme étant une guidance pour tous les peuples, en tout temps et en tout lieu, pourtant, les instructions contenues ici sont, prises littéralement, impraticables pour ceux qui vivent près des pôles Nord et Sud, où un seul cycle jour/nuit peut durer de plusieurs semaines à plusieurs mois. Alors que les érudits islamiques ont accepté d’accorder des exceptions à la signification littérale du verset pour ceux qui vivent dans des climats extrêmes, les auteurs et auditeurs originaux des écritures islamiques ne semblent pas avoir pris conscience de ce problème. Sur cette base, les premiers croyants étaient soit dans l’erreur quant aux détails du système dynamique existant entre la Terre en rotation et l’étoile qu’elle orbite, soit, plus probablement, complètement ignorants de ce système.
Des instructions similaires concernant l’adoration, fondées sur la position du Soleil par rapport à l’observateur, confirment les implications de {{Quran|2|187}}.
{{Quote|{{Quran|17|78}}|Accomplis la prière au déclin du soleil jusqu'à l’obscurité de la nuit ; et fais aussi la récitation de l'aube. Car la récitation de l’aube a des témoins.}}
Par exemple, à Aberdeen, en Écosse, l'écart entre la prière du soir (Isha) et la prière de l'aube (Fajr) est d'environ 4 heures et demie en juin, de sorte qu'un musulman pratiquant devrait se réveiller régulièrement vers 3h20 pour prier. Ces questions sont encore compliquées par les cas de plus en plus pertinents et réels des voyages spatiaux, et même simplement des voyages aériens à bord d'un avion, car il n'est pas entièrement clair si quelqu'un voyageant dans la direction du soleil ou à l'opposé devrait répéter ou sauter certaines prières en raison du changement rapide de l'heure de la journée. À en juger par ces apparences, les rituels et instructions énoncés dans le Coran étaient destinés à un public plus limité et à la compréhension d'une ville désertique du VIIe siècle.
Avant d'embarquer pour le vol de la navette spatiale Discovery en 1985, pour lequel il avait été choisi comme ingénieur de charge utile, le prince saoudien Sultan bin Salman, le premier musulman dans l'espace, a dit les lignes mémorables suivantes à Sheikh Abd al-Aziz ibn Baz, qui deviendra plus tard le Grand Mufti d'Arabie saoudite :
{{Quote|{{citation| url=https://www.google.com/books/edition/Inside_the_Kingdom/VEYsi7ZmtywC?hl=en&gbpv=1&pg=PT99&printsec=frontcover| title=Inside the Kingdom: Kings, Clerics, Modernists, Terrorists, and the Struggle for Saudi Arabia| author=Robert Lacey| publisher=Penguin| date=2009| chapter=Chapter 10| ISBN=9781101140734}}|“‘Regardez,’” Sultan se souvient lui avoir dit, “‘nous allons voyager à dix-huit mille miles par heure. Je vais voir seize levers et couchers du soleil tous les vingt-quatre heures. Est-ce que cela veut dire que je vais finir le Ramadan en deux jours ?’ Le cheikh a adoré ça—il a ri aux éclats.” . . . “Cela ne servirait à rien de tenter de faire face à La Mecque,” se souvient le prince. “Quand j'aurais aligné ma position, elle serait déjà derrière moi.”}}
Il est parfois fait appel à un long hadith dans lequel Muhammad instruit les musulmans d'estimer les horaires de prière dans les derniers jours, lorsque le Dajjal viendra, et que certains jours seront comme une année, d'autres comme un mois, puis comme une semaine. Il est argumenté sur cette base que Muhammad a fourni un principe selon lequel les personnes vivant dans des latitudes extrêmes devraient jeûner et prier.
{{Quote|{{Muslim|41|7015}}|An-Nawwas b. Sam`an a rapporté que le Messager d'Allah (ﷺ) mentionna un jour le Dajjal le matin.<BR /> [...]<BR /> Nous avons dit : Messager d'Allah, combien de temps restera-t-il sur terre ? Il (ﷺ) a dit : Quarante jours, un jour comme une année, un jour comme un mois, un jour comme une semaine, et les autres jours seraient comme vos jours. Nous avons dit : Messager d'Allah, une prière d'une journée suffira-t-elle pour les prières d'une journée égale à une année ? Alors il (ﷺ) a dit : Non, mais vous devez estimer le temps (puis observer la prière).<BR /> [...]}}
Les critiques notent un certain nombre de lacunes dans cet argument : Tout d'abord, cet hadith ne contient qu'une instruction pour la fin des temps, lorsque le monde entier connaîtra des jours très longs. La question demeure pourquoi il n'y a pas d'instructions spécifiques pour prier (sans parler de jeûner) près des régions polaires sur notre planète ronde. Bien qu'une analogie forcée puisse être faite avec les régions polaires où le soleil ne peut pas être vu se lever ou se coucher pendant des mois, des endroits comme le nord de l'Écosse dans l'exemple ci-dessus ont encore des nuits très courtes en été tout en maintenant un cycle jour-nuit de 24 heures tout au long de l'année. Ce n'est pas comme les jours longs de plusieurs mois ou années affectant le monde dans l'hadith. Un autre problème est que l'hadith n'explique pas comment faire une estimation. L'hypothèse doit être que dans le scénario des derniers jours, les gens peuvent utiliser les intervalles auxquels ils étaient habitués pendant les périodes normales, et que cela est possible partout dans le monde (ce qui signifie donc que la Terre doit aussi être plate). Cependant, sur notre Terre ronde, les habitants des régions polaires ne peuvent en aucun cas "estimer" ce que leurs intervalles de prière (et de jeûne) seraient normalement lorsque le soleil ne se lève plus ou ne se couche plus chaque jour. Au lieu de cela, ils doivent généralement choisir les horaires correspondant à la latitude inférieure la plus proche, ou si possible, prier (et jeûner) aux horaires prescrits s'il y a encore une brève période de jour (ou de nuit).
L'hadith démontre en outre une vision de la Terre plate et pré-scientifique. Sur une Terre ronde, il y aurait également une longue nuit pour la moitié du monde. Les cultures échoueraient rapidement des deux côtés, jour et nuit, de la Terre pendant le jour d'une année et le jour d'un mois. Le monde mourrait de faim avant que les autres événements puissent se dérouler.
===Coran 2:144 - prier en direction de la Ka'bah=== [[File:Praying towards the Ka'aba.JPG|right|thumb|250px|'''En haut à gauche :''' En raison de la sphéricité de la Terre, une prière dans n'importe quelle direction pointera vers le ciel/les espaces extérieurs, pas vers La Mecque.<BR>'''En haut à droite :''' Les personnes situées du côté opposé de la Terre devraient prier verticalement vers le centre de la Terre, et seraient également coupables de blasphème, car elles déféqueraient dans la direction exacte de la Ka'bah.. <BR>'''En bas à gauche :''' On prie toujours simultanément avec son visage et son arrière-train tournés vers la Ka'bah, en particulier si l'on est situé à l'antipode de la Ka'bah.<BR>'''En bas à droite :''' Depuis l'antipode de la Ka'bah, n'importe quelle direction est tournée « vers » La Mecque et, par conséquent, il n'y a pas de direction correcte.]] {{Quote|{{Quran|2|144}}|Nous avons vu ton visage se tourner vers le ciel (pour la guidance, ô Muhammad). Et maintenant en vérité, Nous allons te faire tourner (en prière) vers une qiblah qui t'est chère. Tourne donc ton visage vers le Lieu de Culte Inviolable, et vous (ô musulmans), où que vous soyez, tournez vos visages (lorsque vous priez) vers lui. En vérité, ceux qui ont reçu les Écritures savent que (cette révélation) est la Vérité de la part de leur Seigneur. Et Allah n'ignore pas ce qu'ils font.}}
Ce verset donne l'instruction de prier en direction de la [[Ka'bah]] (le mot ''qiblah'' désignant la direction vers laquelle il faut se tourner pour prier en direction de la Ka'bah). Pris littéralement, "tourner son visage" vers la Ka'bah n'est possible que sur une Terre plate, car sur une Terre sphérique, se tourner dans n'importe quelle direction en étant situé ailleurs qu'à proximité immédiate de la Ka'bah pointera le long d'une tangente à la surface de la Terre et finalement vers l'espace extérieur, pas vers La Mecque. C'est pour cette raison que la méthode [[w:Great circle|du grand cercle]] issue de la géométrie sphérique est utilisée. Néanmoins, d'autres pratiques islamiques telles que déféquer à l'opposé de la Ka'bah et dormir face à la Ka'bah deviennent ainsi compliquées. En effet, en faisant face à la Ka'bah parfaitement, son arrière-train serait également, sur une sphère, nécessairement tourné vers la Ka'bah avec la même perfection.
D'autres problèmes émergent également. Les Amériques se trouvent en grande partie dans l'hémisphère de l'antipode (point directement opposé sur une sphère) de La Mecque. Les lignes du grand cercle traversant le continent divergent de l'antipode avant de commencer à converger lorsqu'elles entrent dans l'hémisphère de La Mecque, faisant en sorte que les personnes du nord et du sud des Amériques se tournent l'une vers l'autre lorsqu'elles prient, avec celles de la côte ouest de l'Amérique du Nord même tournées vers le nord au-dessus de l'Arctique. Pour beaucoup, cela semble contre-nature ou inconfortable, de sorte que parmi les musulmans américains, la méthode [[W:Rhumb line|de la ligne rhumb]] est souvent préférée (une ligne rhumb apparaît comme une ligne droite sur les cartes mondiales [[w:Mercator_projection|de projection Mercator]]). Les deux méthodes très différentes peuvent entraîner des désaccords et des critiques parmi les musulmans d'un même pays. Une autre implication difficile est qu'une personne située à l'antipode de La Mecque elle-même serait simultanément face à La Mecque et dos à La Mecque, peu importe la direction dans laquelle elle se tourne, une situation similaire à celle d'une personne tentant de prier à l'intérieur même des murs de la Ka'bah.
Une lecture non littérale du passage permet d’échapper à certaines de ces implications, mais les critiques soutiennent qu’il reste le cas que l’auteur du verset ne comprenait pas les complications de son instruction de faire face à la Ka'bah, suggérant qu'il tenait la Terre pour plate.
===Qur'an 18:47 - lorsque les montagnes seront retirées, la Terre entière sera apparente===
{{Quote|{{Quran|18|47}}| وَيَوْمَ نُسَيِّرُ ٱلْجِبَالَ وَتَرَى ٱلْأَرْضَ بَارِزَةً وَحَشَرْنَٰهُمْ فَلَمْ نُغَادِرْ مِنْهُمْ أَحَدًا
Wayawma nusayyiru aljibala watara al-arda barizatan wahasharnahum falam nughadir minhum ahadan
Et [avertis] du Jour où Nous déplacerons les montagnes et tu verras la terre mise en évidence, et Nous les rassemblerons sans en laisser aucun.}}
بَارِزَةً = baarizatan = Complètement, ou entièrement, apparent ou manifeste, Terre qui est ouverte, apparente, ou découverte, sur laquelle il n’y a pas de montagne ni d’autre chose.<ref>بَارِزَةً baarizatan - [http://www.studyquran.org/LaneLexicon/Volume1/00000224.pdf Lane's Lexicon] page 187</ref>
Cela est également en accord avec ce passage {{Quran|31|10}} et d’autres versets similaires qui disent que les montagnes ont été placées sur la terre pour l’empêcher de trembler et {{Quran-range|78|6|7}} (cité ci-dessus) dans lequel Allah a étendu la terre et a fait des montagnes des piquets.
Un langage similaire sur le retrait des montagnes laissant une plaine de niveau apparaît aussi dans la Bible : {{Quote|1=[https://www.biblegateway.com/passage/?search=Isaiah%2040&version=NIV Isaiah 40:3-5]|2=Une voix crie : « Dans le désert, préparez le chemin pour le Seigneur[a] ; faites droit dans le désert une autoroute pour notre Dieu.<BR /> Chaque vallée sera élevée, chaque montagne et colline abaissée ; le terrain accidenté deviendra plat, les lieux escarpés une plaine.<BR /> Et la gloire du Seigneur sera révélée, et tout le peuple la verra ensemble. Car la bouche du Seigneur a parlé. »}}
===Qur'an 20:105-107 - lorsque les montagnes seront dispersées, la Terre sera une plaine de niveau===
{{Quote|{{Quran-range|20|105|107}}| وَيَسْـَٔلُونَكَ عَنِ ٱلْجِبَالِ فَقُلْ يَنسِفُهَا رَبِّى نَسْفًا فَيَذَرُهَا قَاعًا صَفْصَفًا لَّا تَرَىٰ فِيهَا عِوَجًا وَلَآ أَمْتًا Wayasaloonaka AAani aljibali faqul yansifuha rabbee nasfan Fayatharuha qaAAan safsafan La tara feeha AAiwajan wala amtan
Ils te demanderont au sujet des montagnes (ce jour-là). Dis : Mon Seigneur les brisera en poussière éparse. Et les laissera comme une plaine vide, Où tu ne verras ni courbure ni rugosité.}}
Le mot فَيَذَرُهَا Fayatharuha (« Et il la laissera ») a le suffixe féminin « ha », ce qui signifie « elle ». « Elle » fait presque certainement référence à la Terre, qui n’est pas explicitement mentionnée, et est un nom féminin. De même, le mot traduit par « Dans laquelle » est فِيهَا feeha (littéralement « en elle ») et porte aussi le suffixe féminin « elle ». Puisqu’il n’y a pas d’autres noms féminins singuliers dans ces versets et en raison du contexte fourni par {{Quran|18|47}}, il est clair que le pronom fait référence à al-ard (la Terre).
قَاعًا = qaAAan = un endroit plat ; une plaine, ou un terrain de niveau, une terre qui ne produit rien ; une terre plate, ou douce, basse et libre de montagnes.<ref>قَاعًا qaAAan - [http://www.studyquran.org/LaneLexicon/Volume8/00000248.pdf Lane's Lexicon] page 2994</ref>
صَفْصَفًا = safsafan = un terrain de niveau, ou une étendue de terrain égale.<ref>صَفْصَفًا safsafan - [http://www.studyquran.org/LaneLexicon/Volume4/00000418.pdf Lane's Lexicon] page 1694</ref>
عِوَجًا = AAiwajan = courbure, un pli, une torsion, une ondulation, une distorsion, ou inégalité<ref>عِوَجًا AAiwajan - [http://www.studyquran.org/LaneLexicon/Volume5/00000472.pdf Lane's Lexicon] page 2187</ref>
أَمْتًا = amtan = courbure, torsion, distorsion, ou inégalité ; rugosité et douceur en différents endroits ; dépression et élévation ; petites collines et creux.<ref>أَمْتًا amtan - [http://www.studyquran.org/LaneLexicon/Volume1/00000132.pdf Lane's Lexicon] page 95</ref>
Alors que "AAiwajan" et "amtan" peuvent faire référence à des portions individuelles de terrain étant plates, "qaAAan safsafan" semble caractériser la Terre dans son ensemble comme une "plaine nivelée et stérile".
===Qur'an 69:14 - la Terre et les montagnes seront levées===
Dans un verset sur le dernier jour, le {{Quran|69|14}} déclare que la terre et les montagnes seront levées et écrasées. Le contexte montre clairement qu'il s'agit d'une déclaration concernant la Terre dans son ensemble. Une telle image est entièrement conforme à une vision du monde de la Terre plate, mais plus difficile à réconcilier avec une surface sphérique.
{{Quote|{{Quran-range|69|13|16}}|Puis, quand la Trompette sera soufflée d’un seul coup '''Et que la terre et les montagnes seront levées''' et nivelées d’un seul coup - Alors, ce Jour-là, la Résurrection aura lieu, Et le ciel se fendra [en] deux, car ce Jour-là il sera faible.}}
Le verbe utilisé pour dire que la terre et les montagnes "sont levées" est ḥumilati حُمِلَتِ qui est utilisé dans le sens de prendre ou porter une charge.<ref>hamala حمل - [http://www.studyquran.org/LaneLexicon/Volume2/00000282.pdf Lane's Lexicon] page 646</ref>
Le mot traduit par « nivelé » (dakkatan, signifiant écrasé au niveau du sol<ref> دك dal-kaf-kaf - [http://www.studyquran.org/LaneLexicon/Volume3/00000064.pdf Lane's Lexicon] page 898</ref>) dans le verset ci-dessus apparaît trois fois sous différentes formes dans un autre verset concernant la terre :
{{Quote|{{Quran|89|21}}|Non ! Lorsque la terre aura été nivelée - écrasée et broyée -}}
===Qur'an 17:37 - vous ne déchirerez / percerez pas la terre===
{{Quote|{{Quran|17|37}}| وَلَا تَمْشِ فِى ٱلْأَرْضِ مَرَحًا ۖ '''إِنَّكَ لَن تَخْرِقَ ٱلْأَرْضَ''' وَلَن تَبْلُغَ ٱلْجِبَالَ طُولًا
Wala tamshi fee alardi marahan innaka lan takhriqa alarda walan tablugha aljibala tool
Et ne marche pas sur la terre avec arrogance. '''En vérité, tu ne déchirerais jamais la terre [en morceaux]''', et tu n'atteindras jamais les montagnes en hauteur.}}
Le verbe traduit par "déchirer" est kharaqa, qui signifie faire un trou dans, perforer, percer, ou traverser quelque chose, ou encore déchirer ou déchirer un tissu, et il apparaît aussi dans {{Quran|18|71}} lorsque le serviteur d'Allah fait un trou dans un bateau.<ref>kharaqa خرق [http://www.studyquran.org/LaneLexicon/Volume2/00000363.pdf Lane's Lexicon] page 737</ref> Le verset semble impliquer que la terre a la forme principalement bidimensionnelle à laquelle ce verbe est souvent applicable, même si les humains manquent du pouvoir de le faire.
===Qur'an 26:28 - Seigneur de l'est et de l'ouest et de ce qui est entre eux=== {{Quote|{{Quran-range|26|24|28}}|[Moses] said, "'''Le Seigneur des cieux et de la terre et de ce qui est entre eux''', si vous deviez être convaincus."<BR /> [Pharaon] dit à ceux qui l'entourent, "Ne vous entendez-vous pas ?"<BR /> [Moses] dit, "Votre Seigneur et le Seigneur de vos premiers ancêtres."<BR /> [Pharaon] dit, "En vérité, votre 'messager' qui a été envoyé à vous est fou."<BR />
قَالَ '''رَبُّ ٱلْمَشْرِقِ وَٱلْمَغْرِبِ وَمَا بَيْنَهُمَآ''' ۖ إِن كُنتُمْ تَعْقِلُونَ <BR />Qala rabbu almashriqi waalmaghribi wama baynahuma in kuntum taAAqiloona [Moses] dit, "'''Le Seigneur de l'est et de l'ouest et de ce qui est entre eux''', si vous raisonnez."}}
Ce verset dit qu'Allah est le Seigneur de l'est et de l'ouest "et ce qui (est) entre eux" (wamā baynahumā avec le suffixe du pronom dual). Les mêmes mots arabes sont également utilisés dans le verset 24 plus tôt dans le même dialogue avec Pharaon, où Moïse décrit Allah comme "Le Seigneur des cieux et de la terre et de ce qui est entre eux". Clairement, le sens du verset 28 est qu'Allah est le Seigneur de l'ensemble de la terre, mais la phrase attribuée au prophète Moïse et narrée favorablement dans le Coran ici évoque naturellement une conception de la terre plate.
===Qur'an 55:17 - Seigneur des deux est et des deux ouest===
{{Quote|{{Quran|55|17}}| رَبُّ ٱلْمَشْرِقَيْنِ وَرَبُّ ٱلْمَغْرِبَيْنِ Rabbu almashriqayni warabbu almaghribayni (Il est) Seigneur des deux Est et Seigneur des deux Ouest}}
Les tafsirs classiques s'accordent unanimement<ref>[https://tafsir.app/55/17 Tafsirs 55:17]</ref> à comprendre ce verset comme faisant référence aux deux est, ou lieux de lever (almashriqayni), et aux deux ouest, ou lieux de coucher (almaghribayni) du soleil lors des solstices d'été et d'hiver. Cela concorde avec les significations littérales de mashriq<ref>مَشْرِقُ mashriq - [http://www.studyquran.org/LaneLexicon/Volume4/00000265.pdf Lane's Lexicon] page 1541</ref> et maghrib<ref>مَغْرِبُ maghrib - [http://www.studyquran.org/LaneLexicon/Volume6/00000025.pdf Lane's Lexicon] page 2241</ref>. De même, le verset 70:40 ({{Quran|70|40}}) a été compris classiquement comme se référant à tous les différents endroits où le soleil se lève et se couche entre ces gammes (almashariqi waalmagharibi).<ref>[https://tafsir.app/70/40 Tafsirs 70:40]</ref> Pris littéralement, ces descriptions ne peuvent correspondre qu'à une Terre plate, car sur une Terre sphérique, les "deux Est" et "deux Ouest" sont des positions relatives et changeantes, sans nature physique définie - c'est-à-dire qu'il n'y a aucun endroit sur Terre qui pourrait être décrit de manière définitive et universelle comme "l'un des deux Est", par exemple, de sorte qu'Allah pourrait en être "le Seigneur".
===Qur'an 57:21 - un jardin, sa largeur comme celle des cieux et de la terre===
{{Quote|{{Quran|57|21}}|سَابِقُوٓا۟ إِلَىٰ مَغْفِرَةٍ مِّن رَّبِّكُمْ '''وَجَنَّةٍ عَرْضُهَا كَعَرْضِ ٱلسَّمَآءِ وَٱلْأَرْضِ''' أُعِدَّتْ لِلَّذِينَ ءَامَنُوا۟ بِٱللَّهِ وَرُسُلِهِۦ ۚ ذَٰلِكَ فَضْلُ ٱللَّهِ يُؤْتِيهِ مَن يَشَآءُ ۚ وَٱللَّهُ ذُو ٱلْفَضْلِ ٱلْعَظِيمِ
Sabiqoo ila maghfiratin min rabbikum wajannatin AAarduha kaAAardi alssamai waalardi oAAiddat lillatheena amanoo biAllahi warusulihi thalika fadlu Allahi yuteehi man yashao waAllahu thoo alfadli alAAatheemi
Soyez en avant (dans la recherche) du Pardon de votre Seigneur, et '''un Jardin (de Béatitude), dont la largeur est comme celle des cieux et de la terre''', préparé pour ceux qui croient en Allah et Ses messagers : c'est la Grâce d'Allah, qu'Il accorde à qui Il veut : et Allah est le Seigneur de la Grâce abondante}}
Les mots ʿarḍuhā kaʿarḍi ("sa largeur est comme la largeur") font référence à la largeur, l'étendue ou le côté de quelque chose.<ref>عَرْضٌ 'ard - [http://www.studyquran.org/LaneLexicon/Volume5/00000291.pdf Lane's Lexicon] page 2006</ref>
Certains chercheurs citent ce verset pour soutenir leur argument selon lequel les cieux coraniques sont des couches plates au-dessus d'une terre plate (voir [[Cosmologie du Coran]]). Dans un verset très similaire, la largeur du jardin est celle des cieux au pluriel et de la terre ({{Quran|3|133}}). Cette largeur interchangeable des cieux au singulier (57:21) ou au pluriel (3:133) pourrait encore renforcer ce point de vue. Le verset indique le plus naturellement que l'auteur imaginait les cieux ou les cieux comme ayant une largeur similaire à celle de la terre, qu'ils soient imaginés sous forme de dôme ou de couches plates, et que la platitude de la terre sert de repère idéal pour la largeur, bien que d'autres interprétations soient possibles.
Le Coran contient un certain nombre de versets qui indiquent une cosmographie de la Terre plate. A l'inverse, il ne contient aucun verset qui indiquerait explicitement ou implicitement que la Terre aurait une forme généralement sphérique, un fait pourtant déjà connu à l'époque de la supposée révélation. L'idée ultérieure selon laquelle les écritures islamiques indiqueraient une Terre sphérique est le fruit d'une réinterprétation créative, apparue lorsque cette conception est devenue plus répandue grâce aux avancées en astronomie. Les tentatives d'expliquer les versets coraniques sur la Terre uniquement en termes de platitude locale à l'échelle humaine, par des lectures non littérales et/ou en ajoutant un contexte qui n'est jamais explicitement mentionné, sont souvent contestées par les critiques.{{Quote||"La terre est plate. Quiconque clame qu'elle est sphérique est un athée méritant un châtiment."<BR>
Le Coran contient un certain nombre de versets qui indiquent une cosmographie de la Terre plate. A l'inverse, il ne contient aucun verset qui indiquerait explicitement ou implicitement que la Terre aurait une forme généralement sphérique, un fait pourtant déjà connu à l'époque de la supposée révélation. L'idée ultérieure selon laquelle les écritures islamiques indiqueraient une Terre sphérique est le fruit d'une réinterprétation créative, apparue lorsque cette conception est devenue plus répandue grâce aux avancées en astronomie. Les tentatives d'expliquer les versets coraniques sur la Terre uniquement en termes de platitude locale à l'échelle humaine, par des lectures non littérales et/ou en ajoutant un contexte qui n'est jamais explicitement mentionné, sont souvent contestées par les critiques.{{Quote||"La terre est plate. Quiconque clame qu'elle est sphérique est un athée méritant un châtiment."<BR>



Version du 14 mars 2025 à 23:28

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Extrait de "Acaib-ül Mahlûkat" (Les Merveilles de la Création) de Zekeriya Kazvinî. Traduit en turc depuis l'arabe. Istanbul : vers 1553.
Cette carte représente "une projection islamique traditionnelle du monde sous la forme d'un disque plat entouré des mers déchaînées, elles-mêmes retenues par les montagnes encerclantes de Qaf".[1]

Les écritures islamiques impliquent, adhèrent à et décrivent une cosmographie de la Terre plate (arrangée dans un système géocentrique) qui conçoit la Terre comme existant sous la forme d'un grand plan ou disque. Alors que la connaissance de la forme sphérique de la Terre existait d’une manière plus ou moins développée depuis au moins les Grecs classiques (IVᵉ siècle avant J.-C.), cette connaissance est entrée de manière marquante dans le milieu islamique au IXᵉ siècle après J.-C., lorsque de nombreux textes grecs ont été traduits en arabe pour la première fois sous le patronage du califat abbasside.

Aujourd'hui, certains érudits islamiques affirment que les écritures islamiques et leurs premiers destinataires étaient pleinement conscients de la forme sphérique de la Terre et que cela était également une opinion consensuelle des premiers savants. Cependant, aucune preuve ne vient étayer ces affirmations, malgré les déclarations souvent citées des travaux d'Ibn Taymiyyah et Ibn Hazm (voir ci-dessous). Les critiques notent que les descriptions claires et les suppositions faites dans le Coran, les hadiths, les tafsirs et les écrits des premiers érudits islamiques démontrent que Muhammad et ses compagnons ne savaient pas que la Terre était sphérique, mais la considéraient en fait comme plate et en forme de disque, et c'est dans ce cadre que le Coran fonctionne.

L'idée ultérieure selon laquelle les écritures islamiques elles-mêmes indiquaient une Terre sphérique relève d’un acte de réinterprétation créative. De même, les tentatives d’expliquer les versets coraniques sur la Terre uniquement en termes de platitude locale à l’échelle humaine sont souvent contestées par les critiques utilisant des arguments contextuels.

Connaissance astronomique grecque

L’Almageste de Ptolémée, écrit au milieu du IIᵉ siècle après J.-C., a été traduit en arabe au IXᵉ siècle après J.-C., après que le Coran a été complété et standardisé. Ptolémée a consigné dans le livre cinq de l’Almageste la découverte d’Hipparque, et avant lui d’Aristarque, selon laquelle le Soleil est beaucoup plus grand que la Terre et bien plus éloigné que la Lune, ainsi que la vision aristotélicienne selon laquelle la Terre est sphérique et que les cieux sont constitués de sphères célestes.[2] Les travaux indiens et sassanides en astronomie mathématique pour calculer les mouvements apparents du Soleil, des étoiles et des planètes ont été traduits en arabe à partir du VIIIᵉ siècle après J.-C.[3]

Kevin Van Bladel, professeur de langues et civilisations du Proche-Orient à l’Université de Yale[4], écrit :

Lorsque la vision du monde des musulmans éduqués, après l'établissement de l'Empire arabe, a commencé à intégrer les principes de l'astrologie, y compris le modèle aristotélicien-ptolémaïque du monde géocentrique et sphérique – en particulier après l’avènement de la dynastie abbasside en 750 –, la signification de ces passages a été interprétée dans la tradition islamique ultérieure non plus selon la cosmologie biblique-coranique, qui était devenue obsolète, mais selon le modèle ptolémaïque, selon lequel le Coran lui-même est venu être interprété.

Plus tôt dans le même article, Van Bladel décrit comment les théologiens chrétiens de la région de Syrie au VIᵉ siècle après J.-C. partageaient l’opinion que la Terre était plate et que le ciel, ou la série de cieux, était semblable à un dôme ou une tente au-dessus de la Terre, sur la base de leur lecture des écritures hébraïques et du Nouveau Testament. Cette vision rivalisait avec celle des théologiens d’Alexandrie qui soutenaient la vision aristotélicienne-ptolémaïque d’une Terre sphérique entourée de sphères célestes en rotation.[5] Il résume ainsi :

De toute évidence, la cosmologie ptolémaïque n'était pas considérée comme acquise dans la partie araméenne de l'Asie au VIe siècle. Elle était, au contraire, controversée.

David A. King, professeur d'histoire des sciences à l'Université Johann Wolfgang Goethe, écrit :

Les Arabes de la péninsule arabique avant l'Islam possédaient un folklore astronomique simple mais développé, de nature pratique. Celui-ci impliquait une connaissance des levers et couchers des étoiles, notamment en lien avec le coucher cosmique de certains groupes d’étoiles et le lever héliaque simultané d’autres, qui marquaient le début de périodes appelées naw’, pluriel anwā’. […] L’Almageste de Ptolémée a été traduit au moins cinq fois entre la fin du VIIIe et le IXe siècle. La première fut une traduction en syriaque et les autres en arabe, les deux premières sous le califat d'al-Ma’mūn au milieu de la première moitié du IXe siècle, et les deux autres (la seconde étant une amélioration de la première) vers la fin de ce siècle […] C’est ainsi que les modèles planétaires grecs, l’uranométrie et les méthodes mathématiques sont parvenus à l’attention des musulmans.

Michael Hoskin et Owen Gingerich, professeur émérite d'astronomie et d'histoire des sciences à l'Université Harvard[6], écrivent :

En 762, les successeurs de [Muhammad] au Moyen-Orient fondèrent une nouvelle capitale, Bagdad, sur le fleuve Tigre, au point le plus proche de l'Euphrate et à proximité des médecins chrétiens de Jundishapur. Des membres de la cour de Bagdad firent appel à eux pour des conseils, et ces rencontres ouvrirent les yeux des musulmans influents sur l'existence d'un héritage intellectuel de l'Antiquité – dont la majeure partie était préservée sous forme de manuscrits se trouvant dans des bibliothèques lointaines et rédigés dans une langue étrangère. Hâroun ar-Rachîd (calife à partir de 786) et ses successeurs envoyèrent des agents dans l'Empire byzantin pour acheter des manuscrits grecs, et au début du IXe siècle, un centre de traduction, la Maison de la sagesse, fut établi à Bagdad par le calife Al-Ma’mūn. […] Bien avant le début des traductions, une riche tradition d’astronomie populaire existait déjà dans la péninsule arabique. Celle-ci se fusionna avec les conceptions célestes dans les commentaires et traités islamiques, créant ainsi une cosmologie simple basée sur l’apparence réelle du ciel, sans être soutenue par une théorie sous-jacente.

Ahmed Dallal, président de l'Université américaine du Caire, écrit à propos de l'avancée des connaissances astronomiques scientifiques à travers le califat naissant :[7]

...les mathématiques et l'astronomie étaient en partie intégrées dans les programmes des écoles religieuses, à travers les disciplines du farā’iḍ (algèbre de l’héritage) et du ‘ilm al-mīqāt (science du calcul du temps). Et bien que nous ayons quelques preuves de l’enseignement de l’astronomie théorique dans les écoles religieuses après le XIIIe siècle, nous sommes bien mieux informés sur le cadre institutionnel de la pratique de l’astronomie. L’un de ces lieux était l’observatoire. Les premières observations astronomiques planifiées et programmées furent réalisées durant les dernières années du règne d’Al-Ma’mūn (r. 813-833), au début du mouvement de traduction. Sous Al-Ma’mūn, un programme d’observations astronomiques fut organisé à Bagdad (Shammāsiyya) et à Damas (mont Qāsiyūn). Comme tout projet de recherche structuré, celui-ci conféra un prestige formel à l’activité astronomique dans le monde islamique. Il établit également un précédent pour le soutien futur à l’activité scientifique par d’autres dirigeants et instaura le mécénat comme l’un des modes de soutien à la recherche scientifique. L’objectif affiché du programme était de vérifier et corriger les observations ptolémaïques du Soleil et de la Lune en comparant les résultats obtenus par calcul, basés sur les modèles ptolémaïques, avec les observations réelles menées à Bagdad et à Damas, quelque sept cents ans après Ptolémée...
Dallal, Ahmad. Islam, Science, and the Challenge of History (The Terry Lectures Series). Yale University Press. 2012. 9780300177718. Kindle Edition. Location 425-440

Mohammad Ali Tabatabaʾi et Saida Mirsadri de l'Université de Téhéran notent, dans leur article sur la cosmographie coranique, que le Coran « considère comme acquis » la planéité de la Terre, un motif commun parmi les peuples scientifiquement naïfs de l’époque, et qu’il « ne contient pas même une seule allusion à une Terre sphérique ».[8] Ils notent aussi que le poète préislamique Umayya ibn Abī al‐Ṣalt (mort en 5 / 626) décrivait la Terre comme un tapis (bisāṭan, comme dans Quran 71:19) et la comparait aux cieux élevés.

Et [il] façonna la Terre comme un tapis, puis il la fixa, [la zone] sous le firmament étant semblable à celles qu'il éleva.
Dīwān, Umayya ibn Abī al‐Ṣalt, p. 179 cité dans Tabatabaʾi, Mohammad A.; Mirsadri, Saida, Modèle:Citation/make link, Arabica 63 (3/4): 201-234, 2016, https://www.jstor.org/stable/24811784  p. 226
Voir ici pour le poème en arabe.

Damien Janos, dans un autre article sur la cosmographie coranique, note également que, bien que la forme exacte de ses limites ne soit pas décrite, « ce qui est clair, c’est que le Coran et la tradition musulmane primitive ne soutiennent pas la conception d’une Terre sphérique et d’un univers sphérique. Cette vision s’imposa plus tard dans les cercles érudits de la société musulmane en raison de l’infiltration de l’astronomie ptolémaïque ».[9]

Références directes à une Terre plate dans le Coran

Le Coran décrit fréquemment, en termes explicites, la création de "al-ard", qui peut être traduit par "Terre" ou "terre" (au sens de terrain), comme une structure plate. L'utilisation de métaphores et de mots associés à des objets plats (tels que les lits et les tapis) est particulièrement courante lorsque le contexte du verset montre clairement que le mot "al-ard" est employé pour décrire la création de la Terre au début des temps en parallèle avec la création des "cieux" (plutôt que dans le sens plus limité d'une portion spécifique de "terre"). Le meilleur exemple de cela est peut-être le verset 88:20.

Le même terme 'al-ard' est même utilisé pour décrire la création de la Terre suivante après le jour du jugement,[10] et il est couramment employé aux côtés de "les cieux" (c'est-à-dire les cieux et la Terre) en tant que référence à l'ensemble de la conception islamique de l'univers. Son sens de la Terre entière peut être observé dans d'autres versets où il est utilisé sur QuranCorpus.

Coran 2:22 - firashan ("chose étalée pour s'asseoir ou s'allonger dessus")

ٱلَّذِى جَعَلَ لَكُمُ ٱلْأَرْضَ فِرَٰشًا وَٱلسَّمَآءَ بِنَآءً وَأَنزَلَ مِنَ ٱلسَّمَآءِ مَآءً فَأَخْرَجَ بِهِۦ مِنَ ٱلثَّمَرَٰتِ رِزْقًا لَّكُمْ ۖ فَلَا تَجْعَلُوا۟ لِلَّهِ أَندَادًا وَأَنتُمْ تَعْلَمُونَ

Allathee jaAAala lakumu alarda firashan

[Celui] qui a fait pour vous de la terre un lit [étalé] et du ciel un plafond, et qui a fait descendre du ciel une eau par laquelle il a fait surgir des fruits comme subsistance pour vous. Ne donnez donc pas à Allah des égaux alors que vous savez [qu'il n'y a rien de semblable à Lui].

فِرَٰشًا = firashan = une chose qui est étalée sur le sol, une chose qui est étendue pour qu'on puisse s'y asseoir ou s'y allonger.[11]

Coran 13:3 - madad ("étendre", "étirer")

وَهُوَ ٱلَّذِى مَدَّ ٱلْأَرْضَ وَجَعَلَ فِيهَا رَوَٰسِىَ وَأَنْهَٰرًا ۖ وَمِن كُلِّ ٱلثَّمَرَٰتِ جَعَلَ فِيهَا زَوْجَيْنِ ٱثْنَيْنِ ۖ يُغْشِى ٱلَّيْلَ ٱلنَّهَارَ ۚ إِنَّ فِى ذَٰلِكَ لَءَايَٰتٍ لِّقَوْمٍ يَتَفَكَّرُونَ

Wahuwa allathee madda alarda wajaAAala feeha rawasiya waanharan wamin kulli alththamarati jaAAala feeha zawjayni ithnayni yughshee allayla alnnahara inna fee thalika laayatin liqawmin yatafakkaroona

Et c'est Lui qui a étendu la terre et y a placé des montagnes fermement établies et des rivières ; et de tous les fruits, Il y a mis en elle des couples de deux. Il couvre le jour par la nuit. En cela, il y a des signes pour des gens qui réfléchissent.

مَدَدْ = madad (madda) = étendre en tirant ou en allongeant, étirer, élargir[12]

Le Coran décrit un renversement de ce processus qui se produira lors du dernier jour. Il dit que les montagnes seront enlevées et que la terre sera laissée comme une plaine nivelée (Quran 18:47 et Quran 20:105-107, discuté plus en détail ci-dessous), tandis que Quran 84:3 dit que la Terre sera muddat, c'est-à-dire le verbe arabe madad sous sa forme passive.

Coran 15:19 - madad ("étendre", "étirer")

Et Nous avons placé dans le ciel de grands astres et l'avons embelli pour les observateurs. Et Nous l'avons protégé contre tout diable banni [de la miséricorde d'Allah], sauf celui qui tente d'écouter furtivement et qui est alors poursuivi par une flamme claire et brûlante.

والارض مددناها والقينا فيها رواسي وانبتنا فيها من كل شئ موزون

Waal-arda madadnaha waalqayna feeha rawasiya waanbatna feeha min kulli shay-in mawzoonin

Et la terre - Nous l'avons étendue et y avons jeté des montagnes fermement établies et y avons fait pousser toute chose bien équilibrée.

مَدَدْ = madad = étendre en tirant ou en allongeant, étirer, étendre[12]

Voir aussi Montagnes jetées dans la Terre concernant la formulation sur les montagnes ici et dans quelques versets similaires.

Coran 20:53 - mahdan ("lit")

الذي جعل لكم الارض مهدا وسلك لكم فيها سبلا وانزل من السماء ماء فاخرجنا به ازواجا من نبات شتى

Allathee jaAAala lakumu al-arda mahdan wasalaka lakum feeha subulan waanzala mina alssama-i maaan faakhrajna bihi azwajan min nabatin shatta

[C'est Lui] qui a fait pour vous de la terre un lit [étendu] et y a tracé pour vous des routes et a fait descendre du ciel une eau par laquelle Nous avons fait pousser diverses sortes de plantes.

مَهْدًا = mahdan = berceau ou lit ; une étendue plane, égale ou lisse[13]

Sinai 2023 note que également dans Quran 13:18, l'enfer est appelé mihād, un « lieu de repos étendu ».[14] Cela peut renforcer l'idée selon laquelle les sept terres mentionnées dans Quran 65:12 seraient des disques plats superposés, le plus bas étant l'enfer, comme le croyaient un certain nombre de musulmans anciens et médiévaux, comme le montre cet article d'IslamQA.[15]

Coran 43:10 - mahdan ("lit")

Et si tu leur demandes : "Qui a créé les cieux et la terre ?" ils répondront assurément : "Ils ont été créés par le Tout-Puissant, l'Omniscient."

الذي جعل لكم الارض مهدا وجعل لكم فيها سبلا لعلكم تهتدون

Allathee jaAAala lakumu al-arda mahdan wajaAAala lakum feeha subulan laAAallakum tahtadoona

[Celui] qui a fait pour vous de la terre un lit et y a tracé pour vous des chemins afin que vous soyez guidés.

مَهْدًا = mahdan = berceau ou lit ; une étendue plane, égale ou lisse[16]


Coran 50:7 - madad ("étendre", "étirer")

Ne regardent-ils donc pas le ciel au-dessus d’eux, comment Nous l’avons construit et embelli, et qu’il n’a aucune fissure ?

والارض مددناها والقينا فيها رواسي وانبتنا فيها من كل زوج بهيج

Waal-arda madadnaha waalqayna feeha rawasiya waanbatnafeeha min kulli zawjin baheejin

Et la terre - Nous l'avons étendue et y avons jeté des montagnes fermement établies et y avons fait pousser toute espèce magnifique,

مَدَدْ = madad = étendre en tirant ou en allongeant, étirer, étendre[12]

Coran 51:48 - farasha ("étendre") et mahidoon ("ceux qui étendent")

C’est Nous qui avons construit le ciel par Notre puissance, et en vérité, c’est Nous qui l’étendons sans cesse.

والارض فرشناها فنعم الماهدون

Waal-arda farashnaha faniAAma almahidoona

Et la terre, Nous l'avons étendue, et quel excellent Étendeur !

فَرَشَْ = farasha (verset 2:22 utilise ce mot sous forme nominale) = étendre ou agrandir, étendre un lit ou un tapis[17]

الْمَهِدُونَ = mahidoon, dérivé de مهد = aplanir, égaliser, lisser, étendre un lit[18]

Un hadith d’Ibn Majah utilise le nom pluriel furushaat pour signifier « lits » :

Il a été rapporté par Abu Dharr que le Messager d'Allah (ﷺ) a dit : « Je vois ce que vous ne voyez pas, et j'entends ce que vous n'entendez pas. Le ciel grince, et il a raison de grincer, car il n’y a pas un espace de la largeur de quatre doigts sans qu’un ange ne s’y prosterne devant Allah. Par Allah, si vous saviez ce que je sais, vous ririez peu et pleureriez beaucoup, et vous ne prendriez aucun plaisir avec les femmes dans vos lits (الْفُرُشَاتِ, al-furushaat), et vous sortiriez dans les rues en implorant Allah. »


Coran 71:19 - bisaatan ("tapis")

Ne voyez-vous pas comment Allah a créé les sept cieux superposés, [...]

والله جعل لكم الارض بساطا

WaAllahu jaAAala lakumu al-arda bisatan

Et Allah a fait pour vous de la terre un tapis (étendu),

بِسَاطًا = bisaatan = Une chose qui est étendue ou déployée, en particulier un tapis (du même radical vient également بَسَاطٌ = basaatun = Terre, vaste et égale ; large ou spacieuse).[19]

Cela semble paraphraser un poème préislamique similaire attribué à ʿAdī ibn Zayd (wa-basaṭa l-arḍa basṭan), dont le motif peut être retracé au moins jusqu'à la Bible hébraïque (Isaïe 42:5 et 44:24, Psaumes 136:6).[20]

Un hadith de Tirmidhi utilise le mot bisaatan pour décrire le déploiement ou le déroulement d'un tapis :

... Puis il vint embrasser le Prophète (s.a.w) et déclara que son père et sa mère devraient être donnés en rançon pour lui. Ensuite, il se rendit dans son bosquet et y étendit un tapis pour eux [فَبَسَطَ لَهُمْ بِسَاطًا, fa-basata la-hum bisaatan, littéralement « et-(il)a-étendu pour-eux un-tapis »]. Puis il alla vers un palmier et revint avec une grappe de dattes qu'il déposa...


Coran 78:6-7 - mihadan ("lit")

أَلَمْ نَجْعَلِ ٱلْأَرْضَ مِهَٰدًا وَٱلْجِبَالَ أَوْتَادًا

Alam najAAali al-arda mihadan Waaljibala awtadan

N'avons-nous pas fait de la terre un vaste lit, Et des montagnes des piquets ?

مِهَٰدًا (même que مَهْدًا mahdan) = berceau ou lit ; une étendue plane, égale ou lisseمَهْدً mahdan - Lane's Lexicon page 2739

Coran 79:30 - daha ("étendre largement")

Êtes-vous une création plus difficile ou le ciel ? Allah l’a construit. Il en a élevé la voûte et l’a proportionnée. Il a assombri sa nuit et en a extrait sa clarté.

وَٱلْأَرْضَ بَعْدَ ذَٰلِكَ دَحَىٰهَآ

Waalarda baAAda thalika dahaha

Et après cela, Il a étendu la terre.

Il en a extrait son eau et son pâturage, Et Il y a fermement implanté les montagnes, Comme une provision pour vous et pour votre bétail.

دحو = dahawa = étendre, répandre, élargir.

Le mot dahaha ("Il l’a étendue") apparaît également dans un poème sur la création d'une terre plate attribué au poète préislamique Zayd b. 'Amr, qui aurait été un monothéiste ayant rencontré Muhammad avant le début de sa mission prophétique. Le poème est une démonstration très ancienne du sens du mot dahaha dans ce contexte, puisqu'il est enregistré dans la biographie de Muhammad par Ibn Ishaq (d. 767 CE) et doit donc dater d'avant cette œuvre.Guillaume, A., The Life of Muhammad, London: Oxford University Press, 1955, p. 102 Comme dans le Coran, le poème dit "Il l’a étendue" (daḥāhā), puis, encore plus clairement que le Coran, il dit que la terre "s'est stabilisée" (استوت istawatاستوت istawat - Lane's Lexicon p. 1477) sur l'eau (c'est-à-dire plate), "et Il a implanté fermement les montagnes dessus" (أرسى عليها الجبالا, similaire à wa-l-jibāla ʾarsāhā dans le verset 32 du passage coranique).

دحاها فلما رآها استوت ... عَلَى الماء أرسى عليها الجبالا

daḥāhā falammā raʾādā istawat ʿalā l-māʾi arsā ʿalayhā l-jibālā

Il l’a étendue, et lorsqu'Il vit qu'elle s'était stabilisée sur les eaux, Il y fixa les montagnes.
Poème attribué à Zayd b. 'Amr, trouvé par exemple dans Al-Muntazam d'Ibn Al-Jawzi,https://shamela.ws/book/12406/736 et dans la biographie de Muhammad par Ibn Ishaq (traduit par Guillaume et translittéré par BravmannBravmann, M. M. (1977) Studies in Semitic Philology, Leiden: Brill p.439)

Un langage similaire se trouve dans la Bible. Voir Isaïe 42:5 et particulièrement Psaumes 136:6.

Coran 88:20 - sutihat ("étalée à plat")

{{Quote|Quran 88:18-20|Et au ciel - comment il est élevé ? Et aux montagnes - comment elles sont érigées ?

وَإِلَى ٱلْأَرْضِ كَيْفَ سُطِحَتْ

Wa-ila al-ardi kayfa sutihat

Et à la Terre, comment elle est étalée ?}

سَطَحَ = sataha = étendre, étaler, aplanir

Le mot sataha est utilisé pour décrire la réalisation d'un toit plat ou d'une surface supérieure plane. Les mots dérivés de la même racine signifient : la surface plane supérieure ou le toit d'une maison, un plan borné en géométrie, un lieu nivelé où l'on peut étendre des dattes, un rouleau à pâtisserie (qui aplatit la pâte), une surface plane ou plate.سطح sataha - Lane's Lexicon page 1357 En effet, l'expression arabe moderne utilisée pour désigner la "terre plate" est الأرض مسطحة (al-ard musattaha) Modèle:Citation/make link, ReversoContext Modèle:Small2Modèle:Small2Modèle:Small2, https://web.archive.org/web/20201214041522/https://context.reverso.net/translation/english-arabic/flat+earth , et le mot musattaha vient de la même racine que sutihat.

Dans le tafsir d'Al-Jalalayn (du 15ème siècle), le mot sutihat est utilisé pour expliquer que la Terre est plate. L’auteur de cette section, al-Mahalli (d. 1460), affirme que la terre plate est l’opinion des savants de la loi révélée.

Et la terre, comment elle a été étalée à plat ? et ainsi déduire de cela la puissance de Dieu, exalté soit-Il, et Son unicité ? Le début mentionnant les chameaux est dû au fait qu'ils sont plus en contact avec la terre que tout autre animal. Quant à ses paroles sutihat ("étalée à plat"), cela, selon une lecture littérale, suggère que la terre est plate, ce qui est l'opinion des savants de la loi révélée, et non une sphère, comme l'affirment les astronomes (ahl al-hay’a), même si cela ne contredit aucun des piliers de la loi.
Tafsir al-Jalalayn 88:20 (Voir ici pour l’arabe)

Coran 91:6 - taha ("étendre")

Et par le ciel et Celui qui l’a construit,

والارض وماطحاها

Waal-ardi wama tahaha

Et par la terre et Celui qui l’a étendue,

طحو / طحى = taha = Étendre, élargir, répandre sur le sol.[21]

Références indirectes à une Terre plate dans le Coran

En plus des références directes à une Terre plate dans le Coran, où la création originelle de la Terre est décrite explicitement à l’aide de termes qui désignent un objet plat, il existe de nombreuses références indirectes à la forme de la Terre dans des contextes qui ne sont pas liés à sa création initiale. Ces références indirectes, qui décrivent la Terre telle qu’elle existe plutôt que comment elle a été créée, constituent en un sens un témoignage encore plus fort de la cosmologie du Coran.

Comme les descriptions cosmologiques explicites sont rares dans les sociétés où une cosmologie uniforme et commune est admise (car personne n’a besoin d’énoncer ce que tout le monde sait déjà), des descriptions de phénomènes indépendants, mais situés dans le cadre de la cosmologie d’une société donnée, peuvent souvent fournir les preuves les plus solides de ses croyances cosmologiques.[22]

Coran 18:86 et 18:90 - Les lieux du coucher et du lever du soleil

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حتى اذا بلغ مغرب الشمس وجدها تغرب في عين حمئة ووجد عندها قوما قلنا ياذا القرنين اما ان تعذب واما ان تتخذ فيهم حسنا

Hatta itha balagha maghriba alshshamsi wajadaha taghrubu fee AAaynin hami-atin wawajada AAindaha qawman qulna ya tha alqarnayni imma an tuAAaththiba wa-imma an tattakhitha feehim husnan

Jusqu'à ce qu'il atteigne le lieu du coucher du soleil, il le trouva se couchant dans une source boueuse, et trouva un peuple aux alentours. Nous dîmes : Ô Dhu’l-Qarnayn ! Tu peux soit les châtier, soit leur témoigner de la bienveillance.
حَتَّىٰٓ إِذَا بَلَغَ مَطْلِعَ ٱلشَّمْسِ وَجَدَهَا تَطْلُعُ عَلَىٰ قَوْمٍ لَّمْ نَجْعَل لَّهُم مِّن دُونِهَا سِتْرًا

Hatta itha balagha matliAAa alshshamsi wajadaha tatluAAu AAala qawmin lam najAAal lahum min dooniha sitran

Jusqu'à ce qu'il atteigne le lieu du lever du soleil, il le trouva se levant sur un peuple pour qui Nous n’avions désigné aucun abri contre lui.

Une conception plate de la Terre est la seule qui permette de visiter les lieux du coucher et du lever du soleil. Les poèmes arabes et syriaques du VIIe siècle qui racontent la même légende suggèrent que les premiers musulmans comprenaient cette histoire de manière littérale, tout comme les premiers tafsirs et narrations qui en parlent (voir l’article principal).

Coran 2:187 et 17:78 - Les horaires du jeûne et de la prière

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Il vous est permis, la nuit du jeûne, d’avoir des rapports avec vos épouses. Elles sont un vêtement pour vous, et vous êtes un vêtement pour elles. Allah sait que vous vous trompiez vous-mêmes en cela, et Il s'est tourné vers vous et vous a pardonné. Maintenant, fréquentez-les et cherchez ce qu'Allah a prescrit en votre faveur. Et mangez et buvez jusqu'à ce que se distingue pour vous le fil blanc de l’aube du fil noir de la nuit. Puis accomplissez le jeûne jusqu'à la nuit, et ne les touchez pas alors que vous êtes en retraite rituelle dans les mosquées. Telles sont les limites imposées par Allah : ne vous en approchez donc pas. C'est ainsi qu'Allah expose clairement Ses versets aux hommes afin qu'ils deviennent pieux.

Ce verset expose certaines exigences du quatrième Piliers de l'Islam, le jeûne : il est interdit de manger, boire ou avoir des rapports sexuels entre « l’aube » et « la nuit ». Le Coran se conçoit comme étant une guidance pour tous les peuples, en tout temps et en tout lieu, pourtant, les instructions contenues ici sont, prises littéralement, impraticables pour ceux qui vivent près des pôles Nord et Sud, où un seul cycle jour/nuit peut durer de plusieurs semaines à plusieurs mois. Alors que les érudits islamiques ont accepté d’accorder des exceptions à la signification littérale du verset pour ceux qui vivent dans des climats extrêmes, les auteurs et auditeurs originaux des écritures islamiques ne semblent pas avoir pris conscience de ce problème. Sur cette base, les premiers croyants étaient soit dans l’erreur quant aux détails du système dynamique existant entre la Terre en rotation et l’étoile qu’elle orbite, soit, plus probablement, complètement ignorants de ce système.

Des instructions similaires concernant l’adoration, fondées sur la position du Soleil par rapport à l’observateur, confirment les implications de Quran 2:187.

Accomplis la prière au déclin du soleil jusqu'à l’obscurité de la nuit ; et fais aussi la récitation de l'aube. Car la récitation de l’aube a des témoins.

Par exemple, à Aberdeen, en Écosse, l'écart entre la prière du soir (Isha) et la prière de l'aube (Fajr) est d'environ 4 heures et demie en juin, de sorte qu'un musulman pratiquant devrait se réveiller régulièrement vers 3h20 pour prier. Ces questions sont encore compliquées par les cas de plus en plus pertinents et réels des voyages spatiaux, et même simplement des voyages aériens à bord d'un avion, car il n'est pas entièrement clair si quelqu'un voyageant dans la direction du soleil ou à l'opposé devrait répéter ou sauter certaines prières en raison du changement rapide de l'heure de la journée. À en juger par ces apparences, les rituels et instructions énoncés dans le Coran étaient destinés à un public plus limité et à la compréhension d'une ville désertique du VIIe siècle.

Avant d'embarquer pour le vol de la navette spatiale Discovery en 1985, pour lequel il avait été choisi comme ingénieur de charge utile, le prince saoudien Sultan bin Salman, le premier musulman dans l'espace, a dit les lignes mémorables suivantes à Sheikh Abd al-Aziz ibn Baz, qui deviendra plus tard le Grand Mufti d'Arabie saoudite :

“‘Regardez,’” Sultan se souvient lui avoir dit, “‘nous allons voyager à dix-huit mille miles par heure. Je vais voir seize levers et couchers du soleil tous les vingt-quatre heures. Est-ce que cela veut dire que je vais finir le Ramadan en deux jours ?’ Le cheikh a adoré ça—il a ri aux éclats.” . . . “Cela ne servirait à rien de tenter de faire face à La Mecque,” se souvient le prince. “Quand j'aurais aligné ma position, elle serait déjà derrière moi.”

Il est parfois fait appel à un long hadith dans lequel Muhammad instruit les musulmans d'estimer les horaires de prière dans les derniers jours, lorsque le Dajjal viendra, et que certains jours seront comme une année, d'autres comme un mois, puis comme une semaine. Il est argumenté sur cette base que Muhammad a fourni un principe selon lequel les personnes vivant dans des latitudes extrêmes devraient jeûner et prier.

An-Nawwas b. Sam`an a rapporté que le Messager d'Allah (ﷺ) mentionna un jour le Dajjal le matin.
[...]
Nous avons dit : Messager d'Allah, combien de temps restera-t-il sur terre ? Il (ﷺ) a dit : Quarante jours, un jour comme une année, un jour comme un mois, un jour comme une semaine, et les autres jours seraient comme vos jours. Nous avons dit : Messager d'Allah, une prière d'une journée suffira-t-elle pour les prières d'une journée égale à une année ? Alors il (ﷺ) a dit : Non, mais vous devez estimer le temps (puis observer la prière).
[...]

Les critiques notent un certain nombre de lacunes dans cet argument : Tout d'abord, cet hadith ne contient qu'une instruction pour la fin des temps, lorsque le monde entier connaîtra des jours très longs. La question demeure pourquoi il n'y a pas d'instructions spécifiques pour prier (sans parler de jeûner) près des régions polaires sur notre planète ronde. Bien qu'une analogie forcée puisse être faite avec les régions polaires où le soleil ne peut pas être vu se lever ou se coucher pendant des mois, des endroits comme le nord de l'Écosse dans l'exemple ci-dessus ont encore des nuits très courtes en été tout en maintenant un cycle jour-nuit de 24 heures tout au long de l'année. Ce n'est pas comme les jours longs de plusieurs mois ou années affectant le monde dans l'hadith. Un autre problème est que l'hadith n'explique pas comment faire une estimation. L'hypothèse doit être que dans le scénario des derniers jours, les gens peuvent utiliser les intervalles auxquels ils étaient habitués pendant les périodes normales, et que cela est possible partout dans le monde (ce qui signifie donc que la Terre doit aussi être plate). Cependant, sur notre Terre ronde, les habitants des régions polaires ne peuvent en aucun cas "estimer" ce que leurs intervalles de prière (et de jeûne) seraient normalement lorsque le soleil ne se lève plus ou ne se couche plus chaque jour. Au lieu de cela, ils doivent généralement choisir les horaires correspondant à la latitude inférieure la plus proche, ou si possible, prier (et jeûner) aux horaires prescrits s'il y a encore une brève période de jour (ou de nuit).

L'hadith démontre en outre une vision de la Terre plate et pré-scientifique. Sur une Terre ronde, il y aurait également une longue nuit pour la moitié du monde. Les cultures échoueraient rapidement des deux côtés, jour et nuit, de la Terre pendant le jour d'une année et le jour d'un mois. Le monde mourrait de faim avant que les autres événements puissent se dérouler.

===Coran 2:144 - prier en direction de la Ka'bah===

Fichier:Praying towards the Ka'aba.JPG
En haut à gauche : En raison de la sphéricité de la Terre, une prière dans n'importe quelle direction pointera vers le ciel/les espaces extérieurs, pas vers La Mecque.
En haut à droite : Les personnes situées du côté opposé de la Terre devraient prier verticalement vers le centre de la Terre, et seraient également coupables de blasphème, car elles déféqueraient dans la direction exacte de la Ka'bah..
En bas à gauche : On prie toujours simultanément avec son visage et son arrière-train tournés vers la Ka'bah, en particulier si l'on est situé à l'antipode de la Ka'bah.
En bas à droite : Depuis l'antipode de la Ka'bah, n'importe quelle direction est tournée « vers » La Mecque et, par conséquent, il n'y a pas de direction correcte.
Nous avons vu ton visage se tourner vers le ciel (pour la guidance, ô Muhammad). Et maintenant en vérité, Nous allons te faire tourner (en prière) vers une qiblah qui t'est chère. Tourne donc ton visage vers le Lieu de Culte Inviolable, et vous (ô musulmans), où que vous soyez, tournez vos visages (lorsque vous priez) vers lui. En vérité, ceux qui ont reçu les Écritures savent que (cette révélation) est la Vérité de la part de leur Seigneur. Et Allah n'ignore pas ce qu'ils font.

Ce verset donne l'instruction de prier en direction de la Ka'bah (le mot qiblah désignant la direction vers laquelle il faut se tourner pour prier en direction de la Ka'bah). Pris littéralement, "tourner son visage" vers la Ka'bah n'est possible que sur une Terre plate, car sur une Terre sphérique, se tourner dans n'importe quelle direction en étant situé ailleurs qu'à proximité immédiate de la Ka'bah pointera le long d'une tangente à la surface de la Terre et finalement vers l'espace extérieur, pas vers La Mecque. C'est pour cette raison que la méthode du grand cercle issue de la géométrie sphérique est utilisée. Néanmoins, d'autres pratiques islamiques telles que déféquer à l'opposé de la Ka'bah et dormir face à la Ka'bah deviennent ainsi compliquées. En effet, en faisant face à la Ka'bah parfaitement, son arrière-train serait également, sur une sphère, nécessairement tourné vers la Ka'bah avec la même perfection.

D'autres problèmes émergent également. Les Amériques se trouvent en grande partie dans l'hémisphère de l'antipode (point directement opposé sur une sphère) de La Mecque. Les lignes du grand cercle traversant le continent divergent de l'antipode avant de commencer à converger lorsqu'elles entrent dans l'hémisphère de La Mecque, faisant en sorte que les personnes du nord et du sud des Amériques se tournent l'une vers l'autre lorsqu'elles prient, avec celles de la côte ouest de l'Amérique du Nord même tournées vers le nord au-dessus de l'Arctique. Pour beaucoup, cela semble contre-nature ou inconfortable, de sorte que parmi les musulmans américains, la méthode de la ligne rhumb est souvent préférée (une ligne rhumb apparaît comme une ligne droite sur les cartes mondiales de projection Mercator). Les deux méthodes très différentes peuvent entraîner des désaccords et des critiques parmi les musulmans d'un même pays. Une autre implication difficile est qu'une personne située à l'antipode de La Mecque elle-même serait simultanément face à La Mecque et dos à La Mecque, peu importe la direction dans laquelle elle se tourne, une situation similaire à celle d'une personne tentant de prier à l'intérieur même des murs de la Ka'bah.


Une lecture non littérale du passage permet d’échapper à certaines de ces implications, mais les critiques soutiennent qu’il reste le cas que l’auteur du verset ne comprenait pas les complications de son instruction de faire face à la Ka'bah, suggérant qu'il tenait la Terre pour plate.

Qur'an 18:47 - lorsque les montagnes seront retirées, la Terre entière sera apparente

وَيَوْمَ نُسَيِّرُ ٱلْجِبَالَ وَتَرَى ٱلْأَرْضَ بَارِزَةً وَحَشَرْنَٰهُمْ فَلَمْ نُغَادِرْ مِنْهُمْ أَحَدًا

Wayawma nusayyiru aljibala watara al-arda barizatan wahasharnahum falam nughadir minhum ahadan

Et [avertis] du Jour où Nous déplacerons les montagnes et tu verras la terre mise en évidence, et Nous les rassemblerons sans en laisser aucun.

بَارِزَةً = baarizatan = Complètement, ou entièrement, apparent ou manifeste, Terre qui est ouverte, apparente, ou découverte, sur laquelle il n’y a pas de montagne ni d’autre chose.[23]

Cela est également en accord avec ce passage Quran 31:10 et d’autres versets similaires qui disent que les montagnes ont été placées sur la terre pour l’empêcher de trembler et Quran 78:6-7 (cité ci-dessus) dans lequel Allah a étendu la terre et a fait des montagnes des piquets.

Un langage similaire sur le retrait des montagnes laissant une plaine de niveau apparaît aussi dans la Bible :

Une voix crie : « Dans le désert, préparez le chemin pour le Seigneur[a] ; faites droit dans le désert une autoroute pour notre Dieu.
Chaque vallée sera élevée, chaque montagne et colline abaissée ; le terrain accidenté deviendra plat, les lieux escarpés une plaine.
Et la gloire du Seigneur sera révélée, et tout le peuple la verra ensemble. Car la bouche du Seigneur a parlé. »

Qur'an 20:105-107 - lorsque les montagnes seront dispersées, la Terre sera une plaine de niveau

وَيَسْـَٔلُونَكَ عَنِ ٱلْجِبَالِ فَقُلْ يَنسِفُهَا رَبِّى نَسْفًا فَيَذَرُهَا قَاعًا صَفْصَفًا لَّا تَرَىٰ فِيهَا عِوَجًا وَلَآ أَمْتًا Wayasaloonaka AAani aljibali faqul yansifuha rabbee nasfan Fayatharuha qaAAan safsafan La tara feeha AAiwajan wala amtan Ils te demanderont au sujet des montagnes (ce jour-là). Dis : Mon Seigneur les brisera en poussière éparse. Et les laissera comme une plaine vide, Où tu ne verras ni courbure ni rugosité.

Le mot فَيَذَرُهَا Fayatharuha (« Et il la laissera ») a le suffixe féminin « ha », ce qui signifie « elle ». « Elle » fait presque certainement référence à la Terre, qui n’est pas explicitement mentionnée, et est un nom féminin. De même, le mot traduit par « Dans laquelle » est فِيهَا feeha (littéralement « en elle ») et porte aussi le suffixe féminin « elle ». Puisqu’il n’y a pas d’autres noms féminins singuliers dans ces versets et en raison du contexte fourni par Quran 18:47, il est clair que le pronom fait référence à al-ard (la Terre).

قَاعًا = qaAAan = un endroit plat ; une plaine, ou un terrain de niveau, une terre qui ne produit rien ; une terre plate, ou douce, basse et libre de montagnes.[24]

صَفْصَفًا = safsafan = un terrain de niveau, ou une étendue de terrain égale.[25]

عِوَجًا = AAiwajan = courbure, un pli, une torsion, une ondulation, une distorsion, ou inégalité[26]

أَمْتًا = amtan = courbure, torsion, distorsion, ou inégalité ; rugosité et douceur en différents endroits ; dépression et élévation ; petites collines et creux.[27]

Alors que "AAiwajan" et "amtan" peuvent faire référence à des portions individuelles de terrain étant plates, "qaAAan safsafan" semble caractériser la Terre dans son ensemble comme une "plaine nivelée et stérile".

Qur'an 69:14 - la Terre et les montagnes seront levées

Dans un verset sur le dernier jour, le Quran 69:14 déclare que la terre et les montagnes seront levées et écrasées. Le contexte montre clairement qu'il s'agit d'une déclaration concernant la Terre dans son ensemble. Une telle image est entièrement conforme à une vision du monde de la Terre plate, mais plus difficile à réconcilier avec une surface sphérique.

Puis, quand la Trompette sera soufflée d’un seul coup Et que la terre et les montagnes seront levées et nivelées d’un seul coup - Alors, ce Jour-là, la Résurrection aura lieu, Et le ciel se fendra [en] deux, car ce Jour-là il sera faible.

Le verbe utilisé pour dire que la terre et les montagnes "sont levées" est ḥumilati حُمِلَتِ qui est utilisé dans le sens de prendre ou porter une charge.[28]

Le mot traduit par « nivelé » (dakkatan, signifiant écrasé au niveau du sol[29]) dans le verset ci-dessus apparaît trois fois sous différentes formes dans un autre verset concernant la terre :

Non ! Lorsque la terre aura été nivelée - écrasée et broyée -

Qur'an 17:37 - vous ne déchirerez / percerez pas la terre

وَلَا تَمْشِ فِى ٱلْأَرْضِ مَرَحًا ۖ إِنَّكَ لَن تَخْرِقَ ٱلْأَرْضَ وَلَن تَبْلُغَ ٱلْجِبَالَ طُولًا

Wala tamshi fee alardi marahan innaka lan takhriqa alarda walan tablugha aljibala tool

Et ne marche pas sur la terre avec arrogance. En vérité, tu ne déchirerais jamais la terre [en morceaux], et tu n'atteindras jamais les montagnes en hauteur.

Le verbe traduit par "déchirer" est kharaqa, qui signifie faire un trou dans, perforer, percer, ou traverser quelque chose, ou encore déchirer ou déchirer un tissu, et il apparaît aussi dans Quran 18:71 lorsque le serviteur d'Allah fait un trou dans un bateau.[30] Le verset semble impliquer que la terre a la forme principalement bidimensionnelle à laquelle ce verbe est souvent applicable, même si les humains manquent du pouvoir de le faire.

===Qur'an 26:28 - Seigneur de l'est et de l'ouest et de ce qui est entre eux===

[Moses] said, "Le Seigneur des cieux et de la terre et de ce qui est entre eux, si vous deviez être convaincus."
[Pharaon] dit à ceux qui l'entourent, "Ne vous entendez-vous pas ?"
[Moses] dit, "Votre Seigneur et le Seigneur de vos premiers ancêtres."
[Pharaon] dit, "En vérité, votre 'messager' qui a été envoyé à vous est fou."
قَالَ رَبُّ ٱلْمَشْرِقِ وَٱلْمَغْرِبِ وَمَا بَيْنَهُمَآ ۖ إِن كُنتُمْ تَعْقِلُونَ
Qala rabbu almashriqi waalmaghribi wama baynahuma in kuntum taAAqiloona [Moses] dit, "Le Seigneur de l'est et de l'ouest et de ce qui est entre eux, si vous raisonnez."

Ce verset dit qu'Allah est le Seigneur de l'est et de l'ouest "et ce qui (est) entre eux" (wamā baynahumā avec le suffixe du pronom dual). Les mêmes mots arabes sont également utilisés dans le verset 24 plus tôt dans le même dialogue avec Pharaon, où Moïse décrit Allah comme "Le Seigneur des cieux et de la terre et de ce qui est entre eux". Clairement, le sens du verset 28 est qu'Allah est le Seigneur de l'ensemble de la terre, mais la phrase attribuée au prophète Moïse et narrée favorablement dans le Coran ici évoque naturellement une conception de la terre plate.

Qur'an 55:17 - Seigneur des deux est et des deux ouest

رَبُّ ٱلْمَشْرِقَيْنِ وَرَبُّ ٱلْمَغْرِبَيْنِ Rabbu almashriqayni warabbu almaghribayni (Il est) Seigneur des deux Est et Seigneur des deux Ouest

Les tafsirs classiques s'accordent unanimement[31] à comprendre ce verset comme faisant référence aux deux est, ou lieux de lever (almashriqayni), et aux deux ouest, ou lieux de coucher (almaghribayni) du soleil lors des solstices d'été et d'hiver. Cela concorde avec les significations littérales de mashriq[32] et maghrib[33]. De même, le verset 70:40 (Quran 70:40) a été compris classiquement comme se référant à tous les différents endroits où le soleil se lève et se couche entre ces gammes (almashariqi waalmagharibi).[34] Pris littéralement, ces descriptions ne peuvent correspondre qu'à une Terre plate, car sur une Terre sphérique, les "deux Est" et "deux Ouest" sont des positions relatives et changeantes, sans nature physique définie - c'est-à-dire qu'il n'y a aucun endroit sur Terre qui pourrait être décrit de manière définitive et universelle comme "l'un des deux Est", par exemple, de sorte qu'Allah pourrait en être "le Seigneur".

Qur'an 57:21 - un jardin, sa largeur comme celle des cieux et de la terre

سَابِقُوٓا۟ إِلَىٰ مَغْفِرَةٍ مِّن رَّبِّكُمْ وَجَنَّةٍ عَرْضُهَا كَعَرْضِ ٱلسَّمَآءِ وَٱلْأَرْضِ أُعِدَّتْ لِلَّذِينَ ءَامَنُوا۟ بِٱللَّهِ وَرُسُلِهِۦ ۚ ذَٰلِكَ فَضْلُ ٱللَّهِ يُؤْتِيهِ مَن يَشَآءُ ۚ وَٱللَّهُ ذُو ٱلْفَضْلِ ٱلْعَظِيمِ

Sabiqoo ila maghfiratin min rabbikum wajannatin AAarduha kaAAardi alssamai waalardi oAAiddat lillatheena amanoo biAllahi warusulihi thalika fadlu Allahi yuteehi man yashao waAllahu thoo alfadli alAAatheemi

Soyez en avant (dans la recherche) du Pardon de votre Seigneur, et un Jardin (de Béatitude), dont la largeur est comme celle des cieux et de la terre, préparé pour ceux qui croient en Allah et Ses messagers : c'est la Grâce d'Allah, qu'Il accorde à qui Il veut : et Allah est le Seigneur de la Grâce abondante

Les mots ʿarḍuhā kaʿarḍi ("sa largeur est comme la largeur") font référence à la largeur, l'étendue ou le côté de quelque chose.[35]

Certains chercheurs citent ce verset pour soutenir leur argument selon lequel les cieux coraniques sont des couches plates au-dessus d'une terre plate (voir Cosmologie du Coran). Dans un verset très similaire, la largeur du jardin est celle des cieux au pluriel et de la terre (Quran 3:133). Cette largeur interchangeable des cieux au singulier (57:21) ou au pluriel (3:133) pourrait encore renforcer ce point de vue. Le verset indique le plus naturellement que l'auteur imaginait les cieux ou les cieux comme ayant une largeur similaire à celle de la terre, qu'ils soient imaginés sous forme de dôme ou de couches plates, et que la platitude de la terre sert de repère idéal pour la largeur, bien que d'autres interprétations soient possibles.




Le Coran contient un certain nombre de versets qui indiquent une cosmographie de la Terre plate. A l'inverse, il ne contient aucun verset qui indiquerait explicitement ou implicitement que la Terre aurait une forme généralement sphérique, un fait pourtant déjà connu à l'époque de la supposée révélation. L'idée ultérieure selon laquelle les écritures islamiques indiqueraient une Terre sphérique est le fruit d'une réinterprétation créative, apparue lorsque cette conception est devenue plus répandue grâce aux avancées en astronomie. Les tentatives d'expliquer les versets coraniques sur la Terre uniquement en termes de platitude locale à l'échelle humaine, par des lectures non littérales et/ou en ajoutant un contexte qui n'est jamais explicitement mentionné, sont souvent contestées par les critiques.

"La terre est plate. Quiconque clame qu'elle est sphérique est un athée méritant un châtiment."
- Cheikh 'Abdul-'Aziz Ibn Baaz, autorité religieuse suprême d'Arabie Saoudite, 1993 [36][37]
Fichier:Flat Earth The Wonders of Creation.jpg
D' "Acai-ul Makhlukat" ("les Merveilles de la Création") de Zekeriya Kazvinî. Traduit de l'arabe vers le turc. Istanbul: vers 1553.
Cette carte montre "une projection musulmane traditionnelle du monde comme un disque plat entouré de mers arrêtées par les montagnes du Qaf tout autour".[38]

Introduction

La connaissance de la terre non-plate, aujourd'hui, à notre époque, serait plutôt difficile à renier. Nous avons l'imagerie satellite, des témoignages venant directement d'astronautes lors de nombreuses missions spatiales, et ainsi de suite. Mais qu'en est-il du passé, avant la création de ces inventions modernes que nous considérons souvent comme garanties?

Fichier:Charlemagneglobe.jpg
Charlemagne, premier empereur de l'Empire carolingien (742-814), représenté dans une statue du IXème siècle, tenant un globe représentant le monde, preuve que la terre était considérée comme sphérique.

Le caractère sphérique de la terre n'est-il connu que par nous grâce à nos appareils avantageux? La réponse à cette question est un clair 'non'.

Le fait que la terre n'est pas plate est connu depuis des milliers d'années. Les grecs Pythagore (570 - 495 av. J.C.), Aristote (384 - 322 av. J.C.) et Hipparque (190 - 120 av. J.C.) le savaient bien. L'astronome et mathématicien indien Aryabhata (476 - 550 ap. J.C.) le savait. Les savants chrétiens des premiers temps du christianisme tels qu'Anicius Boèce (480 - 524 ap. J.C.), l'évêque Isidore de Séville (560 - 636 ap.J.C.), l'évêque Raban Maur (780 - 856 ap. J.C.), le moine Bède (672 - 735 ap. J.C.), l'évêque Virgile de Salzburg (700 - 784 ap. J.C.) et saint Thomas d'Aquin (1225 - 1274 ap. J.C.) le savaient tout autant. En réalité, contrairement à ce que l'on peut souvent lire ou entendre, le caractère sphérique de la terre était une connaissance répandue chez les européens du début du Moyen-Âge, et le Saint-Empire romain utilisait dès 395 ap. J.C. une orbe pour représenter la terre sphérique.[39][40]

Il est certain que si le Coran est une dictée venant, lettre par lettre, d'Allah, il serait d'accord, informerait sur ce fait qui était connu à travers le monde avant sa révélation, et contredirait la vision de la terre plate telle que les bédouins d'Arabie y croyaient au 7ème siècle.

Voir aussi: Les erreurs scientifiques du Coran

Analyses des versets du Coran

Verset 15:19

والارض مددناها والقينا فيها رواسي وانبتنا فيها من كل شئ موزون

Wa al-ardha m[a]dednaha wa al-qayna fiha r[a]wasiya wa anb[a]tna fiha min kulli chey-in mawzunin

Et quant à la terre, Nous l'avons étalée (comme un tapis*); et y avons jeté des montagnes, et fait pousser dedans de toute chose équilibrée.

مَدَدْ = maded = prolonger, atteindre, allonger, faire une extension, étirer, rallonger, tirer, étaler, étendre, dilater, pénétrer.

[Il s'agit d'une note de la version anglaise]

Verset 20:53

الذي جعل لكم الارض مهدا وسلك لكم فيها سبلا وانزل من السماء ماء فاخرجنا به ازواجا من نبات شتى

Al-lathi jaﻋala lakumu al-ardham[a]hdan wassal[a]k[a] likum fiha subulan wa anz[a]l[a] mina as-s[a]ma-ima'n fakhr[a]jna bihi azwajan min n[a]bat chatta

Lui qui vous a assigné la terre comme berceau, et vous y a acheminé des chemins; et qui du ciel a fait descendre de l'eau.» Puis, par elle, Nous avons fait sortir par couples différentes plantes.

مَهْدًا = mahdan = (Nom) berceau ou lit, (verbe:) aplatir, assouplir, lisser, niveler, cimenter, classer, enfoncer, rouler.

Verset 43:10

الذي جعل لكم الارض مهدا وجعل لكم فيها سبلا لعلكم تهتدون

Al-lathi j[a]ﻋ[a]l[a] l[a]kumu al-ardh[a]m[a]hdan waj[a]ﻋ[a]l[a] l[a]kum fiha subulan laﻋ[a]lakum t[a]ht[a]dun[a]

Lequel vous a étalé la terre, afin d'en faire berceau, , et vous y a assigné des sentiers, –peut-être vous guideriez-vous?–

مَهْدًا = mahdan = (Nom) berceau ou lit, (verbe:) aplatir, lisser, assouplir, niveler, cimenter, classer, enfoncer, rouler.

Verset 50:7

والارض مددناها والقينا فيها رواسي وانبتنا فيها من كل زوج بهيج

Wa al-ardh[a] madadnaha wa al-qayna fiha r[a]wasiya wa anb[a]tna fiha min kulli zawjin b[a]hijin

Et la terre, que Nous avons étalée! et Nous y avons lancé des montagnes et y avons fait croître de tout couple joli!

مَدَدْ = maded = prolonger, atteindre, allonger, faire une extension, étirer, rallonger, tirer, étaler, étendre, dilater, pénétrer.

Verset 51:48

والارض فرشناها فنعم الماهدون

Wa al-ardh[a] f[a]r[a]chnaha f[a]niﻋm[a] al-mahidun[a]

Et la terre, Nous l'avons faite lit. Et quel excellent berceur Nous sommes!

فَرَشَْ = faracha = meubler, aplatir, étaler, écraser, circuler, cimenter, classer, éventer, étirer, atteindre, défoncer, étaler, allonger, déplier, tourner, rouler.

الْمَهِدُونَ à partir d'مَهِدُ = aplatir, détendre, assouplir, lisser, bercer, écraser, rouler, aplatir.

Verset 71:19

والله جعل لكم الارض بساطا

Wa Allahu jaﻋala lakumu al-ardh[a] bisaṭan

Et c'est Allah qui vous a assigné la terre comme tapis (étalé),

بِسَاطًا = bisaṭan = droguet (étoffe de laine et de fil)[41], tapis, moquette, à partir du verbe بسط = étaler, aplatir, égaliser, écraser, mettre à niveau, rendre atteignable, paver, lisser, rouler, cimenter.

Verset 78:6

الم نجعل الارض مهادا

Al[a]m n[a]jﻋ[a]li al-ardha mihadan

N'avons nous pas désigné la terre plate [et sans obstacle],

مهاد = pays plat, plat, plain, aplati.

Verset 79:30

Beaucoup d'apologistes musulmans ont essayé de détourner la critique disant que le Coran promeut la croyance erronée que la terre est plate en se fixant sur le terme dahaha utilisé dans le verset 79:30 du Coran, communément traduit par "écarté", "étalé" ou "étiré".

En arabe: والارض بعد ذلك دحاها

Translittération: Wa al-ardh[a] baﻋd[a] dhalika dahaha

Littéralement: Et la terre/planète Terre après qu'il souffla dessus et l'étala. [42]

Traductions du Coran

Hamidullah: Et quant à la terre, en plus de cela, Il l'a étendue:
Claude Savary: Il étendit la terre ;
Hisnulmuslim: de même qu’Il a, ensuite, étendu la terre,
André Chouraqui: Il déploie la terre [43]
Coran de la Mosquée de Lyon: Et quant à la terre, après cela, Il l'a étendue: [44]

Quelques traductions ont cherché à traduire le terme dahaha de manière à ce qu'il signifie "en forme d'œuf", ou encore "œuf d'autruche".

Khalifa: Il fit la terre en forme d'œuf. [42]

Apologistes musulmans

De toutes manières, pour répondre à votre question qui est "pourquoi Allah le Tout-puissant a-t-il utilisé le terme "dahaha" dans le noble Verset 79:30", est bien c'est parce que c'est le mot le plus précis de tous. Il décrit la rondeur et le caractère plat de la terre à la fois. [45]

D'autres clament aussi que la racine de dahaha est duhiya qui signifie "œuf d'autruche".

4. La terre est géo-sphérique dans sa forme

Le Coran mentionne la véritable forme de la terre dans le verset suivant:

“Et Nous fîmes la terre en forme d'œuf”. [Al-Qur’an 79:30]

Le mot arabe "dahaha" signifie "en forme d'œuf". Il veut dire aussi "une largeur". "Dahaha" dérive de "Duhiya" qui se réfère spécifiquement à l'œuf d'un autruche qui est sphérique dans sa forme, exactement comme la terre.


Ainsi le Coran et la science établie actuelle sont en parfaite harmonie. [46]

Cependant, beaucoup de musulmans s'accrochent toujours à la croyance que dahaha signifie "œuf d'autruche", malgré la fausseté scientifique que cela représente en ce que la terre est sphéroïde oblate alors que l'œuf d'autruche est un sphéroïde prolate. Ainsi la terre est l'œuf d'autruche sont dissemblables en trois dimensions.

Une autre idée avancée par les apologistes consiste à parler d'un jeu joué par les Mecquois pour essayer de lier dahaha à la rondeur.

Au verset 79:30, Allah dit,

[Translittération] Wa al-ardha baﻋda thalika dahaha [79:30]

Le mot clé dans le verset ci-dessus est “dahaha”. En arabe, il y a une expression: “iza dahaha” ce qui signifie “quand il envoie les pierres par dessus le sol vers le trou”. Le trou est appelé “Udhiyatun”. “Almadahi” se réfère à des pierres rondes selon la taille du trou dans le sol dans lequel les pierres sont envoyées, dans ce jeu. “Almadahi” veut aussi dire quelque chose de rond fait par le travail d'un groupe de personnes. Il y a donc un sens de "RONDEUR" dans la racine du mot “dahaha”. D'après plusieurs étymologistes, le mot signifiant “œuf d'autruche” a la même racine que “dahaha”. Ils retirent de cela l'idée que la terre a la forme d'un œuf d'autruche. Les dernières découvertes scientifiques confirment que la terre n'est pas entièrement sphérique, mais qu'il s'agit d'un ellipsoïde, car aplati à ses pôles, [comme la forme d'un œuf d'autruche].

Les mots arabes pour “plat” ou “nivelé” ou encore “de forme plate” sont “sawi” et “al-mustawi”. Il n'y a pas un seul endroit dans le Coran où il est indiqué que la terre est "plate" ou “de forme aplatie”. Le mot “farach” aux versets 2:22, 51:48; le mot “wasia” utilisé dans les versets 4:97, 29:56, 30:10; le terme “mahd” à 20:53, 43:10, 78:6; le mot “basaat” au verset 71:19; le mot “suttihat” à 88:20; et le terme “tahaha” au verset 91:6, tous ces mots peuvent signifier, “étaler”, “écarter” ou “se prolonger” avec des nuances dans leurs connotations mais aucun ne signifie que la terre est aplatie ou plate. [47]

L'argument islamique disant qu'"almadahi" et qu'"udhiyatun" contiennent l'idée de rondeur qu'ils lient à la racine de dahaha est fausse parce que la "rondeur" d'"almadahi" et d'"udhiyatun" est seulement en deux dimensions. L'"almadahi" est rond comme un morceau de pain arabe (qui est souvent de la forme d'un disque) et l'"udhiyatun" est aussi rond en deux dimensions. Néanmoins, l'un des sens de "dahaha" est "envoyer", "jeter" et c'est de la que viennent les dérivés "almadahi" et "udhiyatun".

Daha et Duhiya

En arabe, chaque mot dérive d'une racine. La racine consiste habituellement en trois lettres et elle est modifiée par l'ajout de voyelles, de préfixes et de suffixes afin de produire différents mots avec des sens différents. Par exemple: "ka-ta-ba" (écrire) est la racine de nombreux mots tels que "kitab" (livre), "maktaba" (bibliothèque), "kàtib" (auteur), "maktub" (écrit), kitabat (écrits) etc.

Prenons maintenant le terme mentionné signifiant "œuf d'autruche": "Duhiya". Ce mot n'est pas une racine. C'est un nom et il est dérivé de (la racine) "da-ha-wa", la racine dont vient le terme "dahaha". De plus, "Duhiya" ne signifie même pas "œuf d'autruche". Voici ce que disent les dictionnaires les plus respectables, sur ce sujet:

Lissan Al 'Arab
الأُدْحِيُّ و الإدْحِيُّ و الأُدْحِيَّة و الإدْحِيَّة و الأُدْحُوّة مَبِيض النعام في الرمل , وزنه أُفْعُول من ذلك , لأَن النعامة تَدْحُوه برِجْلها ثم تَبِيض فيه وليس للنعام عُشٌّ . و مَدْحَى النعام : موضع بيضها , و أُدْحِيُّها موضعها الذي تُفَرِّخ فيه .ِ

Traduction: Al-udhy, Al-idhy, Al-udhiyya, Al-idhiyya, Al-udhuwwa: La place dans le sable où l'autruche pond son œuf. L'autruche creuse la terre (ou le sable) avec ses pieds, quand elle va pondre: une autruche n'a pas de nid.

الدَّحْوُ البَسْطُ . دَحَا الأَرضَ يَدْحُوها دَحْواً بَسَطَها . وقال الفراء في قوله والأَرض بعد ذلك دَحاها قال : بَسَطَها ; قال شمر : وأَنشدتني أَعرابية : الحمدُ لله الذي أَطاقَا

بَنَى السماءَ فَوْقَنا طِباقَا

ثم دَحا الأَرضَ فما أَضاقا

قال شمر : وفسرته فقالت دَحَا الأَرضَ أَوْسَعَها ; وأَنشد ابن بري لزيد بن عمرو بن نُفَيْل : دَحَاها , فلما رآها اسْتَوَتْ

على الماء , أَرْسَى عليها الجِبالا

و دَحَيْتُ الشيءَ أَدْحاهُ دَحْياً بَسَطْته , لغة في دَحَوْتُه ; حكاها اللحياني . وفي حديث عليّ وصلاتهِ , اللهم دَاحِيَ المَدْحُوَّاتِ يعني باسِطَ الأَرَضِينَ ومُوَسِّعَها , ويروى ; دَاحِيَ المَدْحِيَّاتِ . و الدَّحْوُ البَسْطُ . يقال : دَحَا يَدْحُو و يَدْحَى أَي بَسَطَ ووسع

Traduction: Faire daha le sol: l'éparpiller, l'étendre (à l'extérieur). Le dictionnaire mentionne ensuite quelques poèmes arabes confirmant ce sens. Quiconque lit l'arabe comprendra que c'est la preuve définitive que "Daha" signifie "étendre [à l'extérieur]", "déployer".

Al Qamoos Al Muhit
(دَحَا): الله الأرضَ (يَدْحُوهَا وَيَدْحَاهَا دَحْواً) بَسَطَها

Traduction: Allah daha la Terre: Il l'étala.

Al Wasiit
دَحَا الشيءَ: بسطه ووسعه. يقال: دحا اللهُ الأَرض

Traduction: Faire daha quelque chose: l'étaler, le déployer. Par exemple: Allah daha la Terre.

Lexique de Lane
Dhahilath voir dahl, vers la fin du paragraphe. "dhahhal" Quelqu'un qui blesse, ou attrape [lors d'un] jeu, en utilisant le dhahool comme dans le vers cité voce dhahool l. (TA.) Dhahil Plein de rancœur, malveillant, malin, porteur de dépit; cachant l'inimitié, violent dans sa coiffure, dans son cœur, et porté à exercer cette violence. (Az, TA.)

Dhahool (mot arabisé venant du persan Dhakhool) Quelque chose que place le chasseur de gazelles (afin de les effrayer au lieu où elles vivent, ou dans ses environs), consistant en un ensemble de morceaux de bois: (S : ) ou quelque chose que pose le chasseur (dans l'intérêt d'effrayer) les ânes (sauvages), (K, TA,) et les gazelles, (TA,) consistant en morceaux de bois, échardes assez grosses (K,* TA) placées dans le sol, avec quelques tissus au dessus, et parfois placées la nuit, pour (effrayer) la gazelle, à côté d'une lampe allumée; (TA; ) (d'où) Dhu-r-Rummeh qui dit:
Wa Yashrabna Ajnan Wannujoomu Ka’annaha
Masabeeh dahhalin Yuzakkee Zubalaha

(Et ils boivent de l'eau qui est rendue mauvaises dans le goût et la couleur, pendant que les étoiles sont comme les lampes du chasseur au moyen du dhahool quand il briller leurs mèches fort.): (TA : ) le pl. est dawaheel (K.)


Dahw

1. Daha (., MM_b;,, 1,) première personne. Dahouth aor, yad'hoo inf. N. dahoo Il étala; étaler vers l'extérieur ou au loin; élargi ou étendu; (S, Msb, K; ) une chose; (K; ) et, quand on mentionne Dieu, la terre; (Fr, S, Mb, 1V; ) Également daha première personne. dahaithu (K en art. daha) aor. yaad’heae inf. n. dahae: (Msb, et K en art. dahae : ) ou Il (Dieu) fit la Terre large, ou ample; comme expliqué à Ch. par une arabe du désert: (TA : ) aussi, quand on mentionne une autruche (S, TA,) elle étala ou élargit, (TA,) avec sa patte, ou jambe, le lieu où elle dépose ses œufs: (S, TA : ) et, dit d'un homme: il étala, &c., aplati ou lissa. (TA dans l'art. dhaha ) - Aussi, dit d'un homme, (K,,) aor. yad’hoo, inf. n. dahwu(TA,) i.q. Jamie et aussi daja; sous l'autorité de 1Abr. (TA.) (Vous dites, dhahaha Il la compressa; comme vous dites aussi, dhajaha.) _ Aussi il lança, ou jeta, et pousser, propulsé, retirer de sa place -une pierre, avec sa main (TA.) On dit aussi, de celui qui joue avec des noix, "abidil maddha wa adhhuhu", ce qui signifie (Prendre une grande distance, et) [les] lancer. (S,TA.: Voir aussi midh’hath, en deux endroits. Et d'un torrent on dit "dhaha bilbat’hai" Il se lance (sur la douce terre et les galets dans son cours; ou les fait circuler avec lui). (TA.) Et de la pluie, on dit, "dhaha Al hissa an waj’hil Ardhi" (S,Msb) Elle fait circuler les galets sur la surface de la terre; (Msb; ) ou les a fait bouger. (TA.) (Voir aussi dhaha, dans l'art. suivant.) Et "aldhahwu bilhijarathi" signifie aussi Le rival, [contre son rival], au lancer de pierres, essayant de le surpasser (en faisant ainsi); et aussi al-Midahath (inf. n- de dahee). (TA marra yad’hoo inf.n. dahow dit d'un cheval: Il vint s'élançant avec ses pattes de devant sans trop relever ses sabots du sol. (S,TA.) = dhahal bathan Le ventre était, ou devint, large, et pendant; (Kr, K; ) et Indhahee (le ventre) était, ou devin large, ou distendu: (MF : ) les deux signifient que (le ventre) se gonfla, ou s'enfla, ou grossit,. et pendait, à cause du gras ou d'une maladie; comme aussi Dhau et Indah (TA dans l'art. dooh.)
3. Dhahee inf.n. Mudahath: see 1.
5. Thud'hee Il [s']étala, ou s'étendit; syn. Thabassuth. (K: dans l'art. Daha.): Vous dites "nama fulan fathadhahha" Un tel [être] dormit, et (s'étendit de manière à ce qu'il) gise sur un espace vide de terre (TA dans cet art.) - Et "thadhahhathil ibilu fil ardhi" Les chameaux firent des trous dans le sol où ils se couchèrent, comme il était doux/maniable; y laissant des cavités comme (de la forme de) celles des ventres: ils ne font ainsi que s'ils sont gros. (El-'Itreefee, TA dans l'art. Daha. )
7. voir 1, dernière phrase.
9. id'havi (de la mesure if’alath pour if’alle comme Ar’awa) Cela (une chose, TA) était, ou devint, étalé, étendu vers l'extérieur ou l'avant, agrandi ou extendu. (K.)


  • Dhahin (act. part. n. de 1). "Allahumma dhahil Mad’huwwath" dans une prière de ‘Ali, signifie: "Ô Dieu Celui qui étale et agrandit les (sept) terres": (TA : ) al Mdhuwwath (littéralement) signifie les choses qui sont étalées, &c.; comme également Al Mudh’hiyyath. (TA dans l'art. dhaha ) _ "Al’Matharuddahi" La pluie qui déplace (ou fait couler) les galets de la surface de la terre. (TA.)

Ud'hiyy (S.K) (Originellement od'huwa de la mesure Uf’ool de dhahaithu dans le S pour être de la mesure de dhahouthu le dial. var. dhahaithu n'y étant pas mentionné,) et id’hiyy et Ud’hiyyath et ud’huwwath (K) Le lieu où l'on pond ses œufs, (S, K,) et où ils éclosent, (S,) [les œufs] de l'autruche, (S. K. ) dans le sable; (K; ) parce que cet oiseau le creuse, et l'élargit, avec son pied, ou sa jambe; parce que l'autruche n'a pas (de nid proprement dit) Ush (S: ) pl. Adahin (TA dans le présent art.) et Adahi (c'est-à-dire, s'il ne s'agit pas d'une mauvaise transcription, Adahiyyu s'accordant avec le singulier.): (TA dans l'art. dhaha et mudhhiyya (de même) signifie le lieu des œufs de l'autruche. (S.) (De là,) binthu Adh’hiyyathun Une autruche femelle. (TA.)_(De là aussi,) Al Udkhiyyu et Al Id’hiyyu Une certaine étape dans la course de la lune, (K, TA,) (à savoir, la vingt-et-unième étape,) entre le Na’aai’m sa’dha zabih (plus communément) appelé Al Baldath lié à l'Adhahhi de l'autruche. (TA.)

Ud’huwwath et udh’hiyyath: Voir le paragraphe précédent en trois endroits: - et pour le deuxième voir aussi mid’hath, ci-dessous.

Mad’han voir ud’hiyy

Mid’hath Une chose en bois avec laquelle un enfant marche (yud’ha), et laquelle, passée sur le sol, balaie tout ce qui vient contre elle (K, TA.) - D'apr. Sh, Une certaine chose avec laquelle les habitants de la Mecque jouent: il dit: "J'ai entendu El-Asadi la décrire ainsi: Almadahiyy et Almasadiyy signifient des pierres comme le (petit gâteau de pain rond appelé) qursath, selon la taille du trou qui est crevé, et étalé un petit peu: ils lancent ensuite les pierres (yad’hoona biha) vers le trou, et si la pierre y tombe, la personne gagne; mais sinon, elle est vaincue: on dit d'elle yad’hu et yasdu quand elle lance les pierres (Iza dhahaha) du sol vers le trou: et le trou est appelé ud'hiyyath. (TA.) (Selon Freytag, l'autorité de la Diwan El-Hudhaliyin, une chose ronde faite de plombe, par le lancement de laquelle les gens concourent.)

Pour Almadhuwwath et almad’hiyyath voir Dahin,


Dhaha


1. Dhaha première pers. Dhahaithu, aor. yad’ha inf.n. dhah’ya: voir 1 art. Dhahoo.__ dhahaithul ibil (K,) inf. n. tel qu'au-dessus, (TA,) J'ai emmené le chameau,; (K; ) comme aussi dhahaithuha (TA.)

(4 mentionné par Freytag comme étant l'autorité sur le K est une erreur du 5)

5 (mentionné dans cet art. dans le V et TA): voir art. Dhahoo

7 (mentionné dans cet art. par MF): voir art. Dhahoo.


Dhah’yath Une seule action de dhahy, c'est-à-dire d'étalement, (Msb.) = Une guenon. (K.) dhihyath Un mode, ou une manière de dhahyu, c'est-à-dire d'étalement, &c. (Msb.) = Un chef, la tête (d'un mouvement, etc.), (R, K, TA,) dans un sens absolu, dans le dial. d'El-Yemen, (R, TA,) et particulièrement d'une armée, ou d'une force militaire. (K, TA.) AA dit que cela signifie "un seigneur", ou "un chef" en persan; mais cela semble venir de dhahahu aor. yadh’hoohu, signifiant "il l'étala, et le rendit plat ou lisse" parce que c'est au chef de le faire; l'a. étant changé en LS comme il en est dans swibyath et fith’yath; et si c'est ainsi, il appartient à l'art. dahoo. (TA.) (Selon Golius, le pl. est dihau; mais je pense que c'est plus probablement dhahan.) Il est dans une trad. que ce qui est appelé Albaithul Ma’emoor (q.v. dans l'art. Amr) est pénétré chaque jour par mille compagnies d'anges, chacune d'entre elles ayant avec elles un dhih’yath et étant composée de soixante-dix mille anges. (TA.).

Ud’hiyyun et Id’hiyyun voir l'art. dhaha.

Ud’hiyyath: voir ud’hiyyu, dans l'art. dahoo, en deux endroits.[48]

Notez qu'une note plus haut indique que Lane traduit aussi dahaha par "le lieu où l'autruche pond ses œufs", et non pas les œufs eux-mêmes.

Verset 88:20

والى الارض كيف سطحت

Wa-il[a] al-ardhi keyf[a] suṭih[a]t

et la terre comme elle est nivelée?

Remarquez-vous le mot سَطَّحَ ? Si vous recherchez le mot dans le texte arabe du Coran vous trouverez que le mot سطحت est le féminin de سَطَّحَ

سَطَّحَ = étaler, déplier, dérouler, rouler, allonger, niveler, paver, se répandre, circuler, aplatir, atteindre, égaliser, étaler vers l'extérieur, aplanir, lisser.

Verset 91:6

والارض وماطحاها

Wa al-ardhi wama ṭ[a]haha

Et par la terre comme il l'a étendue!

Preuves supplémentaires

Verset 2:22

الذي جعل لكم الارض فراشا والسماء بناء وانزل من السماء ماء فاخرج به من الثمرات رزقا لكم فلا تجعلوا لله اندادا وانتم تعلمون

Al-l[a]thi j[a]ﻋ[a]l[a] l[a]kumu al-ardh[a] firachan wa as-sama' binan wa anz[a]l[a] min[a] as-sama' man fakhr[a]j[a] bihi min[a} al-th[a]m[a]rati rizqan l[a]kum fal[a] t[a]jﻋ[a]lu lillahi andadan wa antum t[a]ﻋlamun[a]

Celui-là qui vous a fait la terre comme un lit et le ciel comme une tente; et qui du ciel a fait descendre de l'eau; puis par elle Il a fait sortir des fruits, votre portion. Ne donnez donc pas de rivaux à Dieu, alors que vous savez

Le mot traduit par "tente" est "binaa" ou "binan" ( بِنَاء ). Ce terme signifie "bâtiment". Les cieux sont un bâtiment à plusieurs étages au-dessus de la terre. Il y a cet niveaux ou étages à ce bâtiment appelé "ciel". Les cieux sont bâtis sur une fondation "plate" nommée "la terre". Le tafsir d'ibn Kathir confirme cette vision des choses:

Ces ayat indiquent qu'Allah a commencé la création en bâtissant la terre, puis Il fit les cieux en sept cieux. C'est ainsi que les construction commencent habituellement, avec les bas étages d'abord puis les étages du haut, [49]

Verset 18:86

حتى اذا بلغ مغرب الشمس وجدها تغرب في عين حمئة ووجد عندها قوما قلنا ياذا القرنين اما ان تعذب واما ان تتخذ فيهم حسنا

Hatta itha b[a]lagha m[a]ghrib[a] ach-chamsi wa j[a]d[a]ha t[a]ghrubu fi ﻋaynin hami-atin wa waj[a]d[a] ﻋind[a]ha qawman qulna ye tha al-q[a]rn[a]yni imma an tuﻋathiba wa-imma an t[a]ttakhitha fihim husnan

Et quand il eut atteint le Couchant, il trouva le soleil se couchant dans une source bouillonnante, et, près d'elle, une peuplade. Nous dîmes: « Ô Dhou'l-Qarnaïn, ou tu châties, ou tu adoptes de la bienveillance à leur égard.»

Ce verset sur le coucher du soleil dans une eau fangeuse supporte l'idée que la terre est plate.

Verset 18:47

ويوم نسير الجبال وترى الارض بارزة وحشرناهم فلم نغادر منهم احدا

Wa yawm[a] nusayyiru al-jibala wa t[a]r[a] al-ardha bariz[a]t[a]n wa h[a]ch[a]rnahum f[a]l[a]m nughadir minhum ah[a]dan

Et le jour où Nous ferons marcher les montagnes[!] et tu verras la terre devenir plaine! Et Nous les rassemblerons sans en abandonner aucun!

Dans ce verset on nous explique que ce sont les montagnes qui font que la terre n'est pas totalement plate.

Verset 2:144

Oui, nous te voyions le visage tourné vers le ciel. Eh bien, Nous te tournerons certainement vers une orientation qui te complaira. Tourne ton visage, donc, vers la sainte Mosquée. Où que vous soyez, tournez-y vos visages. Oui, et ceux à qui le Livre a été donné savent que voilà bien la vérité de la part de leur Seigneur. Et Dieu n'est pas inattentif à ce qu'ils font.

Ce verset demande à tous les musulmans de prier en direction de la Ka'aba (la qibla étant la direction que l'on doit prendre pour faire ceci). Ceci n'est possible qu'avec un modèle de terre plate. À cause du caractère sphérique de la terre, une prière dans n'importe quelle direction serait en fait dirigée vers le ciel/l'espace, pas vers la Mecque.

Pour les gens qui prient à grande distance de la Mecque, leur qibla serait quelque part en direction du sol, et les gens vivant de l'autre 'côté' de la terre auraient à prier verticalement, en bas, vers le centre de la terre.

Comme remarqué par AIM, les musulmans situés dans les Îles Salomon blasphèment contre Allah, car ils défèquent en direction de la Ka'aba quand ils répondent à l'appel de la nature.[50]

Même si nous utilisions la méthode traditionnelle musulmane pour étudier la qibla (c'est-à-dire un grand cercle) cela serait quand même un blasphème car nous prierons en face de la Ka'aba et nous lui tournerions le dos à la fois.

En addition à toutes les preuves directes que nous avons donné, cela n'est qu'un des problèmes qui indiquent indirectement que le narrateur/écrivain du Coran croyait à un modèle de terre plate.

Verset 2:187

On vous a permis, la nuit du jeûne, de vous approcher de vos femmes; elles sont un vêtement pour vous et vous êtes un vêtement pour elles. Dieu sait comme vous vous trahissiez vous-mêmes, vraiment! Aussi a-t-Il reçu votre repentir, et Il vous a donné rémission. Fréquentez-les donc, maintenant, et cherchez ce que Dieu a prescrit en votre faveur: mangez et buvez jusqu'à ce que se distingue, pour vous, du fait de l'aube, le fil blanc du fil noir. Puis, accomplissez le jeûne jusqu'à la nuit. Mais ne les fréquentez pas pendant que vous êtes en retraite rituelle dans les mosquées. Voilà les bornes de Dieu: n'en approchez donc pas! ainsi Dieu explique-t-Il aux gens Ses signes. Peut-être seraient-ils pieux!

Ce verset dit aux musulmans que, pendant le ramadan, ils ne mangeront, ne boiront, ni n'auront de relations sexuelles durant les heures où brille le soleil. Cela peut causer un immense problème pour ceux vivant près des Pôles nord ou sud.

Plus l'on s'approche des pôles, plus les jours ou les nuits s'allongent. Ils peuvent même durer plusieurs mois chacun, rendant ce verset, le quatrième Pilier de l'islam, impossible à pratiquer sans mourir de faim. Encore une fois, ce problème n'existerait pas sur une terre plate.

Apologies générales

الم تر ان الله يولج الليل في النهار ويولج النهار في الليل وسخر الشمس والقمر كل يجري الى اجل مسمى وان الله بما تعملون خبير

Al[a]m t[a]ra ann[a] Allah[a] yuliju al-leyla fi an-n[a]hari wayuliju an-n[a]hara fi al-leyli wa s[a]khkh[a]r[a] ach-chamsa wa al-qamara kullun yajri ila ajalin musamman wa anna Allaha bima taﻋmaloona kh[a]beerun

N'as-tu pas vu que Dieu fait que la nuit pénètre dans le jour, et que le jour pénètre dans la nuit? et qu'Il a assujetti le soleil et la lune à couler chacun jusqu'à un terme dénommé? et que Dieu est bien informé vraiment de ce que vous faites?
خلق السماوات والارض بالحق يكور الليل على النهار ويكور النهار على الليل وسخر الشمس والقمر كل يجري لاجل مسمى الا هو العزيز الغفار

Khalaqa as-samawati wa al-ardha bialhaqqi yukawiru al-leyla ﻋala an-nahari wa yukawiru an-nahara ﻋala al-leyli wa s[a]khkh[a]r[a] ach-chamsa wa alqamara kullun yajri li-ajalin musamman ala huwa alﻋazizu al-ghaffaru

Avec vérité Il a créé les cieux et la terre. Il enroule la nuit au jour, et enroule le jour à la nuit, tandis qu'Il a assujetti le soleil et la lune à couler chacun vers un terme dénommé. N'est-ce pas Lui le puissant, le grand pardonneur?
ذلك بان الله يولج الليل في النهار ويولج النهار في الليل وان الله سميع بصير

Dhalika bi-ann[a] Allah[a] yuliju al-leyla fi an-n[a]hari wa-yuliju an-n[a]hara fi al-leyli wa ann[a] Allaha samiﻋain basirun

C'est qu'en Vérité Dieu fait que la nuit pénètre dans le jour, et que le jour pénètre dans la nuit. Dieu, cependant, entend, Il observe, vraiment!

Les musulmans clament parfois que "Enrouler signifie ici que la nuit se transforme graduellement en jour et vice-versa. Ce phénomène ne peut avoir lieu que si la terre est sphérique. Si la terre était plate, il y aurait un changement soudain de la nuit au jour et du jour à la nuit."

Cet argument est faux. Le mouvement graduel du jour à la nuit et vice-versa arriverait quand même dans le modèle d'une terre plate. La seule différence serait que la terre plate serait éclairée partout, il n'y aurait pas de zones que le soleil n'éclairerait pas, seulement la même nuit et le même jour pour tous.

Vous pouvez faire l'expérience vous-mêmes. Tout ce dont vous avez besoin est une chambre sombre, une table et une lampe torche. Laissez la lumière de la lampe torche naître doucement au dessus d'un côté de la table, comme un lever de soleil, (puis continuez) et vous verrez ensuite un passage progressif de la nuit au jour. Les versets 31:29, 39:5 et 22:61 ne nous disent rien sur la forme de la terre. Ce sont de simples observations que n'importe qui pourrait faire.

De plus ces versets se réfèrent de manière erronée à la lumière et à l'obscurité comme étant deux choses différents. Elles sont en fait la même chose. La nuit ne "chevauche" pas le jour, ne s'y "enroule" pas autour parce qu'il n'y a que de la lumière, et l'obscurité n'est que l'absence de lumière.

Conclusion

Comme cité au début de cet article, le Cheik 'Abdul-'Aziz Ibn Baaz, l'autorité religieuse suprême de l'Arabie Saoudite, croit que la terre est plate, comme le chercheur en astronomie musulman Fadhel Al-Sa'd, qui a déclaré dans un débat télévisé sur Iraqi Al-Fayhaa TV (le 31 octobre 2007) que la terre est plate comme cela est prouvé par les versets coraniques et que le soleil est bien plus petit que la terre et tourne autour d'elle.[51] En tant que musulmans dévots, ils ont de bonnes raisons de conclure que la terre est plate; les versets coraniques 15:19, 20:53, 43:10, 50:7, 51:48, 71:19, 78:6, 79:30, 88:20 et 91:6 font clairement état de cela et il n'y a pas un seul verset dans le Coran qui pourrait faire penser à une terre sphérique. Alors que beaucoup on tenté d'expliquer cette 'bizarrerie' à d'autres musulmans et aux Occidentaux, ils se basent sur l'ignorance présumée de la langue arabe de leur audience. Bref, il n'y a aucune échappatoire au fait que, selon le Coran, la terre est plate comme une crêpe.

Voir aussi

Articles en anglais:

Liens externes (en anglais)

Références

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  2. Toomer, G. J., Modèle:Citation/make link, In Walker, Christopher, Modèle:Citation/make link, New York: St. Martin's Press, p. 86, Modèle:Citation/identifier, 1996 Modèle:Small2Modèle:Small2Modèle:Small2, https://web.archive.org/web/20171215163704/https://www.worldcat.org/title/astronomy-before-the-telescope/oclc/36922915 
  3. Astronomy and Astrology in the Medieval Islamic World - Marika Sardar, Metropolitan Museum of Art website, 2011
  4. Modèle:Cite web
  5. ibid. pp.224-226. Voici quelques autres extraits :
    Participant à ce débat, Jean Philopon, philosophe chrétien d’Alexandrie du VIᵉ siècle, a écrit son commentaire sur la Genèse pour prouver, contre les théologiens antiochiens antérieurs comme Théodore de Mopsueste, que le récit scripturaire de la création décrivait un monde géocentrique sphérique en accord avec la cosmologie ptolémaïque. [...]

    D'un autre côté, Cosmas Indicopleustès a écrit sa controversée Topographie chrétienne dans les années 540 et 550 pour prouver que la vision sphérique et géocentrique du monde des Hellènes païens et erronés contredisait celle des prophètes hébreux. Cosmas était un Alexandrin ayant des sympathies pour l'Église de l'Est. Il avait voyagé à travers la mer Rouge jusqu'en Afrique de l'Est, en Iran et en Inde, et avait reçu un enseignement de l'ecclésiastique syrien oriental Mār Abā lors de la visite de ce dernier en Égypte. Sa Topographie chrétienne a été démontrée comme étant directement dirigée contre Jean Philopon et le modèle hélénique sphérique du monde qu'il soutenait. [...] Cependant, il est clair que Cosmas s'opposait aux opinions de ses contemporains éduqués à Alexandrie, bien qu'il les considérait comme égarés.

    Un certain nombre d'ecclésiastiques syriens, notamment mais pas seulement les orientaux travaillant dans la tradition de Théodore de Mopsueste, considéraient le ciel comme un édifice. Narsaï (mort c. 503), le premier directeur de l'école de Nisibe, décrivait ainsi, dans ses homélies sur la création, la façon dont Dieu façonna le firmament du ciel : « Comme un toit au sommet de la maison, il a étendu le firmament / afin que la maison en dessous, le domaine de la Terre, soit complète. » ayk taṭlîlâ l-baytâ da-l-tḥēt mtaḥ la-rqî῾â I d-nehwê mamlâ dûkkat ar῾â l-baytâ da-l῾el. Il écrit également : « Il acheva la construction des cieux et de la terre comme une maison spacieuse. » šaklel wa-bnâ šmayyâ w-ar῾â baytâ rwîḥâ. Jacob de Saroug (mort en 521) écrivit de manière similaire sur la forme du monde dans ses homélies sur l'Hexaéméron. Un autre témoignage de cette discussion est un hymne syriaque, composé c. 543-554, décrivant une église à coupole à Édesse comme un microcosme du monde, son dôme étant l'équivalent du ciel. Ce texte est le plus ancien connu à faire d'un édifice ecclésiastique un microcosme, et il montre que les débats sur la cosmologie concernaient bien plus qu'un petit nombre de théologiens.}}

  6. Modèle:Cite web
  7. Dallal, Ahmad. Islam, Science, and the Challenge of History (The Terry Lectures Series). Yale University Press. 2012.
  8. Tabatabaʾi, Mohammad A.; Mirsadri, Saida, Modèle:Citation/make link, Arabica 63 (3/4): 201-234, 2016, https://www.jstor.org/stable/24811784  p. 211; également disponible sur academia.edu
  9. Janos, Damien, Modèle:Citation/make link, Religion 42 (2): 215-231, 2012  Voir pp. 217-218
  10. E.g. Quran 14:48
  11. فِرَٰشًا firashan - Lane's Lexicon page 2371
  12. 12,0 12,1 et 12,2 مد madda (مدد) - Lane's Lexicon page 2695
  13. مَهْدً mahdan - Lane's Lexicon page 2739
  14. Note de bas de page 47 (p. 40) : Sinai, Nicolai. Key Terms of the Qur'an: A Critical Dictionary (p. 128). Princeton University Press.
  15. Où sont le paradis et l'enfer ? IslamQA. 2015.
  16. مَهْدً mahdan - Lane's Lexicon page 2739
  17. فرش farasha - Lane's Lexicon page 2369
  18. مهد mahada - Lane's Lexicon page 2739
  19. بِسَاطًا bisaatan - Lane's Lexicon page 204
  20. arḍ | terre ; pays Sinai, Nicolai. Key Terms of the Qur'an: A Critical Dictionary (pp. 40-41). Princeton University Press.
  21. طحو / طحى taha Lane's Lexicon page 1832
  22. Modèle:Cite book
  23. بَارِزَةً baarizatan - Lane's Lexicon page 187
  24. قَاعًا qaAAan - Lane's Lexicon page 2994
  25. صَفْصَفًا safsafan - Lane's Lexicon page 1694
  26. عِوَجًا AAiwajan - Lane's Lexicon page 2187
  27. أَمْتًا amtan - Lane's Lexicon page 95
  28. hamala حمل - Lane's Lexicon page 646
  29. دك dal-kaf-kaf - Lane's Lexicon page 898
  30. kharaqa خرق Lane's Lexicon page 737
  31. Tafsirs 55:17
  32. مَشْرِقُ mashriq - Lane's Lexicon page 1541
  33. مَغْرِبُ maghrib - Lane's Lexicon page 2241
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  35. عَرْضٌ 'ard - Lane's Lexicon page 2006
  36. autorité religieuse suprême d'Arabie Saoudite, 1993 - édité dans "[[[:Modèle:Reference archive]] Les édits musulmans prennent une nouvelle force]", New York Times, 12 février 1995.
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  38. Views of the Earth - Trésors mondiaux de la Bibliothèque du Congrès, 29 juillet 2010
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  49. Tafsir 'ibn Kathir
  50. Abu Taleb - The Earth is Flat - Australian Islamist Monitor, May 22, 2008
  51. Iraqi Researcher Defies Scientific Axioms: The Earth Is Flat and Much Larger than the Sun (Which Is Also Flat) - MEMRI TV, Video No. 1684