Le Coran les Ahadith et les Savants sur la Corruption des anciennes Ecritures

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Beaucoup de musulmans considèrent que la Taurat et l'Injil ont été corrompus, mais le Coran ne dit jamais que les écritures physiques des révélations précédentes ont été corrompues, seulement leurs interprétations.

Coran

Nous n'avons pris qu'un seul des versets du Coran mentionnant la corruption des ouvrages précédents, car l'intégralité se trouve dans l'article Corruption des Écritures précédentes (Coran 2:79).

Hamidullah: Ou direz-vous qu'Abraham et Ismaël et Isaac et Jacob et les Tribus étaient Juifs, vraiment, ou Nazaréens? » – Dis: « Est-ce vous les plus savants, ou si c'est Dieu?» –Et y a-t-il pire prévaricateur que celui qui cache par devers lui le témoignage de Dieu?

Et Dieu n'est pas inattentif à ce que vous faites.

Le Coran dit donc: celui qui cache le témoignage de Dieu, pas qui le transforme. Il le cache par devers lui, il l'a donc en sa possession, intact.

Savants musulmans

Abdullah ibn ‘Abbas, le cousin de Mahomet et l'un de ses compagnons:

“Ils corrompent la Parole” signifie “ils altèrent ou changent sa signification”, cependant personne n'est capable de changer ne serait-ce qu'un unique mot d'aucun des Livres de Dieu. La signification est qu'il interprètent la Parole (de Dieu) de manière faussée. ”[1]
“Le terme “Tahrif” [corruption] signifie changer quelque chose à partir de sa nature originelle; et il n'y a pas un seul homme qui pourrait corrompre un seul mot de ce qui vient de Dieu, ainsi les Juifs et les chrétiens n'ont pu corrompre que par une mauvaise interprétation des significations de la Parole divine.'[2]

Al-Razi (865 – 925) Un des savants musulmans les plus connus, appelé l'"Imam des Imams".

“Comment peut-il y avoir une altération dans le Livre dont la justesse des mots a atteint un grand niveau de circulation en Orient et en Occident? … Aucun changement ne peut avoir lieu dans un livre qui circule beaucoup parmi les hommes. Chaque homme sage comprend que l'altération de la Bible était impossible car elle circulait beaucoup parmi les hommes de fois et d'origines différentes.” [3]

Al Tabari (838 – 923) a ouvertement reconnu que la Taurat (Torah) ainsi que l'Injil (Évangile) authentiques sont restés dans les mains des Juifs et des chrétiens. Son seul reproche est qu'ils ne comprenaient pas toujours (ou n'acceptaient) le véritable sens de leurs enseignements.

“... le premier qui vint dans le monde est la Torah, qui est entre les mains des Gens du Livre...Quant à l'Évangile qui est entre les mains des chrétiens, sa plus grande partie contient la vie du Christ, Sa naissance et Sa vie.”[4]

Fakhruddin Razi (1149 - 1209), un théologien persan sunnite.

“Les Juifs et les premiers chrétiens étaient soupçonnés d'altérer le texte de la Taurat et de l'Injil; mais dans l'opinion d'éminents docteurs et théologiens il n'était pas possible de corrompre ainsi le Texte, car ces Écritures étaient généralement connues et circulaient largement, étant passées de génération en génération.”

Sayyid Ahmad Khan (1817 - 1898), était un moderniste musulman éminent et influent.

“Aussi longtemps que l'on parle du texte de la Bible, il n'a pas été altéré. Aucune tentative n'a été faite afin de présent un texte divergeant .”[5]

Ibn Muniyah

“Ibn Mazar et Ibn Hatim font état, dans le commentaire appelé Tafsir Durr-I-Mansur qu'ils tiennent de l'autorité de Muniyah, [le fait] que la Taurat (c'est-à-dire les livres de Moïse), et l'Injil (c'est-à-dire les Évangiles), sont dans le même état de pureté que lorsqu'ils furent descendus du ciel, et qu'ils n'ont subi aucune altération, mais que les Juifs décidèrent de tromper le peuple par des arguments insensés, et en changeant le sens des Écritures… Shah Waliyu ‘Illah (dans son commentaire, le Fauzul âl-Kabir), et aussi Ibn ‘Abbas, supportent la même vision des choses.”[6]
T. P. Hughes dans son "Dictionary of Islam" ("Dictionnaire de l'Islam")

Dr. Mahmoud Mustafa Ayoub (né en 1938), est un docteur musulman et un professeur en Études islamiques et de religion comparée à la Temple University (USA).

“Contrairement à l'idée répandue dans la communauté musulmane, le Coran n'accuse pas les Juifs et les chrétiens d'altérer les textes de leurs écritures, mais, plutôt d'altérer la vérité que ces écrits contiennent. Les gens font ainsi en cachant quelques uns des textes sacrés, en appliquant mal leurs préceptes, ou en changeant la position de certains mots.”[7]
“...la Bible hébraïque et le Nouveau Testament prirent leur forme finale complète longtemps avant la naissance de l'islam. Le Coran parle de la Torah et des Évangiles comme contenant guidée et lumière. Il appelle les deux communautés à juger par ce que Dieu a révélé dans leurs Écritures. Il dit aussi que Juifs et chrétiens ont mis certains mots à un mauvais endroit et ont oublié un peu de ce que Dieu leur a révélé. Cela ne signifie pas qu'ils ont détruit, effacé et rajouté à leurs Écritures. De ce fait, les références coraniques au "tahrif", ou altération, sont plus liées à l'interprétation qu'aux changements du texte.” [8]

Muhammad 'Abduh (1849 - 1905), un juriste égyptien et un spécialiste religieux.

“... l'accusation de corruption des textes bibliques n'a aucun sens. Cela n'aurait pas été possible pour les Juifs et les chrétiens de partout de s'accorder pour changer le texte. Même si ceux en Arabie l'avaient fait, la différence entre leur livre et celui de leurs frères, disons en Syrie et en Europe, aurait été évidente... Nous croyons que ces Évangiles sont les véritables Évangiles."[9]

Mawlawi Muhammad Sa'id

“... ainsi que Dieu le dit au début du Coran: “Et ceux qui croient en ce qui t'a été révélé ([à] Mahomet) et ce qui a été révélé avant toi et ceux qui croient fermement à l'Au-Delà. Ceux-là dépendent de la Guidée de leur seigneur. Et ce sont eux les gagnants.” (2:4,5) ”Des musulmans imaginent que l'Injil est corrompu. Mais, autant que la corruption est concernée, pas un seul verset du Coran mentionne que l'Injil ou la Tawrat est corrompu. Dans les passages concernés il est écrit que les Juifs - oui, les Juifs, pas les chrétiens – altèrent la signification des passages de la Tawrat quand ils les expliquent. Au moins les chrétiens sont complètement ignorés par cette accusation. Donc, l'Injil n'est pas corrompu et la Tawrat n'est pas corrompue. L'idée que ces Écritures sont corrompues découle de la mauvaise opinion de quelques personnes mal-informées.”

Ibn Kathir

'David mourut au milieu de ses amis. Ils ne furent pas trompés, et on ne changea pas [leurs livres]. Les amis du Christ restèrent sous Ses ordonnances et sa guidée pendant deux cents ans.'[10]
Citant Mahomet parlant des Juifs et des chrétiens

Sayyid Ahmad Husseïn Chawkat Mirthi

“La masse des musulmans reconnaissent que l'Injil est la Parole de Dieu. Mais ils croient aussi par ouï-dire (taqlidi 'aqida) que l'Injil est corrompu, même s'ils ne peuvent indiquer quel passage a été corrompu, quand il a été corrompu, et qui l'a corrompu. Y a-t-il une seule communauté religieuse en ce monde dont le sort est si misérable qu'ils déchireraient leur livre divin avec leurs propres mains, et ensuite, après l'avoir recousu sans relâche avec des bouts de tissu, enverrait de la poussière dans les yeux de son peuple? Certes, quelques communautés religieuses changent la signification (tahrif-i ma'nawi) de leurs Écritures. Dire que Dieu a pris l'Injil et la Tawrat dans les Cieux et les a abrogés équivaut à diffamer et a calomnier Dieu. C'est jeter le ridicule non seulement sur le Coran mais sur tous les Livres. L'abrogation suit toujours une erreur. Les lois des royaumes terrestres sont abrogées parce que l'expérience a prouvée qu'elles étaient blessantes. Mais Dieu ne fait aucune erreur, Il ne manque pas non plus d'expérience.”

Mawlawi Chirag ud-Din

“Le Coran nous commande de croire et d'honorer les anciennes Écritures. D'après la sourate (Nisa): “Ho, les croyants! Croyez-en Dieu et en Son messager, au Livre qu'Il a peu à peu fait descendre sur Son messager, et au Livre qu'aparavant Il a fait descendre en bloc.” (4:136) ”Quand, de ce fait, il a été commandé de croire pourquoi considérer l'étude des ces Écritures répréhensible? Car, si l'on croit que le Coran et les Saintes Écritures sont unes, comment peut-on conclure que lire le Coran est un acte digne de mérite, mais que lire les Saintes Écritures est une offense digne de châtiment?”

Prof. Abdullah Saeed, PhD

Un point de tension significatif entre les musulmans d'aujourd'hui et les ‘gens du Livre’ (Juifs et chrétiens) est la croyance musulmane habituelle disant que les écritures juives et chrétiennes qui existent aujourd'hui sont corrompues et qu'on ne peut leur faire confiance en matière de foi, de religion ou de loi. Bien que ce soit une idée populaire, la plus part des spécialistes classiques du Coran étaient beaucoup plus précautionneux dans leur compréhension des textes coraniques sur ce problème. Cet article explore les références coraniques sur la distortion de la signification et du texte scriptural, et les points de vue des spécialistes, particulièrement Tabari, Qurtubi, Razi, Ibn Tamiyya et Qutb. Des mots coraniques tels que "tahrif" sont considérés aujourd'hui comme se référant à la distortion délibérée des Écritures; cependant, les spécialistes classiques ont interprété les références du Coran dans de nombreuses manières différentes. Presque tout suggère que la distortion eut lieu en ce qui concerne l'interprétation et non le texte lui-même. Bien que certains versets coraniques se réfèrent au "tahrif" (la distortion), il (le Coran) expose aussi le plus grand respect pour les anciennes Écritures. Les premiers musulmans adoptèrent un vision étroite de l'Écriture, d'abord à cause de la nature du Coran, et aussi en réponse aux religions plus établies (christianisme et judaïsme) afin d'affirmer la 'pureté' du Coran et de l'islam. Saeed note que les Écritures juives et chrétiennes qui existent aujourd'hui sont, d'après la plupart des savants, largement inchangées depuis le temps de Mahomet et devraient être respectées aujourd'hui comme elles l'étaient à l'époque. [11]
Introduction de "L'Accusation de Distortion des Écritures juives et chrétiennes" d'Abdullah Saeed

Références

  1. Kitab (le livre [du]) Al-Tawhid, Bab(chapitre) Qawlu Allah Ta'ala, Bal Huwa Qur'anun Majid, fi lawhin Mahfuth
  2. Imam Muhammad Isma'il al-Bukhari in Dictionary of Islam, T. P. Hughes, Kazi Publications, Inc, 3023-27 West Belmont Avenue, Chicago Il. 60618, 1994, p.62
  3. p.327 de son troisième Volume
  4. Tabari, Le Livre de la Religion et de l'Empire, p.51
  5. M. H. Ananikian, “Les Réformes et les Idées religieuses de M. Sayyid Ahmad Khan”, Le Monde Musulman 14 (1934) p.61
  6. T. P. Hughes, Dictionary of Islam, Kazi Publications, Inc, 3023-27 West Belmont Avenue, Chicago Il. 60618, 1994, p.62
  7. "Uzayr dans le Coran et la Tradition musulmane" “Uzayr in the Qur'an and Muslim Tradition” in "Études des Traditions juives et islamiques" “Studies in Islamic and Judaic Traditions”, ed. W. M. Brenner and S. D. Ricks, The University of Denver, 1986, p.5
  8. 15 mai 2008 e-mail à l'auteur.
  9. Jacques Jomier, "Jésus, la Vie du Messie”, C. L. S., Madras, 1974, p.216
  10. Ibn Kathir, Al-Bidaya wa al-Nihaya
  11. Prof. Abdullah Saeed - L'Accusation de Distortion des Écritures juives et chrétiennes - The Muslim World. Vol. 92, 2002